mercredi 31 août 2011

L'homme et la femme dans Gn 1 à 3

O professor André Loverini, teologo batista francês, um dos tradutores da Biblia francesa "Edition Le Semeur", neste artigo fala sobre « L'ordre créationnel », ou seja, sobre os três primeiros capitulos da Biblia, fundadores de toda a teologia biblica cristã. Um forte abraço, Jorge Pinheiro.

L’homme et la femme dans Gn 1 à 3
 
Textes fondateurs, les trois premiers chapitres de la Genèse nous proposent un ensemble d’enseignements précieux sur l’homme et la femme, leur place devant Dieu et dans l’univers, leur vocation commune et les rapports qui peuvent exister entre eux. Ce sont ces enseignements que nous nous efforcerons de mettre en évidence, sans nous engager dans une étude qui se voudrait exhaustive de leur contenu.
 
1. – Deux textes, deux cadres, deux styles, deux perspectives.
Nos textes ne forment pas une unité homogène. Gn 1,1-2,4a s’insère dans le cadre d’une semaine. La fin du chapitre 2 et le chapitre 3 n’entrent pas dans ce cadre. Gn 1 déploie une méditation, dans le style des écrits de sagesse, sur l’action créatrice de Dieu. Gn 2 et 3 élabore un récit dans un style concret et que l’on pourrait dire populaire, où se dessine l’histoire d’une vocation manquée et de relations rompues.
Nous nous efforcerons de respecter les différences entre les deux textes : ce qui, nous l’espérons, nous permettra d’en saisir, de façon suffisante, les intentions.
 
2. – Gn 1-2,4a. – L’être humain en image de Dieu
Majesté de Dieu, grandeur de l’œuvre créatrice, dignité de l’être humain. Ainsi pourrait-on résumer l’impression que donne la lecture de ce récit.
Après avoir, d’un seul coup d’œil, embrassé toute l’étendue de la création (1,1), le texte brosse, dans le cadre de sept jours, la mise en ordre de l’univers, saisie du point de vue de la Terre. Il suit une direction ascendante, qui part de la lumière, première créée, au repos du Créateur, de la préparation de la Terre à son habitation, des animaux à l’humanité. L’être humain y est présenté « en majesté ». Image de Dieu, il est appelé à le représenter. À la ressemblance de Dieu, il est appelé d’une part à la relation (« homme et femme il les créa »), et, d’autre part, à la communion avec Dieu dans la lumière.
L’être humain est créé par Dieu. Le verbe employé pour désigner cet acte n’a jamais, dans toute la Bible, d’autre sujet que Dieu. Le seul agent à l’œuvre dans cette création est la parole de Dieu. « Il dit, et voici : cela est ! ». Ni geste, ni mouvement, ni matière, ni outil : une parole. Parole réfléchie, intention fermement pensée : « Faisons l’homme en notre image, à notre ressemblance ». Résultat parfaitement conforme à l’intention : « Dieu créa l’être humain en son image, en l’image de Dieu il le créa ». Et « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : voilà, c’était très bon ».
L’être humain ainsi créé n’est ni un mâle, ni un androgyne. Parce qu’il est « à la ressemblance de Dieu », il est, comme Dieu (si nous osons dire !), à la fois un et divers ; « Dieu créa l’humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle et femelle il les créa ». Le passage du singulier (« il le créa ») au pluriel (« il les créa ») n’implique aucune idée de séparation ou de succession dans le temps. L’unité et la diversité ne sont pas consécutives, mais simultanées.
L’être humain n’est ni l’homme, ni la femme, mais les deux. L’image et la ressemblance ne sont ni dans l’un, ni dans l’autre, mais dans les deux.
Il serait cependant, sinon erroné, du moins aventureux de considérer qu’image et ressemblance sont des « donnés » qui qualifient sans autre la « nature humaine ». De même que l’être humain est appelé « à dominer la Terre et les animaux », de même il est appelé à ressembler à Dieu. Il n’est ni une statue (une « idole » de Dieu), ni un robot, ni une marionnette. C’est même cela qui fait, que, s’il venait à rater sa vocation, celle-ci demeurerait pourtant devant lui, comme un appel, comme un possible, comme une promesse et une espérance. Car c’est là ce que Dieu veut pour lui. Et Dieu ne modifiera pas son projet : « même si nous lui sommes infidèles, il reste, lui, fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2,13).
Le texte ne suggère aucune idée de hiérarchie entre l’un et l’autre. Il ne parle pas non plus d’égalité. Ces notions lui sont simplement étrangères. Comme lui est étrangère toute répartition de tâches selon le sexe ou quelque autre critère que ce soit. La vocation est commune. Elle devra être partagée. Comment ? C’est ce que le texte ne dit pas.
Dieu a créé l’être humain, homme et femme, l’homme et la femme, le sixième jour de la semaine de création. Il l’a créé après tous les animaux. Il l’a créé homme et femme. Image de Dieu, ils dominent. Ressemblance de Dieu, ils aiment. Comme Dieu est amour, dans le mystère de la Trinité et dans sa relation avec sa créature, l’homme et la femme sont appelés à l’amour. Ce n’est sans doute pas par hasard que l’on parle de « procréation » où l’on pourrait se contenter de dire : « engendrement » : l’arrière-plan de toute naissance, c’est – ou se devrait être – un amour qui se donne un enfant à aimer, comme Dieu s’est donné une créature à aimer.
 
Ainsi, l’un et l’autre, l’un avec l’autre, l’un comme l’autre, ils sont «  en image et à la ressemblance de Dieu », appelés à la même vocation, associés au même règne.
Ils sont unis dans la différence. Différence de sexe, qui entraîne d’autres différences, physiques sûrement, et, sans doute, psychologiques et morales. On pense naturellement au rapport avec les enfants, et, en relation avec cela, à des différences de comportement. Mais le texte n’en dit rien. Il sanctifie l’acte sexuel en le présentant comme un aspect du créé que Dieu juge « très bon ».
L’un et l’autre sont unis dans la procréation et donc dans l’histoire, la promesse d’un avenir. C’est un des aspects de la bénédiction que Dieu prononce sur eux, la même pour l’un comme pour l’autre.
L’un et l’autre sont appelés au repos de Dieu.
L’un et l’autre représentent Dieu sur la Terre, l’un et l’autre sont dans le même rapport avec Dieu.
 
3. – Gn 2,4b-24 : le « vivre ensemble »
Pas la moindre référence ici au « cadre » de la semaine de création. Seule indication de « date » (pour ainsi dire) : « le jour où Dieu fit le ciel et la terre ». On est loin de toute idée d’une semaine, on n’est pas au sixième jour. Et, tout de suite, non plus l’immense univers, ni même la Terre, mais un jardin. Ce qui nous autorise à ne pas rester nous-même influencé par un cadre spatio-temporel, l’univers et la semaine, dont le texte ne parle pas.
D’autres différences avec le premier récit mériteraient considération, notamment celles qui concernent Dieu lui-même. Leur étude serait d’un grand intérêt, mais nous nous contenterons de relever, pour l’essentiel, ce qui concerne l’humanité.
Le récit, en effet, est centré sur l’homme, son apparition et ses besoins. Mais, étonnamment, Dieu semble ici avoir besoin de l’homme, ou, sinon Dieu, du moins la terre, car : « il n’y avait pas d’homme pour la cultiver » (5).
Nous voyons ici Dieu modeler de ses mains (et non pas « créer par sa parole ») un homme (et non pas « l’être humain, mâle et femelle, c’est-à-dire l’homme et la femme ») à partir de la poussière du sol (dont, en Gn 1, il n’avait pas eu besoin). Il fait de cette sorte de statue un être vivant en lui soufflant dans ses narines un souffle de vie. Or cet homme est seul, et Dieu dit : « ce n’est pas bon ».
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Il lui faut « une aide qui lui soit un vis-à-vis ». Deux termes qualifient ce dont l’homme a besoin. L’aide (le mot est employé pour Dieu lui-même, qui vient au secours d’Israël) n’est ni « second », ni « complément », ni « accessoire », ni « subordonné ». C’est celui ou celle sans qui on ne peut pas accomplir ce pour quoi l’on est fait. Quant au vis-à-vis, c’est un semblable, qui fait face et avec qui l’on parle « face à face ».
L’homme lui-même n’est ni incomplet, ni inachevé. Il est seul. Seul, il n’a pas les moyens d’accomplir sa vocation. Et ce n’est pas un être à lui identique qui pourrait le lui permettre. Deux hommes, pour cela, ne vaudraient pas plus qu’un. Quoique complet en lui même, il lui manque, non pas quelque chose, mais quelqu’un.
Or, Dieu, qui sait tout, semble ne pas savoir de quelle assistance l’homme peut bien avoir besoin. Et c’est à l’homme qu’il laisse le soin de dire ce qui lui convient.
 
