dimanche 22 juillet 2012

Les baptistes réformés

Les baptistes réformés sont à la fois des baptistes et des calvinistes, et adhèrent normalement aux confessions de foi baptiste de Londres de 1644 et 1689. On retrouve la trace des débuts du baptisme réformé dans l'histoire du baptisme anglais.

Les églises réformées baptistes adhèrent souvent à la confession de foi de Londres de 1689 : les deux déclarations consécutives ne sont pas considérées, normalement, comme exhaustives ou totalement infaillibles, mais considérées plutôt comme un résumé commode de la croyance de la dénomination. Les réformés baptistes essayent de fonder toute leur doctrine directement de la Bible, laquelle est perçue comme l'unique autorité en matière de foi et de pratique.

Les églises réformées baptistes sont distinctes dans le fait qu'elles sont à la fois réformées (adhérant à et montrant du respect pour la plus grande partie de la théologie définie par Jean Calvin) et baptistes (croyant au baptême pour les croyants seuls et celui-ci par immersion). Historiquement, les cinq points du calvinisme sont des principes centraux de la foi réformée, points sur lesquels les églises réformées baptistes sont d'accord par définition. Cependant, la théologie conservatrice réformée est normalement attaché à la théologie de l'engagement, une application de ce qui justifie la pratique du baptême des enfants. Pour ces raisons des branches réformées de la chrétienté (presbytériens, etc.) se demandent si les réformés baptistes sont dans de vrais églises réformées.

Cependant, les réformés baptistes sont distinctement Covenantal dans leur théologie, étant donné que la théologie de la Grâce est construite uniquement sur l'élection. Le Baptême est vu comme le signe de l'administration d'un nouvel engagement - fait avec ceux qui ont été régénérés en ayant la loi écrite dans leurs cœurs, leurs péchés pardonnés et qui, rachetés connaissent le Seigneur (Jérémie 31:31-34). Seulement ceux qui peuvent de façon crédible professer ceci sont baptisés.

Les baptistes réformés modernes se considèrent habituellement eux-mêmes comme les héritiers spirituels des baptistes anglais John Bunyan et Charles Spurgeon. La théologie calviniste du baptisme réformé est semblable à celle qui descend directement des premiers baptistes particuliers.

Les traits communs des baptistes réformés sont:

La position centrale de la Parole de Dieu : Les traditionnelles Écritures (Ancien et Nouveau testaments) sont considérés comme étant la « seule loi pour la foi et le culte ». Cependant, chaque interprétation des Écritures doit toujours avoir des fondations orthodoxes.

Croyance: les anciens croyants (les Apôtres, Nicée et Athanasien), les confessions historiques (Confessions de Londres de 1644 et 1689), aussi bien que les catéchismes (Catéchisme orthodoxe de 1680 et Catéchisme de 1689) sont tous considérés comme des résumés de l'enseignement de l'église mais n'ont pas la même position d'autorité que les Écritures.

Déroulement du culte : chaque élément du culte régulier hebdomadaire doit être expressément commandé par les Écritures. Tout ce qui est expressément commandé doit être inclus. Cela se manifeste dans une liturgie relativement simple.

Théologie de l'alliance: Celle-ci tient du classique contraste réformé entre l'engagement de travail en Adam et l'engagement de la grâce en Christ (le dernier Adam) - et l'élu qui sera uni à Lui. Cet engagement éternel de la Grâce est progressivement révélé à travers les engagements historiques bibliques.

Il est considéré qu'il n'y a pas d'autre autorité terrestre dans l'église que le corps local des anciens. Cependant, traditionnellement les assemblées "s'associent" avec d'autres assemblées de même sensibilité. Ces "Associations" sont formées sur la base d'une doctrine commune (normalement la seconde confession de Londres de 1689). Les assemblées qui professent le contraire de ce qui est considéré comme orthodoxe sont exclues de l'Association.

Il y a deux charges, l'aîné et le diacre. Chaque église locale a plusieurs aînés (soit la pluralité des aînés). Pour les baptistes réformés, ce corps local des aînés est traditionnellement appelé le presbytère (à ne pas confondre avec la définition presbytérienne de presbytère). Le pasteur est également considéré comme un des aînés. Le presbytère d'habitude est concerné par les questions spirituelles de l'église, pendant que le diaconat est concerné par les affaires matérielles des membres de l'église et la question matérielle de la propriété de l'église.

La révélation des Écritures saintes (Apôtres, prophètes, faiseurs de miracles) sont considérés par de nombreux réformés baptistes comme un fait qui a cessé de se produire, et les dons sont considérés comme des mesures souverainement concédés par Dieu à un moment précis, à ne pas considérer comme une chose commune. Ceci est un rejet du revivalisme en général et du pentecôtisme spécifiquement. Cependant, il y a de nombreux baptistes qui se confessent comme étant des calvinistes mais qui rejettent le cessationisme.

Le dimanche, appelé habituellement « jour du Seigneur », est considéré comme le seul jour saint de la chrétienté. Chaque dimanche, les baptistes réformés croient qu'ils doivent se reposer de tout travail et affaire terrestre, assistent au culte public (appelé "Rencontre" par les traditionalistes). Malgré des déclarations claires dans leurs confessions, il n'y a pas de plein accord parmi les baptistes réformés à propos de savoir si oui ou non la détente est admissible le dimanche, mais c'est rarement débattu et chaque opinion est souvent admissible…

Baptistes calvinistes

Le terme "réformée" est vu parfois par les confessions réformées comme ayant pour seul but de préciser une croyance quand il s'agit de décrire une croyance qui est confessionnel.
Confessionnel, il s'agit de ceux qui sont tenant d'une des confessions de foi réformée historique, et pour les baptistes la confession baptiste réformée la plus usitée, proche de la Confession de foi de Westminster, est la confession de foi de Londres de 1689. D'autres confessions approuvées par les réformés baptistes comprend la première confession de foi baptiste de Londres (1644/46) (qui se différencie avec celle de 1689 par l'usage de la Théologie de la Nouvelle Alliance, la confession de foi baptiste du New Hampshire de 1833, et le message et la foi baptiste tenant de la Théologie de l'alliance, pour la plupart de ses confessions. Celle de 1646 s'en éloigne par l'usage de la Théologie de la Nouvelle Alliance.

Les dénominations réformées voient souvent les baptistes comme non confessionnels, particulièrement ceux qui évitent la Théologie de l'alliance, qui ont une sotériologie calviniste (concept du salut), pour être mieux décrits comme des "baptistes calvinistes" ou "des baptistes de la grâce souveraine". Selon ce point de vue, en tenant compte des cinq points du calvinisme cela n'en fait pas des “reformés” dans une pleine définition. Des points de vue similaires parmi ceux qui se considèrent eux-mêmes comme "de vrais réformés" existent dans d'autres traditions réformées (comme dans le cas du presbytérianisme).

De fait, les réformés acceptent les réformés baptistes comme "réformés" mais pas comme "calvinistes", étant donné qu'ils ne partagent pas les vues de Jean Calvin sur les sacrements.

Réformés baptistes célèbres

Isaac Backus – révolutionnaire anglais, délégué au premier congrès continental.
Alistair Begg –pasteur américano-écossais de l'église Parkside de Cleveland et professeur au ministère radiophonique "Truth for Life"
Abraham Booth- pasteur réformé baptiste anglais du xviiie siècle, auteur influent
James Petigru Boyce –pasteur baptiste du sud, théologien, auteur, professeur de séminaire et fondateur et premier président du séminaire théologique baptiste du sud Southern Baptist Theological Seminary
John Bunyan – écrivain puritain du xviie siècle, auteur du Voyage du pèlerin
Henri Blocher - pasteur et théologien réformé baptiste français (xxe siècle-xxie siècle)
Steve Camp – artiste contemporain de musique chrétienne
William Carey – missionnaire en Inde et co-fondateur de la société missionnaire baptiste (Baptist Missionary Society)
Mark Dever –pasteur de l'église baptiste Capitol Hill (Capitol Hill Baptist Church) Washington et executive director of 9Marks Ministries
Mark Driscoll – pasteur de l'église Mars Hill (Mars Hill Church) de Seattle
John Gill – théologien
John Gano – baptiste. Administra le baptême par immersion à George Washington au cours de la révolution américaine.
Adoniram Judson missionnaire réformé baptiste américain en Birmanie.
R. Albert Mohler, Jr. – neuvième président du séminaire théologique baptiste du Sud (Southern Baptist Theological Seminary)
William Kiffin,théologien du xviie siècle et précurseur du baptisme réformé
John Piper – pasteur de l'église baptiste Bethlehem à Minneapolis et fondateur de la Desiring God Ministries.
Charles Spurgeon – prédicateur anglais du xixe siècle.
Gen. Robert Overton – ami personnel de Cromwell.
James White (théologien) –apologiste chrétien, directeur de l'Alpha and Omega Ministries

Bibliographie

Confession de foi réformé baptiste de 1689, 1994, Europresse, 94 p.

