mercredi 31 août 2011

L'homme et la femme dans Gn 1 à 3

O professor André Loverini, teologo batista francês, um dos tradutores da Biblia francesa "Edition Le Semeur", neste artigo fala sobre « L'ordre créationnel », ou seja, sobre os três primeiros capitulos da Biblia, fundadores de toda a teologia biblica cristã. Um forte abraço, Jorge Pinheiro.

L’homme et la femme dans Gn 1 à 3
 
Textes fondateurs, les trois premiers chapitres de la Genèse nous proposent un ensemble d’enseignements précieux sur l’homme et la femme, leur place devant Dieu et dans l’univers, leur vocation commune et les rapports qui peuvent exister entre eux. Ce sont ces enseignements que nous nous efforcerons de mettre en évidence, sans nous engager dans une étude qui se voudrait exhaustive de leur contenu.
 
1. – Deux textes, deux cadres, deux styles, deux perspectives.
Nos textes ne forment pas une unité homogène. Gn 1,1-2,4a s’insère dans le cadre d’une semaine. La fin du chapitre 2 et le chapitre 3 n’entrent pas dans ce cadre. Gn 1 déploie une méditation, dans le style des écrits de sagesse, sur l’action créatrice de Dieu. Gn 2 et 3 élabore un récit dans un style concret et que l’on pourrait dire populaire, où se dessine l’histoire d’une vocation manquée et de relations rompues.
Nous nous efforcerons de respecter les différences entre les deux textes : ce qui, nous l’espérons, nous permettra d’en saisir, de façon suffisante, les intentions.
 
2. – Gn 1-2,4a. – L’être humain en image de Dieu
Majesté de Dieu, grandeur de l’œuvre créatrice, dignité de l’être humain. Ainsi pourrait-on résumer l’impression que donne la lecture de ce récit.
Après avoir, d’un seul coup d’œil, embrassé toute l’étendue de la création (1,1), le texte brosse, dans le cadre de sept jours, la mise en ordre de l’univers, saisie du point de vue de la Terre. Il suit une direction ascendante, qui part de la lumière, première créée, au repos du Créateur, de la préparation de la Terre à son habitation, des animaux à l’humanité. L’être humain y est présenté « en majesté ». Image de Dieu, il est appelé à le représenter. À la ressemblance de Dieu, il est appelé d’une part à la relation (« homme et femme il les créa »), et, d’autre part, à la communion avec Dieu dans la lumière.
L’être humain est créé par Dieu. Le verbe employé pour désigner cet acte n’a jamais, dans toute la Bible, d’autre sujet que Dieu. Le seul agent à l’œuvre dans cette création est la parole de Dieu. « Il dit, et voici : cela est ! ». Ni geste, ni mouvement, ni matière, ni outil : une parole. Parole réfléchie, intention fermement pensée : « Faisons l’homme en notre image, à notre ressemblance ». Résultat parfaitement conforme à l’intention : « Dieu créa l’être humain en son image, en l’image de Dieu il le créa ». Et « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : voilà, c’était très bon ».
L’être humain ainsi créé n’est ni un mâle, ni un androgyne. Parce qu’il est « à la ressemblance de Dieu », il est, comme Dieu (si nous osons dire !), à la fois un et divers ; « Dieu créa l’humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle et femelle il les créa ». Le passage du singulier (« il le créa ») au pluriel (« il les créa ») n’implique aucune idée de séparation ou de succession dans le temps. L’unité et la diversité ne sont pas consécutives, mais simultanées.
L’être humain n’est ni l’homme, ni la femme, mais les deux. L’image et la ressemblance ne sont ni dans l’un, ni dans l’autre, mais dans les deux.
Il serait cependant, sinon erroné, du moins aventureux de considérer qu’image et ressemblance sont des « donnés » qui qualifient sans autre la « nature humaine ». De même que l’être humain est appelé « à dominer la Terre et les animaux », de même il est appelé à ressembler à Dieu. Il n’est ni une statue (une « idole » de Dieu), ni un robot, ni une marionnette. C’est même cela qui fait, que, s’il venait à rater sa vocation, celle-ci demeurerait pourtant devant lui, comme un appel, comme un possible, comme une promesse et une espérance. Car c’est là ce que Dieu veut pour lui. Et Dieu ne modifiera pas son projet : « même si nous lui sommes infidèles, il reste, lui, fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2,13).
Le texte ne suggère aucune idée de hiérarchie entre l’un et l’autre. Il ne parle pas non plus d’égalité. Ces notions lui sont simplement étrangères. Comme lui est étrangère toute répartition de tâches selon le sexe ou quelque autre critère que ce soit. La vocation est commune. Elle devra être partagée. Comment ? C’est ce que le texte ne dit pas.
Dieu a créé l’être humain, homme et femme, l’homme et la femme, le sixième jour de la semaine de création. Il l’a créé après tous les animaux. Il l’a créé homme et femme. Image de Dieu, ils dominent. Ressemblance de Dieu, ils aiment. Comme Dieu est amour, dans le mystère de la Trinité et dans sa relation avec sa créature, l’homme et la femme sont appelés à l’amour. Ce n’est sans doute pas par hasard que l’on parle de « procréation » où l’on pourrait se contenter de dire : « engendrement » : l’arrière-plan de toute naissance, c’est – ou se devrait être – un amour qui se donne un enfant à aimer, comme Dieu s’est donné une créature à aimer.
 