Pour permettre à l’homme de trouver l’aide dont il a besoin, Dieu modèle tous les animaux de la même manière qu’il a fait de l’homme. Or, pour Gn 1, ils avaient été « créés », et non « modelés » ; et ils existaient tous avant l’être humain. Aucun besoin, donc, d’en modeler en les tirant du sol ! à moins que cela ne comporte une leçon.
Pendant qu’ils défilent devant lui, l’homme les nomme. S’agit-il d’un acte de souveraineté de sa part ? Il se situerait alors dans la ligne du « dominez les animaux ». Mais l’ordre de dominer n’a pas été donné à l’homme seul, il l’a été aux deux, à l’homme et à la femme. Il ne convient donc pas de s’y reporter ici. Du reste, l’homme ne fait que les nommer : il n’en prend pas possession, il n’agit pas en maître, c’est Dieu qui « les amène devant lui ». Il est spectateur, non acteur, sur ce plan.
Mais les leçons sont claires : l’homme, comme les animaux, est « tiré du sol ». Il est, comme eux un être vivant, il est formé de la même matière. Comme eux donc, il est, lui aussi, fragile, voire mortel. Cela pourtant ne suffit pas à faire de l’un d’eux « l’aide qui lui soit un vis-à-vis ». Or les premiers destinataires de cette révélation vivaient dans un monde qui rêvait d’une unité entre les hommes et les animaux, comme entre les animaux et les dieux. Il suffit de penser aux dieux à tête d’ibis ou de bœuf qui peuplaient la mythologie égyptienne ; à ces hybrides d’hommes et d’animaux qu’étaient, là et ailleurs, les sphinx, les faunes, les satyres, les centaures, à ces dieux qui se métamorphosaient en animaux, pour, éventuellement, séduire des mortelles (comme Zeus en cygne ou en taureau). Plus profondément encore, sans doute, il s’agissait de faire comprendre, de cette façon imagée, à des hommes au cœur dur que la femme n’est pas un animal.
Il suffit de relire Lc 13,11ss. Jésus vient de guérir dans une synagogue une femme infirme depuis dix-huit ans. C’est un jour de sabbat. On s’indigne de cette « transgression ». Le chef de la synagogue dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler. C’est donc ces jours-là qu’il faut venir pour vous faire guérir, pas le jour du sabbat. » À quoi Jésus répond : « le jour du sabbat, chacun de vous détache bien de la mangeoire son boeuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette femme, fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, n’est-ce pas le jour du sabbat qu’il fallait la détacher de ce lien ? ». La Loi sert de prétexte à traiter une « fille d’Abraham » moins bien qu’un bœuf ou qu’un âne !
À en croire la rubrique des faits divers et les statistiques, il y a encore, dans notre « douce France », des hommes qui traitent moins bien leur femme qu’ils ne feraient d’un animal. D’autres, qui pensent que de toute façon, la femme est inférieure à l’homme. Ce qui la range inévitablement au rang des animaux.
La nomination des animaux par l’homme n’a pas pour objet de fournir la preuve de sa domination sur eux. C’est un acte de discernement : « l’homme désigna par leur nom tout le bétail… mais pour lui-même, il ne trouva pas l’aide qui lui soit un vis-à-vis ». L’échec était prévisible, il se produit.
 
Là-dessus, Dieu « construit » la femme, qu’il tire, non de la terre, mais de l’homme même. Celui-ci n’a rien vu de l’opération. Il ne s’agit du reste pas d’une opération chirurgicale. Le sommeil de l’homme n’est pas celui de l’anesthésie, mais celui des songes révélateurs.
Et, merveille des merveilles, celui qui n’a rien vu « reconnaît » celle qu’il ne connaissait pas !
« Os de mes os, chair de ma chair » : la femme n’est pas tirée du sol, mais de l’homme même. Est-elle plus humaine que lui ? moins « glébeuse » ? Construite à partir d’un côté de l’homme, la femme est simplement : humaine.
 
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » implique chez l’homme un manque, un besoin. Ce manque n’est pas ontologique, ce n’est pas quelque chose qui l’empêcherait d’être un homme. Ce manque le définit comme mâle : il est en rapport avec sa vocation sous le double aspect de sa vie sociale d’une part, de la procréation de l’autre. L’homme est un être appelé à la relation : il ne devient pleinement ce qu’il doit être que dans la relation avec ses semblables. Encore faut-il que ses semblables ne soient pas des identiques. La femme est l’autre côté de l’être humain. Elle est à la fois toute proche et bien différente. L’homme ne saurait se passer d’elle.
La femme est aussi humaine que l’homme. Comme lui, elle est appelée à la relation et ne devient pleinement ce qu’elle doit être que dans la relation avec ses semblables. Elle non plus ne saurait se passer de l’autre sexe. Elle ne saurait pas plus exister sans lui que lui sans elle. Que l’enfant qui naît soit un garçon ou une fille, il naît de leur union et ne pourrait être là sans eux. (Il est évident que notre texte n’a rien à dire du clonage !)
 
« Os de mes os, chair de ma chair » : qui de plus proche, de plus semblable, et en même temps, qui de plus « autre », puisque de « l’autre sexe » ? Cette exclamation nous paraît bien étrange, et aucun homme, sans doute, n’exprimerait ainsi aujourd’hui son amour pour sa femme. C’est pourtant un chant d’amour qui jaillit du cœur de l’homme à la vue de celle qui est « à son image » tout en étant autre que lui. Mettons-nous un instant à sa place. Après le défilé des animaux, après tant d’espérance déçue dans une si longue attente, voici que surgit, ravissante beauté, celle, la seule, dont il peut dire enfin : « c’est elle ! » Celle aussi à qui il va donner un nom chargé de signification. 
La nomination de la femme, pas plus que celle des animaux, n’est un acte de domination. L’affirmer serait courir le risque de mettre la femme et les animaux sur un même plan, défini par la domination, la soumission, et même, qui sait, la propriété. C’est encore un acte de discernement. L’homme la nomme ishsha car il est ish. Il y a là un jeu de mots. « La femme n’est pas de leur espèce, mais de la mienne » : tel est le sens premier. Il s’agit d’une reconnaissance exprimée par un cri de joie, non de la prise de possession d’un objet par son propriétaire. La proximité des deux mots signale celle des deux personnes. Leur différence signale leur autonomie relative.
Il y a plus encore. L’homme se nomme au moment même où il nomme la femme. Il ne comprend qu’il est Ish que quand il découvre qu’elle est Ishsha. Il se connaît par elle ; elle se connaît par lui. Ensemble ils se reconnaissent devant et par Dieu qui les a conduits l’un vers l’autre. Il y a bien dépendance, mais réciproque (ce que dit, autrement, Paul en 1 Co 11,12). Ainsi en va-t-il de chacun de nous : nous ne nous connaissons nous-mêmes que dans le contact avec les autres. La découverte de la différence est le support de notre identité. Et nous ne nous connaissons comme homme ou comme femme que dans la découverte de l’autre sexe.
 
Voici donc celle qui peut être pour l’homme « une aide qui lui soit un vis-à-vis », L’aide, nous l’avons vu n’est ni « second », ni « complément », ni « accessoire », ni « subordonné ». C’est celui ou celle sans qui on ne peut pas accomplir ce pour quoi l’on est fait. C’est le fort venant au secours du faible. Seul, en effet, l’homme serait faible. Faiblesse qui n’est pas en rapport avec son être, mais avec la réalisation du projet de Dieu, qui veut que l’humanité s’accomplisse dans la durée, de génération en génération. Le mâle, à lui seul, ne pourrait accomplir sa vocation. Il a besoin d’elle.
Elle est son vis-à-vis, non au dessous de lui, mais face à face, non dans l’affrontement, mais dans le dialogue et la communion. C’est là sans doute qu’elle apporte à l’humanité ce qui lui appartient en propre. Certes, la féminité ne saurait se résumer à quelque définition de qualités ou de compétences qui seraient exclusivement féminines. Il est, du reste, bien difficile de faire la part du naturel et du culturel dans ce que l’on déclare être « masculin » ou, au contraire, « féminin ». Reste que la différence existe, et qu’une société à laquelle manquerait l’un ou l’autre sexe – outre qu’elle serait condamnée à une disparition rapide – n’aurait plus la même valeur, la même richesse que celle que nous connaissons.
 
Le mariage, ici ni « religieux » (aucun prêtre, aucun pasteur, aucun rabbin !) ni « civil » (pas de maire !) consiste dans une démarche par laquelle l’homme « quitte ses parents » et « s’attache », se lie étroitement, à la femme. Ce n’est pas la femme qui « s’attache à l’homme », ni qui lui est « attachée » (par un acte de vente, par exemple, ou comme une possession).
Le nouveau foyer est autonome : il ouvre un avenir. Que cet avenir soit lié à l’enfantement souligne la nécessité de la présence de l’autre sexe. Une humanité homosexuelle n’aurait connu qu’une génération – laquelle n’aurait même pas mérité ce nom, puisqu’elle n’aurait ni engendré ni été engendrée !
L’homme et la femme sont appelés à devenir « un », pas seulement par la procréation ou la relation sexuelle, mais dans tous les aspects de leur vie commune. Place, non aux unions de convenance, au paiement d’une dot, à la polygamie – place à la reconnaissance de l’unique par l’autre semblable. Ce qui est en vue ici, c’est un couple, librement formé, autonome et responsable, dans une alliance librement consentie et durable.
« Aide et vis-à-vis » la femme n’est exclue par le texte d’aucune des responsabilités qui incombent à l’homme. Le texte ne lui donne aucun rôle particulier. Ils partagent la même vocation. Gn 2 rejoint ici Gn 1 !
 