En anglais
Ces livres sont écrits dans une perspective réformée baptiste:
History of the English Calvinistic Baptists 1791-1892, par Robert Oliver (2006), ISBN 0-85151-920-2
Kiffin, Knollys and Keach - Rediscovering our English Baptist Heritage, par Michael A. G. Haykin (1996), ISBN 0-9527913-0-7
An Introduction to the Baptists, par Erroll Hulse (1976), ISBN 0-85479-780-7
Baptist Roots in America, par Sam Waldron (1991), ISBN 0-9622508-3-X
Exposition of the 1689 Baptist Confession of Faith, par Sam Waldron (1989), ISBN 0-85234-268-3
In Défense of the Decalogue: A Critique of New Covenant Theology, par Richard Barcellos (2001), ISBN 978-0965495592
A Reformed Baptist Manifesto, par Sam Waldron et Richard Barcellos (2004), ISBN 978-0976003908

Ft: Wikipedia

jeudi 19 juillet 2012

Le protestantisme et ses valeurs*

Stéphane Gariépy

L'adhésion des écoles chrétiennes de foi évangélique à la confessionnalité protestante a conduit progressivement bon nombre d'évangéliques québécois à s'identifier au fait protestant. Alors qu'il y a une vingtaine d'années, beaucoup d'évangéliques hésitaient à se dire protestants, cette idée est de plus en plus admise et on se reconnaît aujourd'hui volontiers des liens avec l'histoire des franco-protestants en Nouvelle-France et au Canada. Cela est particulièrement vrai dans le milieu scolaire où on réfère à des valeurs protestantes qu'on désire à la base de la vie de l'école. Mais que signifie donc être protestant ? Quelles sont les valeurs-clés du protestantisme et en quoi cela peut-il influencer notre vision de l'éducation? Afin de tenter une réponse à ces questions, nous ferons un petit voyage historique au 16e siècle et, avec l'aide d'ouvrages de référence actuels, nous tâcherons de cerner quelques caractéristiques du protestantisme qui peuvent nous guider dans notre façon d'approcher l'éducation protestante.

L'origine du protestantisme

La fin du 15e siècle, début du 16e siècle en Europe était caractérisée par une fébrilité religieuse provenant d'un sentiment de besoin de Dieu faisant suite à un enchaînement de famines, épidémies et guerres, souvent interprétées comme des châtiments divins (Saupin, 1998). Pour le “ chrétien ” de l'époque, non instruit et résigné, le paradis se révèle non seulement difficile à gagner par sa pratique religieuse, mais devient même un triste objet de marchandage de la part de l'église catholique qui va jusqu'à vendre des indulgences (document de rémission des péchés) à ses fidèles qui doivent les acheter à fort prix afin d'augmenter leurs chances d'entrer au ciel. À l'intérieur de l'église catholique, entre théologiens, ainsi que dans le monde philosophique – la philosophie humaniste naît d'ailleurs à cette époque – , plusieurs questions sont l'objet de débats. Des tendances s'établissent, certains souhaitant une réforme interne de l'église catholique avec l'établissement d'églises nationales mais toujours liées à Rome, d'autres désirent des réformes majeures, quitte à provoquer une division si l'Église romaine persiste dans ses erreurs.

Bien qu'à travers les siècles nombreux sont les croyants qui n'acceptaient pas l'autorité de Rome et que d'autres schismes aient eu lieu, c'est à Martin Luther (1483-1546) qu'est attribuée l'initiative de la Réforme. Maître en philosophie de l'université d'Erfurt (Allemagne), Martin Luther entre dans l'ordre religieux catholiques des Augustins en 1505, ce qui le conduit à Wittenberg, où il enseigne à l'université. En 1515, il commence ses commentaires des épîtres de Paul qui l'amènent à sa doctrine du Salut par la Foi seule. En 1517, il affiche sur les portes du château de Wittenberg ses “ 95 thèses ” où, entre autres, il dénonce la vente des indulgences. Cet événement constitue le tournant majeur qui marque le début de la Réforme. Dans les années qui suivent, Luther écrit divers textes dans lesquels il affirme l'autorité de la seule Écriture sainte et précise la doctrine de la justification par la foi. Excommunié en 1521, il est alors protégé par Frédéric de Saxe au château de la Wartburg, où il entreprend la traduction en allemand de la Bible. D'autres réformateurs se joindront à Luther dans ce mouvement, dont Jean Calvin en France et Zwingli en Suisse, malgré l'existence de dissensions sur un certain nombre de points.
Cathédrale protestante Notre-Dame de Lausanne

Le protestant et le protestantisme

Le terme protestant est généralement attribué à l'attitude de protestation adoptée par les partisans de Luther à la diète (une forme d'assemblée politique) de Spire en 1529 où l'empereur Charles Quint affirma sa volonté de maintenir l'unité catholique du Saint Empire romain germanique en luttant contre la diffusion de cette “ hérésie ” condamnée par la papauté en 1521. Rappelons qu'en plus de reconnaître la souveraineté de l'Écriture Sainte, les protestants rejetaient l'autorité du pape... Il faut noter que, si le terme de Réforme englobe toutes les écoles de protestantisme dans l'Europe du 16e siècle, celui de Réformés désigne plus spécifiquement les calvinistes qui suivent les idées de Jean Calvin. Aujourd'hui, le protestantisme désigne l'ensemble des Églises chrétiennes issues de la Réforme et ce qui s'y rapporte, ainsi que les Églises de confessions non issues de la Réforme mais qui en partagent les principes fondamentaux. Le protestant est le chrétien qui appartient à l'une ou l'autre de ces Églises, qu'il soit évangélique ou non.

La Réforme est basée sur un retour aux Écritures pour certains aspects importants de la foi chrétienne. Mais, comme le Schisme d'orient du 11e siècle a engendré les églises orthodoxes, distinctes du catholicisme, la Réforme a conduit à la création d'églises, dites réformées, ayant conservé certaines caractéristiques majeures du catholicisme. Quelques-unes de ces caractéristiques sont, selon le cas, le baptême des enfants, l'existence d'un clergé, ainsi qu'une forte tendance à associer religion et pouvoir, allant jusqu'à imposer leur nouvelle foi comme religion d'état (notamment en Allemagne et en Suisse). Ainsi, de manière contradictoire avec certains principes que certains d'entre eux défendaient au départ, plusieurs réformateurs ont fait montre d'une très grande intolérance vis-à-vis les autres confessions, bien sûr envers le catholicisme, ce qui a conduit à bon nombre de conflits armés, mais également à l'égard de groupes de chrétiens historiquement plus près des Écritures, les anabaptistes. Ceux-ci, précurseurs des confessions évangéliques, subirent la persécution des chrétiens réformés eux-mêmes – particulièrement de Zwingli et de Calvin – dès le début de la Réforme, incluant de nombreuses exécutions.

En effet, parallèlement à l'histoire des églises chrétiennes dominantes ou officielles – église catholique, église orthodoxe, églises réformées luthérienne et calviniste, église anglicane –, à travers les siècles des communautés de chrétiens sont demeurés attachés aux enseignements de Jésus-Christ et des premiers disciples. Citons, par exemple, les Vaudois, Albigeois, Lollards et Hussites, ainsi que les anabaptistes, déjà mentionnés. Les évangéliques, dont l'identité voire la légitimité en tant que confessions chrétiennes se précisera plus tard historiquement face aux religions reconnues, ne s'associent donc pas toujours au protestantisme, bien que partageant certains éléments de foi. Malgré les persécutions, entre autres parce qu'ils pratiquaient le baptême des croyants (et non des enfants), le mouvement des anabaptistes s'est prolongé chez les mennonites et les baptistes, à l'origine de plusieurs confessions évangéliques d'aujourd'hui. Au Québec, on réfère parfois aux Huguenots qui ont contribué au début de la colonisation de la Nouvelle-France. Les Huguenots n'étaient pas nécessairement des évangéliques dans le sens contemporain du terme. Huguenot, du mot allemand Eidgenossen (qui signifie confédéré, référant aux confédérés suisses), est un nom péjoratif donné par les catholiques aux calvinistes en France au 16e siècle.

Les éléments fondamentaux du protestantisme

Le protestantisme se veut une attitude commune de pensée sur certains aspects de la foi et de la vie, un mouvement, davantage qu'une religion ou un ensemble doctrinal. Malgré la diversité historique et culturelle qu'il représente, le protestantisme n'est pas pour autant un concept fourre-tout. En effet, le protestantisme réfère à un ensemble d'éléments-clés dont trois sont fondamentaux :

• la justification (obtention du salut) par la foi et non par les œuvres ;
• la souveraineté absolue de la parole de Dieu;
• le sacerdoce universel des croyants (qui exclut l'idée de clergé ordonné).