Toutefois, l’homme doit « cultiver et garder le jardin », la femme enfantera. Si la seconde « vocation » est exclusive (aucun mâle ne peut !), la première ne l’est pas. Nous ignorons à quoi s’est occupée la femme dans son séjour au pays d’Éden. Faut-il interdire à la femme de cultiver un jardin, des fleurs, et même, pourquoi pas ? des légumes, au prétexte que seul Adam avait reçu cet ordre ? Mais l’avait-il reçu ? Le texte dit qu’il avait été placé dans le jardin « pour le cultiver ». Le seul ordre effectivement mentionné est l’interdit concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Du reste, les exemples ne manquent pas, dans la Bible, de femmes qui travaillent aux champs, gardent les troupeaux, règnent, prophétisent, et… voir Pr 31 ! Certes, c’est après la « chute ». Mais jamais le moindre reproche ne leur en est fait !
D’où cette simple remarque : ce n’est pas parce que l’homme peut faire ceci ou cela que le femme ne peut ni ne doit le faire. Cela vaut sans doute pour le jardinage, cela vaut aussi pour… pourquoi pas tout le reste ?
On ne trouve dans le récit aucune indication directe concernant une quelconque hiérarchie entre la femme et l’homme : les implications que les commentateurs ont tirées du récit sont nombreuses et diverses. Le texte lui-même n’en dit rien.
 
La femme enfantera. Mais la relation avec les enfants se joue aussi avec l’homme. La mère et le père trouvent dans l’enfant, s’il leur est donné, l’appel à sortir d’eux-mêmes, à ne pas s’enclore dans la seule rencontre amoureuse. L’un et l’autre sont ensemble appelés à aimer au-delà d’eux-mêmes. L’amour est surabondance, il est désir infini d’aimer, de donner, de se donner.
 
Et voici naître, dans cette première rencontre, l’amour, en un chant de joie. Voici aussi qu’apparaît, quoique elle ne soit pas directement affirmée, l’image de Dieu sous un aspect nouveau que Gn 1 ne présentait pas d’une façon aussi directe : car « DIEU EST AMOUR ».
 
4. – Gn 3. La femme en difficulté
Ce texte est, sans doute, des trois premiers chapitres de la Genèse, le plus difficile à comprendre. On y voit Dieu se promener à la recherche d’Adam, on y rencontre un serpent qui parle. Et une interprétation fort répandue y voit toutes les raisons de condamner… la femme. La seule faute de l’homme serait alors de l’avoir écoutée. Certains laissent même entendre que, pour le séduire et l’entraîner dans le péché, elle aurait déployé tous ses charmes. Ce que pourtant le texte ne suggère même pas.
On rappellera d’autre part que jamais Paul ne fait d’Ève la responsable de l’entrée du péché dans le monde. Ce qui nous gardera, du moins nous l’espérons, d’une sévérité excessive et, peut-être, d’une injustice.
 
Ce qui frappe d’abord, c’est la transparence d’Adam. Il est, dans la première partie de ce récit et la plus dramatique, totalement absent. Il ne réapparaît que pour manger du fruit dont il sait parfaitement qu’il est interdit, soyons net : qu’il est dangereux d’en manger. Il ne dit rien : il mange !
 
On accorde généralement au serpent, « le plus rusé de tous les animaux », une grande habileté stratégique. Il se serait attaqué au « maillon faible », à la femme. Mais d’où lui viendrait cette faiblesse ? De sa nature ? mais alors à qui la faute ? Ceux qui critiquent Adam lorsqu’il s’en prend à Dieu (« C’est la femme que tu m’as donnée ») font exactement la même chose que lui. On pense aussi qu’elle n’a pas une connaissance exacte de l’ordre de Dieu. La faute à qui ? Ou bien elle a mal compris : était-elle stupide ? (le texte montre le contraire). Ou bien Adam avait-il mal transmis l’ordre qu’il avait reçu. Mais alors, c’est bien lui le coupable ! Surtout s’il est, comme beaucoup le pensent : « le chef ».
On nous pardonnera de citer ici un texte célèbre, le règlement militaire (qui date de Napoléon Ier) : « les ordres doivent être obéis immédiatement, sans hésitation ni murmure, et l’autorité qui les a donnés est responsable de leur exécution ». Un ordre doit être clair et sans ambiguïté ; et tout, de sa formulation à son exécution, est sous la responsabilité du chef.
Or Adam n’a pas l’attitude d’un chef. Il semble qu’il n’ait pas été fort loin de sa femme : pourquoi n’a-t-il pas couru au secours de celle dont il voyait bien qu’elle courait un danger ? Pourquoi au moins n’a-t-il pas usé de sa jeune autorité pour empêcher la faute ? Comment a-t-il pu, lui qui, de toute évidence, savait, accepter de manger le fruit défendu ? Apparemment, il s’est laissé mener par sa subordonnée : faute majeure ! Loin de couvrir celle qui est sous ses ordres, il se défausse sur elle : « c’est la femme » dit-il. Pire encore, il accuse l’autorité supérieure d’avoir mal choisi « l’aide » qu’elle lui a désignée : « c’est la femme que tu m’as donnée ». S’il ne lui a pas transmis l’ordre de Dieu, ou s’il le lui a mal transmis, ou s’il n’a pas su lui en faire comprendre la portée, il devrait assumer la responsabilité de ce qui s’est produit. Il n’a rien d’un vrai « chef ». Faut-il penser alors que Dieu l’a mal choisi ? Ou n’est-il pas plutôt vraisemblable, puisque cette voie nous conduit dans une impasse, que ce n’est pas la voie à suivre, et que la relation chef / subordonné est étrangère à notre récit ? S’il en était autrement, s’il avait eu le statut du « chef », Dieu lui aurait sans doute reproché de n’avoir pas été à la hauteur de la mission qui lui avait été confiée : un officier qui aurait ainsi démérité se verrait immédiatement relevé de son commandement. Or Dieu ne se place pas sur ce terrain.
Curieusement, il lui reproche d’avoir « écouté la voix de sa femme ». sans doute pas parce qu’en l’écoutant il n’a pas agi en chef : cette idée n’apparaît nulle part dans le texte. Tout simplement sans doute parce qu’il n’aurait pas dû faire ce qu’elle lui proposait, et qu’il en avait le pouvoir. Plus sûrement encore parce qu’Adam a rejeté la responsabilité de sa propre faute sur sa femme. Le reproche vise bien Adam, non pas Ève. Ce qui lui est reproché, ce n’est pas d’avoir écouté la voix de sa femme parce qu’elle était sa femme, mais parce qu’elle disait autre chose que la voix de Dieu. Il a choisi entre deux paroles. Comme avait fait Ève avant lui. Il a désobéi à Dieu : voilà la faute, et non pas d’avoir obéi à Ève. Supposons une scène à l’opposé, Adam tenté par le Serpent et Ève lui conseillant d’obéir plutôt à Dieu : aurait-il eu tort d’obéir à sa femme ? Il serait stupide de conclure de ce dialogue qu’une femme ne doit jamais donner d’ordre à son mari, ou à un autre homme, ou leur donner un conseil.
Ne l’oublions jamais : ce n’est pas par Ève que « le péché est entré dans le monde », c’est par Adam. Ève, elle, « a été trompée, et s’est trouvée en état de transgression ». Adam n’a pas été trompé, il a péché volontairement, en connaissance de cause. Non seulement cela, mais il n’a même pas essayé d’empêcher celle qui lui avait été confiée de s’avancer sur un terrain qu’il savait miné.
Ève, de son côté, apparaît dans ce récit comme un être indépendant, et que personne ne surveille. Devrait-elle l’être ? le « surveillant » ne fait pas son travail. Elle est intelligente, et voit tout l’intérêt du fruit qui lui est proposé. Intuition féminine ? N’importe ! Elle a le désir de connaître, d’avoir une intelligence ouverte, d’être « comme Dieu ».
Désir louable, et qui va dans le sens de sa vocation, si elle doit être « en image et à la ressemblance de Dieu ». Mais désir faussé, par la convoitise dans son essence même : devenir l’égale de Dieu, échapper à sa souveraineté, devenir maîtresse non pas d’elle-même seulement, mais « du bien et du mal ». Adam a-t-il eu besoin d’être séduit ? Son silence, son inaction suggèreraient presque qu’il attendait simplement de voir comment cela allait tourner.
Certes, comme lui, Ève se défausse : sur le serpent. Mais alors qu’Adam disait : « c’est la femme que tu as mise a côté de moi », mettant ainsi Dieu lui-même en cause, Ève se contente de dire : « c’est le serpent », sans ajouter ; « celui que tu as créé ».
Elle ne s’en prend pas à l’homme. S’il avait été son « supérieur hiérarchique » elle aurait pu dire, comme aurait fait n’importe quel subordonné : « il ne m’a pas interdit de prendre du fruit, au contraire, il en a mangé avec moi ! » « je ne savais pas », « on ne m’avait pas dit », etc. (Tous les subordonnés pris en faute ont au moins connu la tentation de renvoyer vers l’autorité supérieure la responsabilité de leur propre défaillance). Ou encore : « le chef, c’est lui ! Il n’avait qu’à me donner un ordre, j’aurais obéi ! » Elle ne cherche pas se couvrir à l’abri de son « supérieur ». Elle assume sa responsabilité.
 
La « domination » du mari sur la femme n’apparaît que dans ce chapitre, après la rupture avec Dieu, et comme conséquence de cette rupture. La hiérarchie qui fait de l’homme le « chef » de la femme est postérieure à la « chute », elle en est la conséquence, elle n’appartient pas à l’ordre de la création.
Le couple qui devait « être un » est désormais divisé. Les aspirations sont divergentes, la relation, qui devait être de communion, est devenue une lutte pour le pouvoir.
Cette « domination » n’a pas pour objet l’instauration d’un ordre. Nos traductions rendent par le même mot Gn 1,28 et Gn 3,16, mais ce n’est pas le même verbe en hébreu. Certes, ils peuvent avoir, l’un comme l’autre, un sens très fort, comme « assujettir » ou « asservir ».
Mais le contexte les colore de façon très différente. En Gn 1,28, il s’agit d’une domination exercée conjointement par l’homme et la femme sur la terre et les animaux. Cette domination fait partie de l’ordre voulu par Dieu. Elle s’exerce dans l’unité des deux participants. Par elle s’accomplit la vocation que Dieu leur a adressée, et cette « domination » ne peut avoir d’autre but que « l’ordre voulu par Dieu », c’est-à-dire l’harmonie dans la paix. En Gn 3,16, le verbe est celui de la domination du vainqueur sur le vaincu. Le contexte est celui du conflit. La guerre s’est installée dans le couple. Et l’ordre premier : « l’homme s’attachera à sa femme » devient, en fait : « l’homme attachera sa femme ». Nous sommes aux antipodes de l’ordre de la création. Si la « domination » de l’homme sur la femme appartient aux conséquences de la chute, et non à l’ordre de la création, on est en droit de se demander quel effet la rédemption peut avoir sur cette situation.
 
Seule la femme reçoit une promesse.
 
Conclusions
Dieu, nous semble-t-il, a voulu un monde, non seulement ordonné, mais harmonieux. Il a créé les êtres humains pour qu’ils soient « l’œil de la création », la conscience de l’univers en face de la conscience du créateur. Il les a appelés à être les gérants responsables de la Terre. Il les a invités au dialogue avec lui. Il a voulu être leur joie.
Il a fait de l’homme un être de relation. L’homme et la femme sont appelés à vivre une relation d’amour, dont le couple permet une réalisation particulière. Nos textes ne s’occupent ni de répartir des tâches, ni d’établir une autorité. Si le règne de Dieu est un règne d’amour, alors la relation entre l’homme et la femme ne peut être qu’harmonie.
Il ne peut y avoir harmonie sans accord. Le foyer est le lieu d’une concorde, d’un accord des cœurs – intelligence, affectivité, volonté – un accord de tout l’être, sans contrainte ni violence.
S’il est permis de dépasser la clôture des textes et de sauter à la révélation en Christ, on doit reconnaître dans la relation fraternelle la forme normale de cette concorde : l’Église est le lieu où hommes et femmes peuvent vivre dans l’harmonie de la foi. Et les couples chrétiens sont appelés à vivre cette harmonie dans la réalité de l’existence quotidienne, du pain et des tâches partagés, des projets et des luttes menés en commun, des épreuves affrontées ensemble.
Nos textes ne s’occupent ni d’autorité (seule mentionnée et active, celle de Dieu), ni de hiérarchie. L’harmonie ne nie pas l’autorité, elle ne la supprime pas. Elle lui donne son vrai visage, qui est celui de l’amour, du respect de l’autre, de l’attention prévenante, du don de soi. « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Cette parole de Jésus pourrait être la devise de tout mariage, de toute vie de famille. Sans doute aussi, de toute vie d’Église. Mais l’harmonie ne se marie pas avec la hiérarchie, si l’on entend par là un ordre venu de l’extérieur. La société établit ce type d’ordre : elle ne sait rien faire d’autre. L’amour donne de l’autorité, selon la sagesse, la connaissance, les compétences. Et cette autorité est souple, et douce. Elle est chez l’un, elle est aussi chez l’autre : nul ne domine, tout est entente.
Mais notre dernier texte nous dit que l’harmonie a été détruite, l’unité bafouée, l’amour perdu, livré à ses caricatures ou remplacé par ses contraires. L’égoïsme, l’orgueil, la soif du pouvoir, la violence, le mépris de la faiblesse, l’affirmation de la force, et, pour s’en défendre, la ruse, le repli sur soi, quand ce n’est pas, pour finir, l’abandon de toute défense, la souffrance, l’humiliation, qui sait ? la soumission servile et honteuse, à moins que ne se couvent, dans le secret des cœurs outragés, le désir de la vengeance et la haine, cette inversion de l’amour.
Il nous dit aussi que Dieu n’a pas abandonné les coupables. Il les a vêtus, et, la suite le montre, il les accompagne : « Pourquoi t’irrites-tu, Caïn ? », il les protège, et même Caïn ! « Il mit sur Caïn un signe pour que personne ne le tue ».
La promesse faite à la femme nous conduit à Christ, source de tout amour. C’est par lui que nous recevons le pouvoir d’aimer, non seulement de désir (éros), ou d’amitié (philia), mais d’agapè.
C’est pourquoi Paul, en Éphésiens 5 place la relation conjugale à la lumière, non de la création, hélas abîmée par la rupture, mais de l’œuvre du Saint-Esprit : « si au lieu de chercher dans l’ivresse la source de votre joie – mais vous n’y trouveriez que la plus vile des conduites – vous sous laissez remplir par le Saint-Esprit (par la parole, par la pensée de Dieu, par son amour), alors, non seulement vos réunions seront joyeuses et édifiantes, mais vous sous soumettrez les uns aux autres : vous les femmes à vos maris, mais vous les maris ! comme vous aimerez vos femmes ! de quel amour respectueux, dévoué, sensible, orienté vers leur bien ! comme vous-mêmes ! plus que vous-mêmes ! comme Christ a aimé l’Église, dont il prend le soin le plus attentif, et pour laquelle il a donné sa vie ! »
Les trois premiers chapitres de la Genèse, lus à la lumière de la révélation en Christ, sont illuminés par l’amour de Dieu, dont rien, pas même la « chute », ni personne, pas même le serpent, ne pourra jamais nous séparer.

Seminário sobre o livro de Oseias

Oseias 1:1 - 2:1
Roteiro para discussão sobre o Capítulo Um

Introdução

Como vimos, anteriormente, o reformador João Calvino (1509-1564) no Comentário sobre Oseias considerou a história de Gômer e seu casamento com Oseias uma parábola, ou seja, uma ilustração do sermão que o Profeta pregou aos israelitas. Agora, vamos estudar o capítulo um do texto de Oseias.

Chamamos de recurso etiológico o uso que escritores e profetas do Antigo Testamento fazem ao apresentar nomes ou títulos de personagens e regiões para orientar o leitor nas causas que norteiam o fato ou parábola descrita. Ou seja, para apontar o conjunto dos fatores que se farão presentes na ocorrência do relato. No texto de Oseias, o recurso etiológico está presente nos nomes dos personagens que ilustram o sermão.

Oseias 1:1 Esta é a mensagem que o Senhor dirigiu a Oseias -- הוֹשֵׁעַ Howshea, Hosea, Joshua --, filho de Beri, no tempo em que Jeroboão, filho de Joás, era rei de Israel. Foi no tempo em que Uzias, Jotam, Acaz e Ezequias reinaram em Judá.

Israel, oposto aqui a Judá, designa o reino israelita do norte, fundado por Jeroboão I depois da morte de Salomão.

1 Reis 12:16-20 Quando o povo de Israel viu que o rei não fazia caso dele, respondeu-lhe deste modo: "Não temos nada que ver com David! Não temos nada em comum com o filho de Jessé! Povo de Israel, voltemos para casa! David que cuide dos seus descendentes!" E todos os israelitas foram para suas casas, deixando Roboão como rei apenas do povo que vivia no território de Judá. Quando o rei Roboão enviou Adoniram encarregado do trabalho obrigatório, para ir ter com os israelitas do Norte, eles apedrejaram-no até morrer. Em face disto, o rei Roboão fugiu precipitadamente no seu carro para Jerusalém. Deste modo se revoltaram estas tribos israelitas contra a dinastia de David, até ao dia de hoje. Quando os israelitas do Norte souberam que Jeroboão tinha regressado do Egipto.

O rei Jeroboão é Jeroboão II, que reinou em Israel de 787 a 747 a.C.