De ces trois éléments, c'est la troisième affirmation qui a provoqué la rupture avec l'Église romaine, car remettant en question son autorité absolue. En effet, selon le principe du sacerdoce universel, il ne peut exister une différence de nature entre les chrétiens. L'Écriture est intelligible à tous les croyants et les liens directs avec Dieu par la prière et par la méditation de la Parole rendent inutiles l'existence d'intermédiaires ou de prêtres. Les leaders spirituels, utiles pour conduire l'éducation religieuse vers la Vérité, ne peuvent prétendre à aucune supériorité sacrée. Cette affirmation de l'égalité religieuse a abouti au rejet d'une église ordonnée, c'est-à-dire d'un clergé ayant reçu, par le sacrement de l'ordination, une grâce divine spécifique qui lui réserve le monopole de certains rites comme la célébration de la messe ou la rémission des péchés.

Il peut être difficile, dans le contexte nord-américain de liberté de pensée et d'expression, de saisir la portée de ces trois éléments-clés. L'esprit de la Réforme est cependant très bien illustré par la locution latine post tenebras lux, qui signifie “ la lumière après les ténèbres ”, aujourd'hui devise de la Société biblique de Genève. En effet, la Réforme est venu jeter une lumière sur un monde dominé par l'ignorance, la superstition et la peur. Cette locution suggère que le peuple, maintenant éclairé par le libre accès à la connaissance de la Parole de Dieu, à Dieu sans intermédiaire et à son salut par la foi, ne pourra plus se laisser dominer par les abus de l'autoritarisme religieux et le mensonge de ses dogmes, abus dramatiques par leurs conséquences tant éternelles que terrestres.

Si dans notre compréhension de chrétien évangélique de la fin du 20e siècle, prépondérance de la Bible, salut par la foi et sacerdoce du croyant nous semblent des notions évidentes, il ne faut pas oublier que c'est dans des circonstances adverses, dans un mouvement de dénonciation d'abus, de protestation et d'affranchissement à l'égard de l'Église catholique qu'ils ont été énoncés et, pour plusieurs protestants, au prix de leur vie. Par ailleurs, nous nous devons d'être responsables quant à l'usage de l'épithète protestant et réfléchir à ses implications, positives et négatives, qui peuvent aller jusqu'à remettre en question certains réflexes et valeurs présents dans la culture chrétienne évangélique québécoise pouvant dériver davantage du catholicisme que du protestantisme.

Quelques valeurs protestantes

Le contexte historique de l'origine du protestantisme comme ses principes fondamentaux lui confèrent un ensemble de caractéristiques et de valeurs qui lui sont propres. Ainsi, des trois propositions de base du protestantisme découlent des valeurs importantes, largement admises comme étant protestantes. Ces valeurs sont très bien mises en évidence dans la préface du volume intitulé Éduquer les enfants – une vision protestante de l'éducation (Smith, 1998). Le tableau qui suit, inspiré de ce volume, résume un ensemble de valeurs qui ont une portée éducative et qui résultent des trois éléments-clés du protestantisme.

Caractéristiques confessionnelles protestantes et quelques “valeurs-clés” qui en découlent

La Souveraineté absolue de la Parole de Dieu
L'Écriture sainte est la référence prépondérante en matière de foi et de vie. La Bible, dans laquelle chacun trouve un sens pour sa vie, est une source productrice de valeurs mais aussi une source critique des valeurs. L'Église est accompagnatrice de cette recherche plutôt que seule “ interprète ”.

• Inclinaison vers la quête personnelle de sens
• Responsabilité individuelle et autonomie
• Importance de la formation du jugement personnel; goût pour l'examen critique
• Passion de la vérité dans tous les domaines, incluant les dimensions morale et spirituelle; goût de la découverte, de l'émerveillement
• Émancipation, ouverture culturelle

La justification (salut) par la foi et non par les oeuvres
Le salut ne dépend pas des qualités ni des mérites. Le salut est un don (une grâce), la foi est une réponse libre et responsable de l'homme à un appel de Dieu..

• Respect du cheminement personnel et liberté de conscience, chacun ayant sa valeur, sa dignité
• Égalité fondamentale entre tous les hommes, créés à l'image de Dieu; recherche de la justice
• Message général de confiance (grâce) à l'égard de l'homme; appel à la solidarité dans la société
• Altruisme, responsabilité, recherche du mieux-être de la communauté et de l'humanité, utilité

Le sacerdoce universel des croyants
Chaque chrétien est sacrificateur pour Dieu et a ainsi, dans l'Église, une place égale, même si une fonction différente est confiée à chacun.

• Droit à l'opinion personnelle et à la parole; droit à la contestation
• Partage du savoir et du pouvoir (démocratie, collégialité, congrégationalisme...)
• Refus du totalitarisme, de l'absolutisme, du dogmatisme
• Appel à s'évaluer, à se réformer sans cesse


Adapté de Smith (1998)

Le protestantisme a eu une influence majeure sur l'éducation. À l'époque réservée essentiellement aux mieux nantis, les Réformateurs ont voulu démocratiser l'éducation en rendant disponible au peuple la lecture et l'écriture afin qu'il puisse avoir accès aux Écritures. Ainsi, comme Wycliff en Angleterre quelques siècles plus tôt, Luther traduisit la Bible en allemand, en plus de produire de nombreux commentaires et études. Dans une vision protestante de l'éducation, chaque individu est seul responsable des choix qui guideront sa vie dans sa quête personnelle de sens, tant dans les questions spirituelles, matérielles que politiques (politique étant pris dans son sens noble, i.e. relatif à la société organisée, à la cité, au gouvernement de l'État). Le protestant a confiance dans les Écritures, source de vérité. L'assurance de sa foi dans l'unité de la vérité lui donne la sécurité requise pour découvrir avec émerveillement le monde créé par Dieu et pour chercher des réponses à des questions fondamentales sans faire appel à des réponses toutes faites; cette sécurité lui permet aussi d'accepter l'émergence de croyances qui échappent à son contrôle, d'où la possibilité d'une ouverture culturelle. Ainsi, l'ouverture à la connaissance, en particulier des Écritures, le développement et l'exercice du sens critique ainsi que la passion de la vérité dans les divers domaines constituent-elles des valeurs protestantes fondamentales.

Dans la conception protestante du monde, l'Homme a été créé à l'image de Dieu, ce qui lui confère certains caractères divins dont l'affectivité, la capacité donner la vie, la créativité, le libre-arbitre. Le protestantisme, par un retour à une compréhension biblique de l'être humain, a contribué à lui redonner sa dignité d'Homme, sa liberté de conscience et une possibilité d'accès à un sens à la vie. Le respect de la conscience individuelle, du cheminement personnel (qui conduit – suivant l'appel de Dieu – au salut par la foi), en somme du libre-arbitre donné par Dieu est une autre caractéristique protestante incontournable. À la lumière et en conséquence de la grâce accordée par Dieu, qui justifie l'homme par la foi, le protestantisme appelle également à un amour envers le prochain. Avec la reconnaissance de la dignité et de la nécessité du travail, il en résulte un désir d'améliorer son sort comme celui de sa communauté et de l'humanité en général. Humaniste dans le sens où elle reconnaît la valeur de l'être humain et désire son épanouissement, l'éducation protestante recherche la libération tant de la personne que de la société.

Tel que mentionné plus haut, le sacerdoce du croyant est la principale proposition de la Réforme qui a conduit à la rupture avec l'église de Rome. Avec le sacerdoce du croyant, il n'existe pas d'intermédiaires obligés entre l'homme et Dieu, ni de personnes, de lieux et d'institutions sacrées. Ainsi, personne ne peut se poser en “gardien du temple”, en détenteur du pouvoir ou du savoir unilatéralement, autoritairement, infailliblement (Smith, op.cit.). Ce point essentiel du protestantisme conduit au refus de tout absolutisme, de tout totalitarisme, de tout système de soumission qui s'imposerait à la conscience. Le protestantisme reconnaît le pluralisme et la pluralité des approches personnelles et, à l'opposé des systèmes basés sur la soumission et le pouvoir, il recherche la mise en place d'organisations collégiales, sans autorité hiérarchique en matière religieuse. Enfin, contrairement au dogmatisme romain figé rejeté lors de la Réforme, le protestantisme se veut un mouvement qui appelle sans cesse croyants et organisations à réviser leurs positions en évitant de reproduire simplement par habitude des modes de fonctionnement.


Conclusion

Par ses valeurs révolutionnaires à plusieurs égards, la Réforme a eu une incidence énorme en matière d'éducation en occident. Connaissance de la lecture et de l'écriture, liberté de conscience, développement de l'esprit critique et de l'autonomie, ouverture culturelle, appel à la solidarité et à la responsabilité sont quelques-unes de ses valeurs aujourd'hui à la base même de beaucoup de sociétés modernes. Plusieurs valeurs protestantes identifiées sont même intégrées dans des programmes éducatifs nationaux – comme c'est le cas au Québec – et, ironiquement, dans les projets éducatifs d'écoles de foi catholique! Mais qu'en est-il de l'école protestante elle-même? La confessionnalité protestante de l'école chrétienne a des implications profondes quant aux valeurs éducatives qui devraient être à la base de l'éducation des enfants et quant à la vie de l'école en général, en particulier dans la relation école-parents-églises. L'école chrétienne présente l'avantage de croire dans les Écritures qui donnent force aux valeurs protestantes, lesquelles, comme on a pu le constater, vont au-delà de l'éducation à la moralité et de l'évangélisation. Notre identification au protestantisme nous invite à un examen profond de nos façons de penser et de faire à la lumière des valeurs protestantes de manière à faire de l'école protestante le milieu par excellence d'éducation à ses valeurs.