2 Reis 14:24-29 O seu procedimento desagradou ao Senhor; não se afastou dos maus exemplos do seu antecessor, Jeroboão, filho de Nebat, que levou Israel a pecar. Jeroboão reconquistou todo o território que tinha pertencido a Israel, desde o desvio para Hamat, a norte, até ao Mar Morto a sul, como o Senhor tinha anunciado por meio do seu servo, o profeta Jonas filho de Amitai, natural de Gat-Héfer. O Senhor tinha visto a desgraçada situação de todos os israelitas, escravos ou livres, sem ninguém que os socorresse. Mas não era intenção do Senhor destruir Israel completamente e para sempre, por isso o livrou por meio do rei Jeroboão, filho de Joás. O resto da história de Jeroboão, os seus actos, as suas façanhas guerreiras, o modo como reconquistou para Israel, Damasco e Hamat está tudo escrito no livro das Crónicas dos Reis de Israel. Quando Jeroboão morreu, foi sepultado com os reis de Israel. Por sua morte, sucedeu-lhe no trono o seu filho Zacarias.

A partir dos reis citados datamos o livro no oitavo século a.C., e se refere à última geração antes da destruição de Samaria.

Oseias 1:2-3 O Senhor começou a falar ao seu povo através de Oseias desta maneira: "Oseias, casa com uma mulher que pratica a prostituição e é desse tipo de mulher que nascerão os teus filhos. Pois também o povo desta terra se entregou à prostituição, afastando-se de mim, o Senhor." Oseias foi então casar com Gomer -- וגומר completo --, filha de Diblaim -- דיבלים doce de figos -- , que ficou grávida e lhe deu um filho.

No que se refere à idolatria (prostituição), Baal e Astarté, adorados por cananeus e israelitas, eram os deuses da fertilidade das famílias, dos rebanhos e da terra (leia 2,6-7). O culto que seus adoradores celebravam era acompanhado de prostituição cultual (leia 4,12-14).

Segundo Calvino, não faz sentido sugerir que Deus mandou que Oseias se casasse com uma prostituta, porque Deus quer a pureza no casamento; o caso de Gômer é uma ilustração da situação de Israel, que se tornou idólatra apesar de ter feito uma aliança com Deus; o relato fala de filhos que nasceram do casamento, como então falar de adultérioA não ser como metáfora.

Oseias 1:3-5 Oseias foi então casar com Gomer, filha de Diblaim, que ficou grávida e lhe deu um filho. O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Jezrael -- ישראל Yizre`e'l, Jezreel --, porque dentro de pouco tempo castigarei os descendentes de Jeú, pelos crimes cometidos contra Jezrael e acabarei com o reino de Israel. Muito brevemente quebrarei a força militar de Israel na planície de Jezrael."

Jezrael: alusão ao extermínio da família de Acabe por Jeú. Leia abaixo a morte de Jezabel.

2Reis 9:31-37 Quando Jeú entrou na porta principal, ela disse-lhe: "Como vais, Zimeri, assassino do teu senhor ?" Jeú olhou para a janela e perguntou: "Quem está do meu lado?" Dois ou três oficiais do palácio olharam para ele da janela e Jeú ordenou-lhes: "Atirem-na daí abaixo!" Eles atiraram então Jezabel pela janela. Ela caiu e o seu sangue salpicou a muralha e os cavalos, e Jeú passou por cima do corpo dela. Jeú entrou no palácio, comeu e bebeu e disse aos seus companheiros: "Vão lá sepultar essa maldita mulher, porque é de sangue real."  Eles saíram para a ir enterrar, mas dela só encontraram o crânio, as mãos e os pés. Foram dar a notícia a Jeú e ele disse: "Já o Senhor tinha anunciado, por meio do seu servo Elias de Tisbé, que assim iria acontecer. Ele disse que no campo de Jezrael os cães devorariam a carne de Jezabel e o seu cadáver seria espalhado como esterco, de modo que ninguém conseguiria reconhecer os seus restos mortais."

Jeroboão II era um descendente de Jeú.

Jezreel, "Deus espalha", "Deus semeia". O título etiológico sugere que Israel será espalhado. Jezreel foi a cidade onde residiam os reis de Israel, e onde Jeú acabou com a família de Acabe. Deus prometeu trazer castigo sobre a casa de Jeú e fazer cessar o reino e o poder militar de Israel. Deus usou Jeú para destruir a casa de Acabe e lhe entregou o reino. Mas, Jeú não se dedicou ao Senhor. Ele imitou os pecados de Jeroboão, filho de Nebate – 2Reis 10:31 Apesar disso, Jeú não se preocupou em cumprir fielmente a lei do Senhor, Deus de Israel; pois não se afastou dos pecados com que Jeroboão fez pecar os israelitas. Jeroboão II, o rei de Israel quando Oseias escreveu, foi o penúltimo rei da linha de Jeú. Depois da morte dele, Zacarias, seu filho, reinou por seis meses e foi assassinado, terminando o domínio da dinastia de Jeú;

2Reis 15:8-10 No trigésimo oitavo ano do reinado de Azarias, rei de Judá, Zacarias, filho de Jeroboão tornou-se rei em Israel. Reinou durante seis meses, na Samaria. Tal como os seus antecessores, fez aquilo que desagrada ao Senhor, seguindo o mau exemplo do rei Jeroboão, filho de Nebat, que levou Israel a pecar. Um certo Salum, filho de Jabés, conspirou contra o rei Zacarias, assassinou-o diante do povo e sucedeu-lhe no trono.

O Vale de Jezreel ou Megido foi o lugar onde se deram batalhas importantes da história de Israel (Juízes 4-7; 2 Reis 23:28-30).

Oseias 1:6-7 Gomer ficou novamente grávida e deu à luz uma filha. E o Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ruhamah -- לורחמה -- porque não voltarei a tratar Israel com amor, nem lhe perdoarei. Mas hei-de tratar com amor os da tribo de Judá; hei-de salvá-los, porque sou o Senhor, seu Deus. E não os salvarei pelo arco ou pela espada, pela guerra ou pelos cavalos e cavaleiros."

Gômer concebeu outra vez e teve uma filha. O título dela Lo-Ruhamah é traduzido em algumas como Desfavorecida e Não-amada, porque Deus não mostraria mais favor, graça, à casa de Israel, mas ainda teria compaixão para de Judá, que seria salvo, não pela força militar, mas pelo poder de Deus (Isaías 37:36-38).

Oseias 1:8-9 Depois de ter desmamado Lo-Ruhamah, Gomer ficou novamente grávida e deu à luz um filho. O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ami -- ל-אמי --, pois vocês já não são mais o meu povo, ó gente de Israel, e eu não estarei mais ao vosso lado."

O terceiro filho de Gômer recebeu de Oseias o título etiológico de Lo-Ami, Não-Meu-Povo. O título simbolizava a rejeição de Israel.

Oseias 1:9-2:1 O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ami, pois vocês já não são mais o meu povo, ó gente de Israel, e eu não estarei mais ao vosso lado." "Mas virá o dia em que o povo de Israel será tão numeroso como as areias da praia, que não se podem medir nem contar. E, em vez de Deus os chamar Lo-Ami, serão chamados filhos do Deus vivo.

Mas a rejeição não seria total. Deus guardaria um remanescente.

  • Deus disse "acabarei com o reino de Israel " (1:4), mas não exterminou todas as gentes, pois disse depois “virá o dia em que o povo de Israel será tão numeroso como as areias da praia” (1:10).
  • (2) Deus transformaria Lo-Ami em filhos do Deus vivo, e Lo-Ruhamah em agraciada.
  • Por isso, Pedro (2:10) afirmaantes, nem eram um povo e agora säo povo de Deus. Antes, näo conheciam a misericórdia de Deus e agora alcançaram essa misericórdia”, recorrendo aos títulos etiológicos dos filhos de Gômer para ilustrar a graça derramada sobre a igreja de Cristo.





samedi 27 août 2011

Teologia da Adoração V -- Programa

FACULDADE TEOLÓGICA BATISTA DE SÃO PAULO
Rua João Ramalho, 466 - Perdizes
05008-001, São Paulo, SP Internet: http://www.teologica.br

PLANEJAMENTO DE DISCIPLINA
Teologia Prática V – Culto e Liturgia

DOCENTE: Prof. Dr. Jorge Pinheiro
SEMESTRE: 2º ANO: 2011 

EMENTA

A disciplina propõe investigar a base bíblica para o culto, liturgia e adoração cristãs bem como analisar os elementos que constituem o culto e suas interfaces com o tempo, lugar, espaço e povo, objetivando estabelecer um paradigma cristão entre as diversas manifestações de culto e liturgia estudados.

OBJETIVOS

Oferecer embasamento bíblico-teológico sobre culto e liturgia. Proporcionar visão panorâmica do desenvolvimento do culto e liturgia ao longo da história e suas interfaces com o tempo, lugar, espaço e povo. Estabelecer um paradigma cristão entre as diversas manifestações de culto e liturgia estudados e estruturar um culto conforme ocasião, estilo e perfil de igreja. Levar o aluno a compreender a relevância do culto e liturgia de forma prática para o mundo/comunidade, igreja local, família e vida do indivíduo.

CONTEÚDO PROGRAMÁTICO

· Compreensão/ “Definição” de termos: culto, liturgia, louvor e adoração cristãs (breve observação do culto e liturgia em outras tradições religiosas). O que há de errado/certo com “nossos” cultos?

· Fundamentação bíblico-teológica do Culto e Liturgia (Culto como memória, cruz, graça e esperança)

· Por que fazer o Culto? (Liturgia do Serviço e Gratidão)

· Como se faz o Culto? Elementos Fundamentais (Liturgia da palavra e liberdade:corpo, criatividade, cultura, razão e emoção)

· Quando se faz o Culto? (Liturgia do Tempo: Calendário e ano Litúrgicos, etc.)

· Quem participa do Culto? (Liturgia do povo: inclusão / Culto para a criança ou com a criança?/Culto inclusivo)

· Onde se faz o Culto? (Liturgia do Lugar: presença de Cristo e santificação do espaço)

· Diversidade Litúrgica e Tendências de Culto no Brasil e no mundo: Relevância do Culto e Liturgia para a o mundo/comunidade, igreja local, família e vida do indivíduo.

METODOLOGIA

Aulas expositivas. Debates em classe. Pesquisa de campo. Apresentação de seminários. Realização de leituras.

RECURSOS

Quadro negro / Data-show. Audiovisuais (filmes, vídeos, músicas, etc.). Textos para leituras / Apostilas/ Músicas. “Objetos” para culto: esculturas, fotos, uvas, pão, toalhas coloridas, luzes, velas, etc. Instrumentos musicais.

AVALIAÇÃO

Relatórios de Leitura Semanais (peso 2). Pesquisa de Campo (peso 1,5). Apresentação de Seminário/Grupos (peso 2). Monografia sobre um dos temas tratados na disciplina (peso 4). Presença e participação em sala de aula (peso 0,5)

7. BIBLIOGRAFIA BÁSICA

· SCHNEIDER-HARPPRECHT, C. (org.). Teologia Prática no contexto da América Latina. S. Paulo/S. Leopoldo: ASTE/Sinodal, 1998.

· VON ALLMEN, J.J. O Culto Cristão: Teologia e Prática. 2ª ed. São Paulo: Aste, 2006.

· WHITE, James F. Introdução ao Culto Cristão. São Leopoldo: Sinodal: 1990.

BIBLIOGRAFIA COMPLEMENTAR

· ALLEN, R., BORROR, G. Teologia da Adoração. São Paulo: Edições Vida Nova, 2002.

· MAXWELL, W. D. El culto Cristiano: su evolución y sus formas. Buenos Aires: Methopress Editorial, 1963.

· PORTO, Humberto. Liturgia Judaica e Liturgia Cristã. São Paulo: Paulinas, 1977.

· SHEDD, R.P. Adoração Bíblica. São Paulo: Edições Vida Nova, 1987.




vendredi 26 août 2011

Teologia Prática

Prof. Dr. Jorge Pinheiro

Partimos neste trabalho da hipótese de que existem parâmetros para a igreja cristã que, a partir da experiência neotestamentária, nos dão elementos para construir uma eclesiologia. Tal entendimento nos leva a traçar um caminho de diálogo com a história neo-testamentária, a fim de enriquecer o estudo da eclesiologia.

No início da era cristã, o evangelho de Lucas e o livro de Atos formavam uma só obra em dois volumes, que poderíamos chamar de "História das Origens Cristãs". Esses dois volumes só foram separados por volta dos anos 150. O título "Atos dos Apóstolos" surgiu nessa época, já que a literatura helenística conhecia os "Atos de Aníbal" e os "Atos de Alexandre", entre outros.

Documentação e linguaguem

A sinopse padrão que delineamos para Atos está intimamente ligada às correntes de informação recolhidas por Lucas. É certo que o valor excepcional do livro se funda no testemunho ocular do autor em relação a uma série de acontecimentos. No entanto, Lucas teve acesso a uma documentação variada, extensa e pormenorizada, conforme ele próprio afirma no prólogo de sua obra (1:1-4).

Segundo o helenista P. Benoit, da Escola Bíblica de Jerusalém, "a despeito de uma atividade literária sempre vigilante, que por toda parte deixou seus traços e assegura a unidade do livro, facilmente se reconhece a utilização de documentos diversos"[1]. Benoit afirma ainda que a própria linguagem de Atos varia de um grego excelente, "quando Lucas depende de si mesmo e se inspira nas suas notas de viagem", a um texto semitizante, às vezes incorreto, quando fala sobre os primórdios da comunidade cristã na Palestina. Muito possivelmente porque respeita e corrige o menos possível as informações de textos aramaicos.[2]

Assim, temos quatro blocos de informações diferentes, que podemos enumerar da seguinte forma: (a) aquele que se refere à primitiva comunidade de Jerusalém (do capítulo 1 ao 5); (b) as atividades de personagens como Filipe (8:4-40) e Pedro (9:32-11:18 e 12), que podem ter sido fornecidas pelo próprio Filipe, já que ele se encontrou com Lucas em Cesaréia (21:8); (c) o da comunidade de Antioquia, fornecidos por judeus helenistas (6:1-8:3; 11:19-30; 13:1-3) e, sem dúvida, pelo próprio Paulo, que deve ter passado a Lucas informações sobre sua conversão e sobre suas viagens (9:1-30; 13:4-14; 15:36s; 28); (d) o período final das viagens de missão contou com as notas pessoais de Lucas e muito possivelmente foi daí que transcreveu as seções em que diz "nós". Esses são trechos do livro onde se concentram as particularidades do texto de Lucas (11:28; 16:10-17; 20:5-21; 18; 27:1-28).

Esse material foi organizado num todo, interligado por recursos de estilo, como em 6:7, 9:31, 12:24, entre outros [3]. E forma um texto que pode ser subdividido em 12 blocos de acontecimentos e eventos, que seguem uma não muito estrita sequência cronológica, conforme apresentamos abaixo:

Eventos 

1. -- A fé se implanta em Jerusalém, onde a comunidade cresce em graça e número. Data: 31 a 33. Capítulos: 1 a 5.
2. -- Tem início a expansão fora de Jerusalém, devido à tendência universalista dos convertidos do judaísmo helenista e pela fuga em consequência do martírio de Estevão. Data: 33 a 35. Capítulos:6:1 a 8:3.
3. -- Atinge-se a Samaria. Data: 33 a 35. Capítulo:8:4-25
4. -- A região sul e oeste de Jerusalém até a costa de Cesaréia é evangelizada. Data: 33 a 35. Capítulos: 8:26-40; 9:32 a 11:28
5. -- Damasco já tem comunidades cristãs e a evangelização segue em direção à Cilícia. Data: 35 a 40. Capítulo: 9:1-30.
6. -- Antioquia recebe a mensagem de Jesus. Data: 42. Capítulo: 11:19-26.
7. -- Antioquia e Jerusalém estabelecem acordos sobre os principais problemas missionários. Data: 42 a 45. Capítulos: 11:27-30; 15:1-35.
8. -- Pedro, depois da conversão de Cornélio e da prisão em Jerusalém, parte com destino desconhecido. Data: 42. Capítulo: 12:7.
9. -- Primeira viagem de Paulo a Chipre e a Ásia Menor, antes do Concílio de Jerusalém. Data: 44 a 48. Capítulos: 13 e 14.
10. -- Outras duas viagens de Paulo o levarão até a Macedônia e a Grécia. Data: 50 a 57. Capítulos: 15:36 a 18:22; 18:23 a 21:17
11. -- Paulo retorna a Jerusalém, é preso e levado cativo a Cesaréia. Data: 58 a 60. Capítulos: 21:18 a 26:32.
12. -- É conduzido preso até Roma, onde acorrentado anuncia a Cristo. Data: 60 a 62. Capítulos: 27 e 28.[4]

Uma abordagem histórica

Podemos dizer que o texto de Lucas, em seu segundo livro, parte da percepção de que a história tem importante significado teológico. Aliás, o escritor apresenta em seus trabalhos uma visão da continuação dos atos de Deus no testamento antigo: quer no evangelho, como atos de Jesus, quer em seu livro segundo, como atos do Espírito Santo.

Lucas mostra que Deus se revela através dos atos e eventos da história humana, definidos por sua preciência. É fundamental entender que se há negação da realidade dos eventos históricos não há base para a fé. Nesse sentido, o evangelho não é uma mensagem meramente existencial, sem conexão imediata com a história.

A compreensão de Lucas da historicidade do cristianismo parte da própria tradição judaica, que entendia o monoteísmo ético e a esperança escatológica como frutos da intervenção divina na vida do povo judeu. Lucas traz essa tradição teológica, singular em relação à religiosidade do mundo antigo, para a vida do que seria anos mais tarde chamado de novo testamento.

Assim, para o escritor, todos os eventos que se registraram em Atos foram levados a efeito por meio da vontade e do propósito de Deus. E esses fatos surgem na vida da igreja como cumprimento das Escrituras. Dessa maneira, a história que Lucas descreve foi dirigida por Deus. E o poder de Deus revela-se através da ação do Espírito Santo, em sinais e maravilhas operados em nome do Senhor Jesus.