Références

Broadbent, E.H., 1985. L'Église ignorée. La Collection Le Chrétien d'Or, Éditions Copiexpress, 444 p.

Mair, N.H., 1980. Recherche de la qualité à l'école publique protestante du Québec, Comité protestant, Conseil supérieur de l'Éducation, Québec.

Ministère de l'Éducation du Québec, 1992. Les valeurs éducatives protestantes. Comité protestant, 27 p.

Smith, G.(éd.), 1998. Éduquer les enfants – une vision protestante de l'école. Ouvrage collectif sous la direction de Glenn Smith, Les Éditions du Sommet, Québec, 207 p.

Saupin, G., 1998. L'Édit de Nantes en 30 questions. La Petite Bibliothèque de France, Ministère des affaires étrangères, disponible sur Internet.


15 mars 1999
* Avec permission de l'auteur


EGLISE PROTESTANTE D'IXELLES

Rue du Champ de Mars - 1050 Bruxelles
Tél. : 02 510 61 98 - >>> website


EGLISE PROTESTANTE DE BRUXELLES-BOTANIQUE

Boulevard Bischoffsheim, 40 - 1000 Bruxelles
Tél. : 02 468 59 59 - >>> website


PROTESTANTSE KERK BRUSSEL

Nieuwe Graanmark, 8 - 1000 Bruxelles
Tel. : 02 512 03 67 - >>> website


FACULTE UNIVERSITAIRE DE THEOLOGIE PROTESTANTE DE BRUXELLES

A l'initiative de quelques Pasteurs belges, des cours de théologie furent offerts aux étudiants entre 1942 et 1944 pour suppléer l'impossibilité, à l'époque, de suivre un enseignement dans d'autres pays. Ravivant les traditions de l'Académie réformée de Gand (1578-1584), la faculté fut fondée en 1950 par l'Union des Eglises Protestantes Evangéliques de Belgique et la Conférence belge de l'Eglise méthodiste sous la vigoureuse impulsion du Pasteur Schyns, de l'Eglise du Musée. Du home Becker, qui appartenait à notre Eglise, la nouvelle faculté se transporta par la suite au Boulevard de la Cambre avant de s'établir, en 1965, dans son propre bâtiment, rue des Bollandistes. Elle fut reconnue par arrêté royal comme institution d'enseignement supérieur universitaire en 1963 et se compose de deux sections: l'une francophone et l'une néerlandophone. Sa vocation est de dispenser un enseignement bilingue de niveau universitaire en vue de la collation des grades de licencié et de docteur en théologie protestante reconnus par l'Etat.
Notre église entretient des liens historiques et permanents avec la Faculté. Si l'un de ses anciens Pasteurs fut à l'origine de sa fondation, un autre, le Pasteur F. Hoyois, le fondateur de la Chorale Royale Protestante, y reçut le grade de docteur honoris causa; actuellement un de ses Pasteurs y enseigne. Par ailleurs, l'Eglise du Musée accorde régulièrement son soutien financier à cette institution.

40, rue des Bollandistes - 1040 Bruxelles - Tél. 02-735.67.46 - Fax 02-735.47.31

>>> Website : www.protestafac.ac.be


INSTITUT JEAN CALVIN

Rue des Bollandistes, 40 - 1040 Bruxelles
Tél. : 064 54 18 00

>>> Website : www.institutjeancalvin.be


COMITE INTERRECLESIAL DE BRUXELLES (C.I.B.)

Extrait de la charte du C.I.B. :
« Les participant(e)s reconnaissent partager une foi commune en Dieu et en Jésus-Christ, Seigneur et Sauveur, dans l'Esprit-Saint, selon le témoignage de l'Ecriture. Reconnaissant la diversité (parfois accentuée) de leurs conceptions et expressions théologiques ou écclésiales, les participant(e)s expriment leur volonté de vivre en communion fraternelle les uns avec les autres, étant donné qu'ils se trouvent appelés à témoigner dans une même cité. Dans la situation particulière de l'agglomération bruxelloise, les participant(e)s prennent conscience de la nécessité d'un service commun dans la cité. »

>>> Website : www.c-i-b.be


Des Pays-Bas :

EGLISES WALLONNES

Les Eglises wallonnes fondées aux Pays-Bas à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle sont des églises calvinistes dont les membres étaient orginaires des Pays-Bas méridionaux (aujourd'hui la Belgique). Ils ont fui l'inquisition et on pouvait compter plus de 43 églises dans les nouvelles provinces-unies indépendantes. Elles servirent également de refuge à de nombreux huguenots qui fuirent la France à la révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
On compte encore aujoud'hui 14 églises en fonction. N'hésitez pas à les visiter et faire vivre ce témoignage lors de votre passage aux Pays-Bas.

>>> Website : http://www.

Hier

Venant des XVI Provinces des Pays-Bas et du Royaume de France les protestants, surtout les wallons, fuyaient la persécution et l'intolérance. Dans leur magnanimité les Rois et les Reines qui se sont succédés sur le trône d'Angleterre ont permis à ces persécutés de trouver ici un asile sûr afin qu'ils puissent vivre en toute tranquillité, adorer Dieu selon leurs consciences et vaquer en paix à leurs occupations professionnelles. Cette hospitalité s'est exprimée dans le bon accueil réservé à ces réfugiés dans la Crypte de la Cathédrale de "Cantorbéry", l'Eglise-mère de la Communion Anglicane.

Le 14 novembre 1662, le Roi, en sa Cour de Whitehall ayant réuni son Conseil, a décidé de confirmer et de prolonger la permission accordée antérieurement à l'Eglise Wallonne d'utiliser la Crypte de la Cathédrale de Canterbury. Comme signe de cette hospitalité, la clef de la Chapelle du Prince Noir est, depuis lors, confiée à chaque Pasteur lors de son installation.


Aujourd'hui

Lors de l'affiliation de l'Eglise à l'Eglise Protestante Unie de Belgique, M le Pasteur H. R. Boudin prononça, le 20 juin 1999, les paroles suivantes:

"De nos jours, une nouvelle situation se présente pour le protestantisme. Nouveauté pour tout le monde certes, mais plus particulièrement pour l'Eglise protestante unie de Belgique. C'est le passage à l'Europe consciente et organisée. Sans maximaliser à outrance l'affiliation de Cantorbéry au Brabant francophone, relevons cependant que cette mesure fraternelle est une preuve tangible de cette nouvelle émergence.

Les citoyens belges d'allégeance protestante se chiffrent vers les 2%, soit une minorité dans l'ensemble de la population. Mais dans l'Europe des Quinze, les protestants sont estimés à 30%.

La sphère d'influence de l'Eglise protestante unie de Belgique s'étend désormais jusqu'à englober le Kent et même au-delà. En effet, à la mi-mai, nous avions l'honneur de vivre un évènement spontané, lorsque, à la demande de descendants irlandais de réfugiés huguenots, nous avons présidé le premier culte réformé francophone organisé depuis 185 ans au coeur de Dublin.L'Eglise protestante unie de Belgique s'étend, via Cantorbéry, vers l'Irlande. Ce passage à l'Europe signifie la métamorphose d'une situation minoritaire en une autre situation, où les 30% déjà cités peuvent devenir une force agissante, une force qui compte et dont il faudra tenir compte.

Depuis qu'aux XVIe et XVIIe siècles les Eglises protestantes des Pays-Bas méridionaux ont subi une saignée à blanc par l'émigration vers des lieux où fleurissait la liberté, le protestantisme belge a pris l'habitude de vivre d'une manière micro-minoritaire avec un esprit empreint de provincialisme et de vues à limites paroissiales. Cette situation de petitesse a ses inconvénients, mais bien sûr aussi des avantages dont celui de ne pas faire peur, ni d'exercer un cléricalisme étroit, qui cherche non seulement à gendarmer ses propres fidèles, mais à imposer ses vues aux autres.

Replacé dans le cadre européen par contre, ce n'est plus la même chose. Le protestantisme belge va devoir sortir d'un certain isolement. Isolement tout relatif d'ailleurs, car depuis le XVIIIe siècle, il vit des contacts internationaux avec ses coréligionnaires des pays voisins.

Désormais la présence de Cantorbéry parmi les communautés de l'Eglise protestante unie de Belgique ouvrira une modeste fenêtre par delà la Manche. Certains auteurs disent que ce que l'on a appelé l'Internationale huguenote, perdure et est bien vivante."

Les cultes, en français, ont lieu chaque dimanche à 15h dans la Crypte. Vous êtes tous invités à y participer.

Paloma no Mont Blanc

jorge pinheiro

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Les soleil et les jardins

vendredi 22 juin 2012

Sartre por ele mesmo

Entrevista com o escritor e filósofo existencialista Jean-Paul Sartre.
Aqui ele expõe o que entende por intelectual e vários de seus conceitos teóricos.
Recomendo aos meus alunos de Filosofia II.

jeudi 21 juin 2012

A pensar num aniversário...

Almoço com a filha
Por Jorge Pinheiro, do Rio de Janeiro

Um encontro afetivo na Tijuca com a filha, do mercado de moda.
Surge a pergunta: será que tenho medo de morrer?

Pencil X Camera, por Ben Heine 


Meio deprimido Qoheleth, o sábio do livro de Eclesiastes, disse que a melhor coisa que alguém pode fazer é comer, beber e se divertir. E que isso é uma bênção do Eterno.

Eu agrego que ardis, traços e desafiações também fazem parte da vida.
Basta ver que o final do e-mail foi mais ou menos assim:

“Já são duas da manhã, tenho que dormir, mas fico pensando que não gosto de ir ao Rio, que não gosto do Rio, mas estou indo ao Rio. Espero que não seja uma tragédia. Às vezes, a gente cai em armadilhas... É normal ser convidado para fazer palestras, que eu viaje para fazer isso. É uma consequência do meu trabalho. A armadilha está em que eu cada vez gosto mais de ficar no meu espaço, trabalhar no meu espaço. Estou com dor de cabeça, coisa chata. Vou tomar um chá e tentar dormir. Amanhã nos vemos. Ciao”.


Mas, as palavras de ontem, de antes de ontem, na madrugada, desfaleceram diante da beleza da cidade. É sexta-feira e só um estrangeiro, amante, consegue ver os detalhes, chocantes, outros pequenos. O chiado dos esses, dos xis e dos ceagás bem à portuguesa de um grupo de estudantes, a luz da manhã que vai à frente, a abrir caminho para o meu passo lento de quem quer ver, e o meio sorriso, quase à Gioconda, da moça que me atende na livraria iluminam este começo de dia.

"En el mundo habrá un lugar/ para cada despertar/ un jardín de pan y de poesía" 



Ela sugeriu o Apreciatti, numa das beiradas do bairro onde nasci. Tijuca. Chego dez minutos antes. E ela elegante, estilo produtora de moda, usa a febre do verão nova-iorquino, vestido branco curto e ligeiramente largo. O restaurante é adega, italiano. Além dos antepastos tradicionais e das massas artesanais, eu poderia começar pelo carpaccio de hadoque com ovo de codorna, caviar e alcaparras. E depois pedir um filé mignon grelhado com risoto de tartufo. Ou, quem sabe, optar pelo bufê e escolher entre carne de avestruz, leitão à pururuca, pernil de cordeiro, salmão ou filé de cherne. Mas, como estamos na sexta, não posso esquecer que a feijoada é de lei.

Assim, nessa terra de intensa luz, dos huguenotes nos meados dos quinhentos, companheiros de sonhos antárticos, é dia de feijoada. Será que me arrisco? Uma vida de traços, agora na trincheira da teologia. Será que me arrisco? Um pensamento relampeja: coma com moderação. Será isso possível, risco com moderação? Será isso possível, feijoada com moderação?

"Porque puestos a soñar/ fácil es imaginar/ esta humanidad en harmonía"

Ardis, traços e desafiações. Em 1999, em Paris, o francês Philippe Solal, o suíço Christoph Müller e o argentino Eduardo Makaroff encararam o traço, fazer tango eletrônico contemporâneo. E o desafio virou
Gotan Project. Em 2000 lançaram um single, Vuelvo Al Sur/ El Capitalismo Foraneo e, um ano depois, o álbum La Revancha del Tango. Um rolar novo com direito a trocadilho, e o tango, a partir do lunfardo, a gíria portenha, que curte falar as palavras al revés, virou gotan.

Você já rezou o “Padre nosso”? Mas qual versão você prefere, a de Mateus (6.7-15) ou a de Lucas (11.1-4)? E qual dos dois contextos fala mais ao seu coração, o primeiro ou o segundo?

"Vibra mi mente al pensar/ en la posibilidad/ de encontrar un rumbo diferente/ para abrir de par en par/ los cuadernos del amor/ del gauchaje y de toda la gente"


Mateus e Lucas enfrentaram as suas desafiações e chegaram ao rolar novo, porque diante das tradições orais e mesmo das tradições escritas, duas pessoas podem perceber essas tradições de formas diferentes. Mas isso não tem lá muita importância, porque os textos antigos eram escritos para serem ouvidos pela comunidade e não serem lidos solitariamente ou estudados sob a lupa de exegetas.

Donde uma sugestão, ouça o texto como quem ouve o
Gotan Project.

Carioca, coçado, sexta-feira. Tijuca. Ela ri e me pergunta se tenho medo de morrer... E, antes que eu diga qualquer coisa, afirma que tenho que me desapegar das coisas materiais. Diz que ela já fez isso e quando morrer vai subir, mas eu não, vou ficar rodeando por aí.

É vou de feijoada. Não estou desapegado das delícias, sou discípulo de Qoheleth... protestante.

"Qué bueno che, qué lindo es/ reírnos como hermanos/ Porqué esperar para cambiar/ de murga y de compás" (Gotan Project, Diferente).

Para hoje: feliz aniversário, menina!
31/10/2010 Fonte: ViaPolítica/O autor

mercredi 20 juin 2012

A Comunidade de Jesus

Unida mas diferente
"Há um só corpo e um só Espírito, assim como a esperança para a qual vocês foram chamados é uma só, há um só Senhor, uma só fé, um só batismo, um só Deus e Pai de todos, que é sobre todos, por meio de todos e em todos. E a cada um de nós foi concedida a graça, conforme a medida repartida por Cristo". [Efésios 4.4-7].

Nesses três versículos, o apóstolo Paulo apresenta sete aspectos da comunidade cristã, agrupados em três ao redor das três Pessoas da Trindade. 

Éfeso, na Turquia. É a maior área de ruínas da antiguidade. A cidade teria sido fundada por volta de dois mil anos antes de Cristo. Por causa de invasões e terremotos, foi reconstruída quatro vezes. Personagens importantes da História viveram ou passaram por Éfeso: Alexandre, o Grande, Cleópatra, os apóstolos Paulo e João, e Maria, mãe de Jesus. Depois da crucificação, Maria deixou Jerusalém acompanhada do apóstolo João e foram morar em Éfeso.

 1. Uma trindade no Espírito

"Há um só corpo e um só Espírito, assim como a esperança para a qual nós fomos chamados é uma só".
Em primeiro lugar, há um só corpo, a Igreja, que deve sua existência e sua unidade a um só Espírito, que é dirigida no poder do Espírito em direção a um único alvo de esperança.

2. Uma trindade em Cristo 

"Há um só Senhor, uma só fé, um só batismo".
Em segundo lugar, há um só Senhor, Jesus Cristo, o grande objeto de uma só fé pela qual as pessoas crêem para a salvação, o qual tem dado à Igreja a ordenança inicial de um só batismo (5).

3. Uma unidade em Deus Pai

"Um só Deus e Pai de todos, que é sobre todos, por meio de todos e em todos".
Em terceiro lugar, há um só Deus e Pai de todos, fonte suprema de toda unidade.

Depois de dar relevo à diversidade e à unidade da Igreja na Trindade, o apóstolo Paulo volta a falar das pessoas, dos crentes, que juntos constituem a comunidade de fé. Não são peças uniformes de um mecanismo, mas cada pessoa possui uma personalidade que Deus reconhece e usa em Seu serviço.

4. E nós temos o dom da graça

"E a cada um de nós foi concedida a graça, conforme a medida repartida por Cristo".

Assim, no versículo 7, o apóstolo fala em termos gerais sobre o dom da graça de Deus, à qual repetidamente se refere, quando relata sua própria experiência no cap. 3 (veja 3.2-7, onde identifica sua missão aos gentios com este dom da graça).

Agora ele aponta para cada um de nós, como possuidor do dom da graça, o qual difere de pessoa para pessoa. As diferenças entre esses dons não são determinadas por habilidade ou capacidade natural. Os dons são repartidos segundo a medida de Cristo.

Para pensar:
E a sua comunidade? Você é parte dela! E ela é parte do seu dom!

vendredi 15 juin 2012

Faz tempo que eu te amo


Il y a longtemps que je t’aime – Juliette (Kristin Scott Thomas) retorna à sua família e à sociedade após 15 anos de ausência. Apesar da longa e violenta separação familiar, sua irmã mais nova, Léa (Elsa Zylberstein), decide abrigá-la em sua casa, onde mora com o marido, as duas filhas adotivas e o sogro. Aos poucos, a trama revela uma questão crucial que subjaz enquanto tragédia que manteve Juliette afastada por tanto tempo da vida em liberdade. 

No filme do escritor Philippe Claudel, cujo nome não era muito conhecido como cineasta, o tema de fundo é a morte doce, ou seja, o ato de proporcionar morte sem sofrimento a um doente de enfermidade incurável que produz dores não toleráveis. 
 