Entendendo que o livro de Atos tem como finalidade transmitir a força da expansão espiritual do cristianismo e o ensinamento teológico vivido pelos cristãos, podemos dizer que há um plano sinóptico claro, traçado por Lucas, que num primeiro momento se nos apresenta como histórico. Mas a história de Lucas não é a história da igreja, e sim aquela que foi possível redigir com os documentos e informações de que dispunha. Não relata, por exemplo, a fundação da igreja de Alexandria, nem a de Roma. E nada fala do apostolado de Pedro fora da Palestina. Mas, esses silêncios e omissões só contam a favor. Estamos diante de um homem que foi profundamente fiel à documentação de que dispunha.

Da mesma maneira, não podemos entender a história de Lucas sem inserir nela toda a contribuição vivenciada pelos primeiros cristãos. A fé em Cristo, base do querigma apostólico, aí está exposta, primeiro pelo triunfo do homem Jesus como kyrios, em grego, pela ressurreição (2:22-36), e depois, pela boca de Paulo, como Filho de Deus (9:20). Vemos ainda, através dos discursos, a formulação da cristologia e a base para a argumentação com os judeus, notadamente os temas referentes ao Servo (3:13-26; 4:27-30; 8:32-33), e a Jesus, com o novo Moisés (3:22s; 7:20s). A ressurreição é comprovada através do salmo 16:8-11 (2:24-32; 13:34-37). Dessa maneira, a história do povo eleito deve colocar os judeus de sobre-aviso contra as resistências à graça (7:2-53; 13:16-41) e aos pagãos invocam-se argumentos de uma teodicéia mais geral (14:15-17; 17:22-31).

O problema crucial da igreja nascente era o do acesso dos gregos à salvação, e o segundo livro de Lucas mostra como os irmãos de Jerusalém, reunidos em torno de Tiago, continuam fiéis à lei judaica (15:1-5; 21:20s), enqunto os helenistas, cujo porta-voz é Estevão, sentem a necessidade de romper com o templo. Pedro e Paulo garantem o triunfo da doutrina da graça no Concílio de Jerusalém (15:1-29), que dispensa os pagãos da circuncisão e das observâncias mosaicas. A verdade, de que a salvação vem de Israel, leva Paulo a pregar sempre, inicialmente, aos judeus, para depois voltar-se aos gentios, quando seus irmãos de raça o rejeitam (13:5+).

Aparentemente, o objetivo de Atos é descrever a missão definida em 1:8: "Sereis minhas testemunhas tanto em Jerusalém, como em toda a Judéia e Samaria, e até aos confins da terra". Acontece que o propósito da igreja é testificar de Jesus[5]. A missão só pode ser compreendida se inserida na mensagem, que é Jesus. Essa é a tarefa dos apóstolos, que conviveram com o Messias, participaram de seu ministério e estiveram com ele após a ressurreição. E que agora estavam equipados para a proclamação da boa nova oferecida por Deus.

É interessante notar que Lucas coloca o centro de sua mensagem teológica na ressurreição e exaltação de Jesus. Essa postura, no entanto, é uma particularidade do cristianismo nascente e vemos esse pensamento funcionar como pedra angular entre todos os escritores do Novo Testamento. As bençãos provenientes dessa boa nova é o perdão dos pecados e o nascer do Espírito.

A mensagem é a missão

O roteiro do trabalho de Lucas é a expansão da mensagem. Lucas produz um texto, cuja história vai num crescendo emocionante, com clímax e anticlímax, até cortar repentinamente a narrativa. Momentos de clímax são a morte de Estevão, a conversão e o naufrágio de Paulo, entre outros. Momentos de anticlímax, que levam à reflexão teológica, são os discursos, o concílio e as defesas de Paulo ante tribunais e governadores. Esse roteiro acontece não somente dentro de uma situação histórica singular, como é histórico em seu próprio desenrolar.

O batismo no Espírito Santo, já anunciado por João Batista (Mt 3:11) e prometido por Jesus (At 1:8), será inaugurado no Pentecostes (2:1-4). A seguir, segundo o mandato de Cristo (Mt 28:19), os discípulos e apóstolos continuarão a administrar o batismo 2:41; 8:12 e 38; 9:18; 10:48; 16:15 e 33; 18:8; 19:5) como ritual de iniciação ao reino messiânico (cf. Mt 3:6+), agora "em nome de Jesus" (2:38+). Pela fé na obra redentora de Cristo (cf. Rm.6:4+), o batismo será não apenas de arrependimento, mas simbolizará a concessão do Espírito Santo (2:38).

O Espírito Santo, tema especialmente caro a Lucas (Lc 4:1+), aparece antes de tudo como um poder (Lc 1:35; 24:49; At 1:8; 10:38), enviado de junto de Deus por Cristo (2:33) para a difusão da boa nova. O Espírito Santo outorga os dons, que autenticam a mensagem: dons de línguas (2:4+), dos milagres (10:38), de profecia (11:27+; 20:23; 21:11), de sabedoria (6:3, 5,10), dá força para anunciar a Jesus Cristo, apesar das perseguições (4:8 e 31; 5:32; 6:10; cf. Fl. 1:19) e dar testemunho dele. Intervém, enfim, nas decisões capitais: na admissão dos gentios na igreja (8:29 e 39; 10:19,44-47; 11:12-16; 15:8) e nas missões de Paulo no mundo gentio (13:2s; 16:6-7; 19:11).

Assim, todo o livro está impregnado, dirigido e impulsionado pela presença irresistível do Espírito Santo. Ele atua na expansão da igreja (1:8) com tal poder que muitos se sentem a vontade para chamar o livro de "Atos do Espírito Santo".

Para Lucas, a organização e a vida da igreja são uma questão teológica. E graças a isso, aprendemos que a presença do Espírito Santo é a base do funcionamento da igreja. Ele guia na escolha dos líderes, na atividade evangelizadora e, inclusive, na estrutura que a igreja vai construindo. Apóstolos, anciãos, profetas e mestres, residentes ou itinerantes, todos tem atividades definidas, e se colocam sob a direção do Espírito Santo.

O Espírito Santo é Deus pleno. Por isso, Lucas vê a igreja como comunidade levantada e dirigida por Deus. Ele acredita no triunfo final do evangelho. Mas essa teologia da glória está mediada pelo sofrimento e pelo martírio, pela teologia da cruz.

As funções dinâmicas da igreja

Assim, Lucas mostra a diferença entre o cristianismo e a estrutura judaica oficial que entrava numa etapa de caducidade. Aqui, entre os cristãos, a organização não reflete poder pessoal, nem burocratismo. Não há como separar a vida e a estrutura da igreja nascente de sua mensagem e de sua missão. Estamos diante de uma totalidade viva, em expansão, cheia de glória e do poder de seu senhor e mestre: Jesus, juiz dos vivos e dos mortos (10:42).

As comunidades cristãs descritas em Atos fornecem elementos concretos e práticos sobre a ação e atuação ideais para a igreja de nossos dias. E essa é a conclusão que desejamos apresentar, conforme os parâmetros tão bem definidos por Scott Horrel em seu trabalho. Lucas fala de um cristianismo de adoração, de aprendizado, de comunhão e de evangelização. São as atividades primordiais de uma igreja habitada pelo Espírito Santo. Esse cristianismo pode ser descrito assim:

a -- Era uma igreja marcada pelo louvor. E o amor traduzia-se na criatividade das formas de adoração. Assim, ao invés de reduzir a adoração exclusivamente à música e à oração, os primeiros cristãos tinham a liberdade de experimentar formas que criavam condições para a igreja se deleitar no Senhor.
b -- O aprendizado, que pode ser traduzido em ensino, doutrina e teologia, era considerado fundamental para a vida cristã. Era a porta de entrada para conhecer a palavra de Deus.
c -- A comunhão era muito mais do que o mero bom relacionamento entre cristãos. A igreja, através da oração e do planejamento, desenvolveu formas de encorajar a comunhão genuína. Afinal, o relacionamento com Deus é medido mais pela comunhão com outros cristãos do que por qualquer outro fator.
d -- A evangelização era entendida como um ato corporal, não apenas como discurso. Isto porque, ao viverem num clima de adoração, de aprendizado e comunhão, os cristãos exerciam uma poderosa atração sobre aqueles que estavam procurando a verdade.

Dessa maneira, as comunidades cristãs de Atos romperam com a centralização nacional e geográfica de Israel e iniciaram a construção de uma igreja para todos os povos, em todo o lugar, em cada dia. Hoje, da mesma forma que o cristianismo nascente, a igreja local precisa ter claro sua essência, sua função, seu ponto de equilíbrio, sua forma e estilo. Isso significa que o propósito básico da igreja local é encarnar o corpo de Cristo na terra, fazendo a vontade Deus. Suas atividades primárias devem ser aquelas que caracterizavam a igreja no Novo Testamento e isso deve ser construído de forma equilibrada. Não desenvolvendo apenas uma função, mas todas as quatro. E por fim, deve adaptar sua organização ao povo e às novas gerações.