Juliette levou seu filho Pierre, de seis anos, que estava enfermo, em estado terminal, à morte sem sofrimento, expressão que conhecemos pelo termo grego euthanasía. Ela mesma, médica, fez os testes de laboratório e diagnosticou o estado da criança, que sofria dores terríveis. E lhe aplicou uma injeção letal. A eutanásia ativa é crime na França, e Juliette, considerada culpada, foi condenada a 15 anos de prisão.

Ela está enferma, que desespero! O devo fazer?
Ela está enferma, que desespero! Como enfrentar isso?
Que conforto, que remédio? Ó céus, você tem que me ouvir
Enquanto esse duro mal que está diante, este mal que você vê
Ferir sem piedade a doçura de seu rosto!

[Etienne La Boétie (1530-1563), Elle est malaade, helas! que faut-il que je face? Tradução de Jorge Pinheiro].

Falar de eutanásia, a morte doce, é tabu, quando não preocupação mórbida. Mas, por incrível que pareça, essa questão está ligada à vida. E aqui desejamos discutir a questão a partir da nova legislação francesa sobre o tema e as reflexões que católicos e protestantes elaboraram na França.

O problema que se levanta é: até que ponto se pode ou se deve lutar para diminuir um sofrimento terrível e terminal? A questão colocada é: deve-se finalizar uma vida que não é mais vida consciente e plena? Muitos consideram que tal ação não significa somente liberar da angústia da morte, porque aqui a questão central não mais é a morte, porém por fim a não-vida que se assenhoreou da vida.

No dia 22 de abril de 2005, a França promulgou uma lei sobre o fim da vida, onde reconheceu o direito ao tratamento médico sedativo cujos efeitos secundários podem ser de antecipar o fim do paciente.

A lei oferece também ao paciente e sua família a possibilidade de dizer não ao tratamento não razoável, não à reanimação artificial e não aos tratamentos agressivos. Mas a lei também possibilita um relacionamento aberto entre o paciente, sua família e o médico, apoiando este último judicialmente se uma dessas alternativas for a opção, desde que ele forneça informações completas sobre a situação do paciente.

A lei também dá a qualquer adulto o direito de apresentar diretivas antecipadas para que sua vida não seja prolongada por meios artificiais, em caso de danos físicos ou de degradação física ou neuropsíquica.

Se você levantar, cruel, o punho à Terra grave
Se for necessário lá no alto que rico se seja,
Pensa em mim, por Deus, me leve,
Que com um golpe de mão Caronte nos passe a ambos


Mas, se a lei prevê o direito de deixar morrer, não propõe que se forneça assistência ativa para morrer. A questão aqui é deixar a morte chegar, mas não se trata de por fim à vida. Portanto, a eutanásia ativa não é reconhecida, mas a eutanásia passiva já não é considerada um homicídio.

É interessante lembrar que 30 anos antes da nova legislação francesa sobre a morte terminal, 1976, o Conselho Permanente do Episcopado francês em nota sobre a eutanásia propôs que não fosse proibido o uso de analgésicos para aliviar a dor, mesmo que indiretamente tal tratamento pudesse acelerar a morte de um paciente em idade avançada.

Ou se é o que dizem os dois irmãos de Helena,
Que um pelo outro no céu, e aqui embaixo se encontram,
Destina-me à parte enviada. 


Anos depois, em junho de 1991, a Comissão de Ética da Federação Protestante da França também discutiu a questão dos doentes terminais, e considerou que os cuidados paliativos deviam ser desenvolvidos e incentivados. Mas que diante da dor irredutível, quando tais cuidados de nada servissem, o debate sobre a "vida decente" deveria por em cheque o próprio modo de vida das sociedades ocidentais.

Por isso, os protestantes franceses consideraram que a defesa da eutanásia é uma réplica da tão condenada terapia agressiva, que traduziria a pretensão de nossa sociedade de se considerar senhora e mestra sobre a vida e a morte. Mas, acreditavam que diante do pedido da morte doce, quando se torna impossível lutar pela vida, deve-se ouvir e não julgar.

E por fim alertaram que quer seja permissiva ou restritiva nenhuma lei ou instância moral pode suprimir a responsabilidade ética do paciente, dos médicos e dos amigos. Por isso, a questão não poderia ser legislada de forma apressada, pois o futuro do direito europeu sobre doenças terminais e eutanásia só poderia ser construído a partir de um intenso debate público.

Tenha, tenha de mim, tenha piedade
Deixe-nos, em nome de profunda amizade,
Eu morrer de sua morte, ela viver de minha vida. 


4/7/2009

Fonte: ViaPolítica/O autor

Educação teológica para o século XXI

Segunda parte

Dando sequência às nossas reflexões sobre a necessidade de pensar uma teologia com alma e corpo brasileiros, uma teobrás que responda aos desafios da contemporaneidade, afirmamos que as Ciências da Cultura são fundamentais para o estudo de Teologia, pois auxiliam na busca das evidências de acontecimentos do passado da humanidade e de estruturas de grupos sociais de determinada época. Os teólogos podem, dessa maneira, analisar traços culturais de povos, no caso brasileiro, indígenas, portugueses e africanos, principalmente, e buscar as raízes que possibilitaram a construção de mitos, ritos e das religiosidades brasileiras.


Um currículo unitário necessita ter, por isso, um núcleo forte de História das Religiões, que privilegie os estudos das brasilidades no que tange às religiosidades não cristãs. Estes estudos, de diálogo crítico, devem evitar as variações comparativas, que desembocam em leituras predominantemente apologéticas.


Assim, o estudo das brasilidades e de suas religiosidades, cristãs ou não-cristãs, é essencial porque não se pode pensar hoje um intelectual, mestre ou pastor que não seja solicitado a refletir a conjuntura cultural, político-social e religiosa do País. Isso significa que devem ter uma concepção da história de nossa formação enquanto povo e dos desafios a que somos chamados a responder.

Tal concepção da multiculturalidade brasileira deve reforçar ou modificar maneiras de agir e pensar o tempo brasileiro. A história da formação e do sentido dos brasis permite reflexões para a superação da consciência ingênua e o desenvolvimento de uma consciência crítica, pela qual a experiência vivida é transformada em consciência compreendida da realidade brasileira.
One of the best stand up comics. The delivery is original and the jokes are brilliant. 
Though he died at a young age, his comic legacy lives on! Hats off to you my man - Mitch Hedberg!


Mas um currículo unitário, que valorize espaços de reflexão, ensino e pesquisa sobre religião, teologias e brasilidades, é uma parte do desafio acadêmico. O outro grande desafio é o do planejamento, que acontece na sala de aula, onde fracasso e sucesso estão carregados de conteúdos emocionais. Por isso, a discussão de questões da multiculturalidade brasileira, quando se fala de brasilíndios, afrobrasileiros e neobrasileiros não importa se o aluno se embaraça em entender os sentidos mais profundos, por desconhecer os pontos de partida: ele se sentirá desafiado em descobri-los se as aulas forem emotivamente dirigidas nesse sentido.

É necessário, porém, equilibrar sempre fácil e difícil, levando em conta que os mais inseguros são estimulados pelo sucesso e os mais seguros com a possibilidade do fracasso. A segurança depende do conhecimento de possibilidades e realizações, não do conhecimento das relações entre ser e consciência, classe e poder, classe e raça. Para manter o aluno motivado, para explorar ao máximo suas possibilidades criadoras, o professor deve visualizar uma espécie de conta corrente onde o ativo são os resultados dos esforços do aluno ao competir consigo mesmo e o passivo sua preparação em direção à liberdade.

Por isso, propomos neste currículo/planejamento uma abordagem temática dos assuntos, sem descuidar da referência necessária à história da formação e sentido do Brasil, que permita estabelecer o fio condutor da exposição dos temas. Isto porque fazer um estudo da história e formação dos povos brasileiros implica em fazer antropologia dos povos brasileiros e sociologia da cultura. Tais abordagens não podem ser encaradas como atividades solitárias, mas enquanto diálogo crítico entre pensadores que expõem diferentes visões.

Diferentes visões, mesmo em diálogo, refletem a competição da vida real. E, embora, competir faça parte da vida, nem sempre há justiça na premiação. Por isso, uma das intenções do diálogo entre teologias e brasilidades deve ser a preparação dos futuros formadores de opinião para a competição da vida, que é inevitável. Eles vão competir consigo mesmos, vão competir enquanto pessoas na comunidade, vão competir com outras comunidades. Como têm um ministério cristão é importante ter claro que concorrerão com outros grupos do ponto de vista teológico, mas não apenas, também vão fazê-lo ao nível social, cultural e político. Sabemos, porém, que é quase impossível prever como participarão dessa concorrência e até onde conseguirão realizar seus interesses particulares, e como tal competição se transformará em mola propulsora de desenvolvimentos posteriores. Prêmio e castigo sempre fizeram parte da educação judaico-cristã.

Nos últimos anos, andaram em desuso, mas a realidade tem mostrado que os prêmios satisfazem à tendência de autoafirmação e de obtenção de prestígio, enquanto os castigos contrariam essas necessidades. Assim, quando um estudante erra e não recebe a crítica esperada estamos enevoando seu sistema de valores. Estamos confundindo e não educando. Por isso, principalmente numa faculdade de teologia, é melhor criticar ou elogiar do que se ausentar de qualquer manifestação diante dos trabalhos realizados. É bom lembrar que a crítica reforça o desprazer de um mau resultado e o prêmio faz a transição da ansiedade à libertação. O respeito às delimitações gera coragem ante a vida. Produz a elaboração daquilo que é mais difícil: os limites da própria vida. As pessoas que conseguem realizar esta elaboração atingem coragem de viver. Conquistam dignidade. Os limites não são áreas proibitivas, são indicativas. São meios de identificar um fenômeno. E ao esclarecer os limites qualificamos o fenômeno. (1)

O aproveitamento da experiência prévia do aluno é um fator espetacular de motivação, mas deve ser reinterpretado, retificado e ratificado. Sua experiência de vida religiosa, cultural, social e política, soluções encontradas para problemas reais vividos na família, na igreja e na comunidade em geral não somente favorecem a integração do aluno no grupo, mas produzem um sentido de correlação entre o meio social e a faculdade. É necessário aproveitar a tendência gregária dos alunos no planejamento e discussão da realidade brasileira, na sua execução e controle, completando-se com o trabalho socializado.

Os grupos estruturam-se visando atender a soluções intelectuais e afetivas. E as atividades extra-classe, desde que levem em conta essas motivações, podem ter um importante papel didático. As diferenças individuais devem ser levadas em conta e compensadas através de dois recursos: as entrevistas e a graduação de tarefas. Na primeira, os estímulos tornam-se diretos, mas o sucesso depende em muito da simpatia e da habilidade psicopedagógica do professor. Na graduação de tarefas oferecemos uma oportunidade de liberdade, um incentivo a aprendizagem afetiva.

A short video introduction to the thoughts of Paul Tillich.
Yes, it is very oversimplified. 
Cool stuff... Not sure you captured the ground of being so well though 
Thanks, glad you liked it. You could very well be right. Any chance I could persuade you to elaborate? 
Bottom of FormGood be a good video if you slooooooooowed down a bit. Please re-do. 
I enjoyed this. Although it just adds to the impression I already have of Theologians, which is that they write a lot of unusable unverifiable…

A crítica, enquanto construção professor/aluno, é imprescindível à segurança afetiva. A solidariedade é a grande motivação. A solidariedade permite ao professor encontrar os recursos necessários para educar os futuros formadores de opinião em hábitos, atitudes e ideais, e orientá-los no caminho da verdade e da justiça.


Devemos entender, enquanto homens e mulheres envolvidos com a educação brasileira, que a função da filosofia é formular uma pergunta concernente à verdade, significando com isso que a tarefa do teólogo, por adição, é inquirir se a comunidade de fé está comunicando as boas notícias. É possível crer no texto e deixar de viver as verdades nele contidos. Uma leitura que produza transformação de vida, assim como submissão ao Espírito são condições quanto aos desafios que devem ser vividos.

Devemos, no entanto, precaver-nos do perigo de obscurecer o reconhecimento do Reino. A justiça social apresenta exatamente este desafio. A preocupação com a justiça e a responsabilidade social diante da multiculturalidade brasileira são fundamentais para as práxis teológicas. Por isso, toda crítica à alienação no âmbito da prática teológica deve ter como base a verdade e a justiça, enquanto pergunta pela compreensão e proclamação das boas novas por parte da comunidade de fé. Mas se a tarefa é formar e transformar através da verdade e da justiça, a pedagogia é o amor.

Citação
1. Fayga Ostrower, Criatividade e Processos de Criação, Petrópolis, Vozes, 1986, p.160.

jeudi 14 juin 2012

Educação teológica para o século XXI

Primeira parte

A educação moral é impossível sem uma visão de grandeza. Se não somos grandes, pouco importa o que fazemos e o sentido da grandeza é uma intuição imediata e não a conclusão de uma argumentação lógica. Por isso precisamos criar um Brasil e não ensiná-lo”. Décio Pignatari (1)

Tenho recebido de alunos e professores de Teologia, de diferentes regiões do Brasil, questionamentos sobre como seminários e faculdades de teologia devem encarar o desafio de formar profissionais contextualizados à realidade brasileira. Ou seja, como construir uma teobrás? Diante disso, decidi escrever um artigo, dividido em duas partes, apresentando algumas ideias sobre a questão.

A faculdade de teologia que funciona enquanto realidade isolada não entendeu uma das exigências da alta modernidade: o ensino que não se integra na vida real, em sentido horizontal e também vertical, não é motivador, abandonou o fator experiência. Por isso, o estudo da realidade brasileira e a riqueza do multiculturalismo das brasilidades precisam chegar às salas de aula. Da mesma maneira, não podemos esquecer a mediação da emoção na produção dessa correlação entre as teologias e as brasilidades.

Hoje, o desafio da educação teológica nasce da correlação entre educação clássica e educação profissional. Como bem observou Gramsci (2), em relação à escola italiana de sua época, podemos dizer que o Brasil vive a dicotomia entre uma educação clássica, que forma pensadores, e uma educação profissional, que forma instrumentalizadores. Assim, é normal ver defensores de educações teológicas com posições diametralmente opostas.
Acreditamos que essa discussão tem solução quando entendemos que o profissional de teologia deve ser formado para a sociedade e não somente para a igreja local. É nesse sentido que educação clássica e educação profissional se combinam e remetem ao desafio de um currículo teológico unitário. E quando falamos em currículo unitário, falamos da construção de currículos que valorizam espaços de reflexão, ensino e pesquisa sobre religião a partir das leituras teológicas cristãs. (3) Nesse sentido, um currículo unitário para a realidade brasileira vai além do quadrivium reformado: estudos bíblicos, históricos, sistemáticos e práticos.

Segundo Mendonça (4), tal currículo unitário teria de atender áreas distintas, mas complementares, como dogmática e pastoral, tradição cristã geral e ciências de apoio. A primeira atenderia às necessidades e objetivos profissionalizantes; a segunda ofereceria aos estudantes os elementos básicos do depositum fidei comum ao cristianismo; e a última consistiria nas disciplinas da cultura científica geral, cujo fim principal seria o de proporcionar aos estudantes o contato com a metodologia científica.

Mas a relação entre currículo e planejamento é estreita e, por isso, o planejamento, enquanto organização, diálogo crítico e ética que possibilita a interdisciplinaridade, não pode ser esquecido. E se o currículo é documento de identidade que define o percurso, está prenhe de uma dimensão política: influencia, cria padrões, elabora material e direciona alunos e professores no desenvolvimento das atividades docentes e discentes. (5) Nesse sentido, a partir de Mendonça, constatamos que se o objetivo é formar pensadores e profissionais, o currículo deve levar em conta os fenômenos referentes ao campo religioso e correlacioná-los com as teologias cristãs. Ou seja, somos desafiados a reconstruir com nossos alunos o processo histórico que deu origem às teologias protestantes, que desde o início estiveram ligadas às filosofias e à cultura modernas.

E somos obrigados, por imposição da contemporaneidade, a refazer anos de História, quando o pensamento protestante deu continuidade a sua tradição de origem, tornando o pensamento filosófico alemão hegemônico nas universidades da Europa protestante, no direcionamento das ciências históricas e da pesquisa bíblica. Essa reconstrução atravessou o século dezenove até o início do século vinte, quando as teologias, calcadas no Iluminismo e no humanismo, marcaram o pensamento europeu da época, embora depois da Primeira Guerra Mundial tenham descoberto caminhos novos. Assim, as correntes teológicas contemporâneas devem ser estudadas a partir das raízes filosóficas e culturais da Modernidade, para então se entrar na leitura dos principais teólogos do século vinte.

Mas de onde partir? Sem dúvida, das origens das teologias cristãs, que estão presentes no pensamento dos pais do deserto e na Patrística, e do acesso às línguas originais dessa produção cristã, ou seja, do grego e do latim. E por que? Porque a Patrística é a filosofia cristã que fundamentou as doutrinas da fé cristã. Mas o estudo da Patrística deve nos remeter também ao pensamento divergente, que apresentou à igreja cristã de conjunto, desde seus primórdios, hermenêuticas que caminhavam na contramão do catolicismo romano institucionalizado.


Assim, o estudo de pensadores como Pelágio, da teologia trinitária e da pneumatologia da ortodoxia oriental, e das teologias libertárias de albigenses, valdenses e anabatistas são importantes porque nos apresentam a riqueza do pensamento cristão e nos permitem construir hermenêuticas que respondam às necessidades da contemporaneidade. Essa produção filosófica cristã, institucional e divergente, inclui pensadores como Justino Mártir, passa por Agostinho e Clemente Alexandrino e vai desaguar em Boécio. Sem a compreensão da produção patrística, em toda sua riqueza e diversidade, é difícil compreender as bases dogmáticas da igreja cristã medieval e da Escolástica.