Os batistas e a eclesiologia evangélica

Os discípulos de Jesus Cristo que vieram a ser designados pelo nome batista se caracterizavam pela sua fidelidade às Escrituras e por isso só recebiam em suas comunidades, como membros atuantes, pessoas convertidas pelo Espírito Santo de Deus. Somente essas pessoas eram por eles batizadas e não reconheciam como válido o batismo administrado na infância por qualquer grupo cristão, pois, para eles, crianças recém-nascidas não podiam ter consciência de pecado, regeneração, fé e salvação. Para adotarem essas posições eles estavam bem fundamentados nos Evangelhos e nos demais livros do Novo Testamento. A mesma fundamentação tinham todas as outras doutrinas que professavam. Mas sua exigência de batismo só de convertidos é que mais chamou a atenção do povo e das autoridades, daí derivando a designação "batista" que muitos supõem ser uma forma simplificada de "anabatista", "aquele que batiza de novo".

A designação surgiu no século XVII, mas aqueles discípulos de Jesus Cristo estavam espiritualmente ligados a todos os que, através dos séculos, procuraram permanecer fiéis aos ensinamentos das Escrituras, repudiando, mesmo com risco da própria vida, os acréscimos e corrupções de origem humana. Através dos tempos, os batistas se têm notabilizado pela defesa destes princípios:

1º - A aceitação das Escrituras Sagradas como única regra de fé e conduta. 
2º - O conceito de igreja como sendo uma comunidade local democrática e autônoma, formada de pessoas regeneradas e, biblicamente, batizadas.
3º - A separação entre igreja e Estado.
4º - A absoluta liberdade de consciência.
5º - A responsabilidade individual diante de Deus.
6º - A autenticidade e apostolicidade das igrejas. 

Caracterizam-se também os batistas pela intensa e ativa cooperação entre suas igrejas. Não havendo nenhum poder que possa constranger a igreja local, a não ser a vontade de Deus, manifestada através de seu Santo Espírito, os batistas, baseados nesse princípio da cooperação voluntária das igrejas, realizam uma obra geral de missões, em que foram pioneiros entre os evangélicos nos tempos modernos; de evangelização, de educação teológica, religiosa e secular; de ação social e de beneficência. Para a execução desses fins, organizam associações regionais e convenções estaduais e nacionais, não tendo estas, no entanto, autoridade sobre as igrejas; devendo suas resoluções ser entendidas como sugestões ou apelos.

Para os batistas, as Escrituras Sagradas, em particular o Novo Testamento, constituem a única regra de fé e conduta, mas, de quando e quando, as circunstâncias exigem que sejam feitas declarações doutrinárias que esclareçam os espíritos, dissipem dúvidas e reafirmem posições. Cremos estar vivendo um momento assim no Brasil, quando uma declaração desse tipo deve ser formulada, com a exigência insubstituível de ser rigorosamente fundamentada na palavra de Deus. 

Existe ainda uma questão fundamental que é a responsabilidade diante da igreja como um todo. É necessário aprender a experimentar comunhão entre as denominações. Existem diferenças e muito possivelmente devem ser mantidas, mas as outras igrejas locais, as outras denominações não são inimigas. Representam grupos de pessoas, com experiências e tradições diferentes das nossas. Rejeitar a comunhão com um irmão é, de fato, rejeitar o corpo de Cristo.

E por fim, fica a pergunta: o que seria uma igreja sem templo, sem domingo, sem grande programa de culto e sem clero profissional? Aparentemente, poderia não ser o ideal, mas nem por isso deixaria de ser uma igreja local, se mantivesse a proclamação, o ensino e o serviço. Jesus Cristo instituiu a sua igreja (2), tornando-a real e efetiva (3), revestindo-a de condições para receber todos os povos, fazendo-os família de Deus (4), amando-a e dando-se a si mesmo por ela (5), a fim de torná-la o instrumento perfeito para o testemunho da sua graça e proclamação da sua salvação. 

A igreja é uma congregação local, formada por pessoas regeneradas e biblicamente batizadas, após pública profissão de fé, em nome do Pai, do Filho e do Espírito Santo. Ela cumpre os propósitos de Deus no mundo, sob o senhorio de Jesus Cristo, o qual deseja criar um novo homem, segundo a imagem e semelhança do Deus Triúno, e formar uma nova humanidade, um povo para louvor da glória de sua graça, no tempo presente e na eternidade. 

A igreja cumpre este propósito através do culto, da edificação dos salvos, da proclamação do evangelho, da ação social e da educação, vivendo em amor. No cumprimento destas funções, a igreja coopera com Deus para a consecução do plano divino de redenção. Baseada no princípio da cooperação voluntária entende a igreja que, juntando seus esforços aos de igrejas co-irmãs, pode realizar a obra comum de missões, educação, formação de ministros e de ação social, com mais eficiência e amplitude. A igreja é autônoma, tem governo democrático, pratica a disciplina e rege-se pela Palavra de Deus em todas as questões espirituais, doutrinárias e éticas, sob a orientação do Espírito Santo. Sem dúvida, a questão fundamental para nossas igrejas é saber, precisamente, qual a sua razão de ser e como está usando a liberdade que Cristo lhe deu.

Bibliografia mínima de trincheira 

Baxter, J. Sidlow, Examinai as Escrituras, Período Interbíblico e os Evangelhos, São Paulo, Edições Vida Nova, 1988.
Culmann, Oscar, Das origens do Evangelho à formação da teologia cristã, São Paulo, Fonte Editorial, 2004.
Cruz, Armando Bispo, Os Dons Espirituais, Despertando o Potencial Divino na Igreja Local, in Ultrapassando Barreiras vol 1, São Paulo, Edições Vida Nova, 1955, 91-108.
Getz, Gene A., Igreja: Forma e Essência, São Paulo, Ed. Vida Nova, 1994.
Gouvêa, Ricardo Quadros (org.), vv. aa., O que eles estão falando da Igreja, São Paulo, Fonte Editorial, 2011.
Horrel, Scott J., A Essência da Igreja, fundamentos do Novo Testamento para a Igreja contemporânea, São Paulo, Hagnos, 2006.
Horton, Stanley M., O Livro de Atos, Editora Vida, São Paulo, 1983.
Klooster, Fred H., Aliança, Igreja e Reino no Novo Testamento, in Vox Scripturae, vol V, número 1, São Paulo, 1995.
Marshall, I. Howard, Atos, Introdução e Comentário, São Paulo, Ed. Vida Nova, 1991.
Pollock, John, O Apóstolo, São Paulo, Ed. Vida, 1994.

Notas

[1] Benoit, P., A Bíblia de Jerusalém, "Introdução a Atos dos Apóstolos", São Paulo, Edições Paulinas, 1985, 2041-2045.
[2] "O livro de Atos, juntamente com o evangelho de Lucas e o tratado aos Hebreus, contém a redação grega mais culta de todo o Novo Testamento", Gundry, Robert H., Panorama do Novo Testamento, São Paulo, Ed. Vida Nova, 1991, 238.
[3] "As descobertas arqueológicas têm confirmado a exatidão histórica de Lucas, de maneira surpreendente. Por exemplo, sabe-se atualmente que o uso que Lucas fez dos títulos de vários escalões de oficiais locais e governamentais de províncias - procuradores, cônsules, pretores, politarcas, asiarcas e outros, mostra-se acuradamente correto, correspondentes às ocasiões e lugares acerca dos quais Lucas estava escrevendo". Gundry, idem, op. cit., 238-239.
[4] Halley, Henry H., Manual Bíblico, São Paulo, Ed Vida Nova,1993, p. 492.
[5] ”Assim, a Igreja se posiciona em relação tanto à aliança quanto ao reino; ela administra os sacramentos da aliança e exercita as chaves do reino. Chego as essas conclusões com relaçào à Igreja seguindo a abordagem redentora-histórica. Nenhuma menção da Igreja é feita após as duas referências de Mateus (16 e 18) até depois do evento de Pentecoste em Atos. No dia de Pentecoste foi iniciada uma assembléia de crentes batizados que ´perseveraram na doutrina dos apóstolos e na comunhão, no partir do pão e nas oraçòes´ (2:42). A primeira referência à ekklesia é encontrada em 5:11, após o primeiro exercício da função bloqueadora das chaves no caso de Ananias e Safira; ´sobreveio grande temor a toda a igreja e a todos quantos ouviram a notícia destes acontecimentos´. Inicialmente, os discípulos são denominados irmãos, santos (9:32), fiéis, (10:45), numerosa multidão (11:26) e muitas pessoas (12:12). Somente quando organizados e governados (ordenados) por presbíteros, eles são designados como igreja (cf. 13:1-3; 14:19-28; 15:1-41). No final do livro de Atos encontramos referências regulares a algumas igrejas que envolviam grupos de crentes batizados, que confessavam uma fé, eram ordenados por presbíteros, e que se reuniam para adoraçào, edificacão e missão. E a igreja, a qual foram confiadas as chaves do reino, deve em sua missão proclamar a mensagem do reino (conforme observamos antes em Mt 24:14; 28:18-20)”. Klooster, Fred H., Aliança, Igreja e Reino no Novo Testamento, in Vox Scripturae, vol V, número I, São Paulo, 1995, 289-41.