O escolasticismo fez parte da filosofia medieval, e aquele de acento cristão, já que podemos falar de escolasticismo judaico e muçulmano, surgiu como seqüência natural da Patrística em responder às exigências da fé ensinada pela igreja hegemônica. Esse pensamento filosófico cobriu os anos que vão do começo do século nove até o fim do século dezesseis. O nome dessa filosofia cristã deve-se aos ensinos ministrados pelos professores cristãos nas escolas medievais. Estes ensinos faziam parte do trivium, gramática, retórica e dialética, e do quadrivium, aritmética, geometria, astronomia e música. A escolástica, porém, é resultado do aprofundamento do estudo da dialética.


A filosofia até o surgimento da Escolástica estava calcada no estudo dos clássicos gregos, e sofreu influências das culturas judaica e cristã. E, assim, pelo viés das teologias, temas como criação, providência, e revelação tornaram-se presentes nas reflexões filosóficas. A Escolástica foi influenciada também pelo neoplatonismo, que correlacionava elementos da filosofia de Platão com a espiritualidade cristã. E mesmo Tomás de Aquino, que trouxe Aristóteles para o pensamento escolástico cristão, não colocou de lado a filosofia neoplatônica.


Mas, por que, para um protestante, é importante entender o escolasticismo? Porque a questão central que atravessou o pensamento escolástico foi a possibilidade ou não da harmonia entre a fé e a razão. E essa questão foi tema fundamental durante a Modernidade e ainda hoje faz parte de qualquer reflexão teológica séria. O pensamento conservador de Agostinho defendeu uma subordinação da razão em relação à fé, por crer que ela restaurava a condição decaída da razão humana. Já Tomás de Aquino trabalhou com a possibilidade de certa autonomia da razão na obtenção de respostas, por força de sua leitura de Aristóteles, apesar de afirmar, em última instância, a subordinação da razão à fé.


Para a Escolástica, as fontes patrísticas eram fundamentais, pois seus autores tinham a autoridade de fé e de santidade. Os maiores representantes do pensamento escolástico, que já citamos, foram Agostinho de Hipona e Tomás de Aquino. Mas não são as únicas referências importantes do período medieval, já que podemos também falar de protoescolásticas e escolásticas de contramão apresentadas por pensadores de grande expressão.

O primeiro deles, Ário (260-330), cristão cuja visão antitrinitária foi duramente combatida e por fim rejeitada pela igreja institucional. Sabélio, que viveu no século três, e que também apresentou uma hermenêutica divergente em relação à Trindade. Esses dois pensadores, assim como outros, foram chamados por Atanásio, pai da Igreja, de assassinos que não eram os verdadeiros possuidores das Escrituras. E assim as hermenêuticas que produziram foram anatematizadas. Mas, há um outro escolástico, muçulmano, chamado Averroés (1126-1198), na época um dos maiores especialistas em Aristóteles, que a partir da visão da unidade do intelecto humano considerou desnecessária uma doutrina da imortalidade pessoal. Sua escolástica teve presença marcante, e Tomás de Aquino se viu obrigado a contestá-lo apologeticamente.

Dessa forma, sem fazer o caminho da Patrística e da Escolástica e das hermenêuticas de contramão será difícil entender a Teologia Sistemática, enquanto lastro do depositum fidei. As doutrinas oriundas das leituras das Escrituras Sagradas, definidas por assembleias gerais conciliares e pelo magistério da igreja cristã institucional são muitas vezes apresentadas como dogmas basilares da fé. Alguns dos temas tratados pela Dogmática são aqueles referentes à Cristologia e a Eclesiologia, entre outros.
No que diz respeito à Cristologia, um currículo que responda às necessidades de uma educação brasileira, deve partir da análise dos estudos doutrinais cristológicos e soteriológicos, sem esquecer a visão contemporânea da tensão entre história e dogma, assim como a identidade entre o Jesus histórico e o Cristo da fé. Mas, além de estudar as etapas vividas pela história dos dogmas cristológicos, deve fazer a leitura da Cristologia brasileira, tanto no que se refere às correntes cristãs, como aquela Cristologia não-cristã presente nos terreiros e comunidades afrobrasileiras e brasilíndias. Já a Eclesiologia, também estudada na perspectiva exposta, analisará a importância teórica e prática da compreensão da Igreja, institucional ou não, a partir dos diferentes referenciais culturais e sociais, e a importância dos mitos e ritos para sua existência.

E são os desafios da permanência e possibilidade de uma Dogmática cristã na contemporaneidade que nos remetem aos estudos das Ciências da Cultura e às análises de conjuntura dentro das Ciências Sociais. As Ciências da Cultura estudam as organizações e as formas de expressão das sociedades e, nesse sentido, são ramos das Ciências Sociais. Ou seja, podemos dizer que as ciências da Cultura são, principalmente, a Sociologia, a Antropologia e a História, cuja finalidade comum é estudar a sociedade através de suas evidências culturais.


Citações


1. Décio Pignatari, Contracomunicação, São Paulo, Editora Perspectiva, 1971, p. 61.
2. Antonio Gramsci, Os intelectuais e a organização da cultura, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 1968, pp. 118-120.
3. Antonio Maspoli de Araújo Gomes (org.), Teologia: Ciência e Profissão, São Paulo, Fonte Editorial, 2007, p. 93. 
4. Antônio Gouvêa Mendonça, “Currículo teológico básico”, in Márcio Fabri dos Anjos (org.), Teologia: Profissão, São Paulo, Soter/ Loyola, 1996, p. 145.
5. Madalena de Oliveira Molochenco, “Planejamento e currículo, uma relação estreita”, São Paulo, Faculdade Teológica Batista de São Paulo, Reunião de Congregação, jul. 2007.

mercredi 13 juin 2012

Toada para bailar a Ceia de Jesus


Poema de Jorge Pinheiro
Com a participação especial do Profeta Gentileza
e a alegria de ter ouvido Roberto Diamanso


Gente tem três pilares, vamos cantar um
O Espírito e seu baile
Alheação fica fora, sem debrum
Gente é feliz na roda, marchetada de riso
Exaltada, de curso traçado

Eterna é ceia de Jesus, de ressurreição cheia
Gente cresce no presente cheia de semelhança
Comer o pão, coração repica a alegria do outro,
Comunidade afeto efetivo, machucado a gente cura.
Jesus olhou, repicou a dor da gente,
Vamos toar e bailar a Ceia de Jesus.

Bem querer é para quem baila
O Espírito da vida é toada liberta do destino
Do alheação e do acabamento.
O Eterno voou com seu Jesus, gente igual
Destino novo, a gente dança a contradança do Espírito.

Querência boa é toada e baile, fazer o bem bom,
O Eterno não gosta de toada sem nota certa
Jesus se acaba quando a gente dorme e acorda na alheação.
Querência toada e baile fala com retirantes
Jesus não quis refastelar, querência toada e baile é para quem caminha,
Não pesa a mão, quer gente novinha em folha.
Sigam os pés, ensaiem do jeito, querência toada e baile faz rima com errante
Vão dormir folgados. É isso mesmo, Jesus não vive no rabo de arraia,
Na sapiência é mestre sim, de gentileza.

Olha o trilho, igual na esquerda e na direita com certeza,

Exclusão não, toada de gente,
Olha o trilho, igual na esquerda e na direita, para ir ir além
Repousa com certeza, presente de Jesus.
Repica a dor do andarilho, não depende do escrito,
Gente não tem como responder às exigências do escrito,
O Eterno está do outro lado.
Presente chega chega nos braços, dor e prazer, indulto das alheações.
Livres do escrito, gente é gente pra lá de gente.
Ir além, toar e bailar...

Toada linda é animação, não pisa a cana,
Apanhado com a faca na mão, no momento vil,
Gente desarma, não esquece a querência boa, toada e baile no Espírito.
Ajuda e obedece a lei do baile.
Desobriga porque está desobrigado.
Desobrigação é a toada mais linda cantada no baile,
Esquecer o dinheiro levado é difícil, o Eterno faz assim.
E vamos para rede, na varanda, no fresco da tarde.
É gozo, desobrigação.
Comunidade é certeza, acende o farol alto e mostra à gente que a rede é possível,
mesmo quando o mar não está para peixe.

Jesus está livre, certeza não basta, permanecer é preciso.
Continuar na certeza, gente é pra lá de gente não faz cera.
Constância consta, olha o axioma!
Dormir, comer sal juntos, descobrir, inteirar.
Gente caminha pra liberdade.
Vida dribla a azáfama da alheação.

Eterno acorda e dorme no partir do pão.
Gente é parecença, experiência, comunidade com certeza.
Bebe e come bênçãos celebrando,
Gente convive na consistência.

Livre para ir para a cama sem a faina da alheação,
Da amarração que impede o movimento.
Descobrir toada e baile, conhecer e ficar na celebração de Jesus
Axioma e livramento da azáfama da alheação, de escombros e acabamento.