Ainsi, l’un et l’autre, l’un avec l’autre, l’un comme l’autre, ils sont «  en image et à la ressemblance de Dieu », appelés à la même vocation, associés au même règne.
Ils sont unis dans la différence. Différence de sexe, qui entraîne d’autres différences, physiques sûrement, et, sans doute, psychologiques et morales. On pense naturellement au rapport avec les enfants, et, en relation avec cela, à des différences de comportement. Mais le texte n’en dit rien. Il sanctifie l’acte sexuel en le présentant comme un aspect du créé que Dieu juge « très bon ».
L’un et l’autre sont unis dans la procréation et donc dans l’histoire, la promesse d’un avenir. C’est un des aspects de la bénédiction que Dieu prononce sur eux, la même pour l’un comme pour l’autre.
L’un et l’autre sont appelés au repos de Dieu.
L’un et l’autre représentent Dieu sur la Terre, l’un et l’autre sont dans le même rapport avec Dieu.
 
3. – Gn 2,4b-24 : le « vivre ensemble »
Pas la moindre référence ici au « cadre » de la semaine de création. Seule indication de « date » (pour ainsi dire) : « le jour où Dieu fit le ciel et la terre ». On est loin de toute idée d’une semaine, on n’est pas au sixième jour. Et, tout de suite, non plus l’immense univers, ni même la Terre, mais un jardin. Ce qui nous autorise à ne pas rester nous-même influencé par un cadre spatio-temporel, l’univers et la semaine, dont le texte ne parle pas.
D’autres différences avec le premier récit mériteraient considération, notamment celles qui concernent Dieu lui-même. Leur étude serait d’un grand intérêt, mais nous nous contenterons de relever, pour l’essentiel, ce qui concerne l’humanité.
Le récit, en effet, est centré sur l’homme, son apparition et ses besoins. Mais, étonnamment, Dieu semble ici avoir besoin de l’homme, ou, sinon Dieu, du moins la terre, car : « il n’y avait pas d’homme pour la cultiver » (5).
Nous voyons ici Dieu modeler de ses mains (et non pas « créer par sa parole ») un homme (et non pas « l’être humain, mâle et femelle, c’est-à-dire l’homme et la femme ») à partir de la poussière du sol (dont, en Gn 1, il n’avait pas eu besoin). Il fait de cette sorte de statue un être vivant en lui soufflant dans ses narines un souffle de vie. Or cet homme est seul, et Dieu dit : « ce n’est pas bon ».
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Il lui faut « une aide qui lui soit un vis-à-vis ». Deux termes qualifient ce dont l’homme a besoin. L’aide (le mot est employé pour Dieu lui-même, qui vient au secours d’Israël) n’est ni « second », ni « complément », ni « accessoire », ni « subordonné ». C’est celui ou celle sans qui on ne peut pas accomplir ce pour quoi l’on est fait. Quant au vis-à-vis, c’est un semblable, qui fait face et avec qui l’on parle « face à face ».
L’homme lui-même n’est ni incomplet, ni inachevé. Il est seul. Seul, il n’a pas les moyens d’accomplir sa vocation. Et ce n’est pas un être à lui identique qui pourrait le lui permettre. Deux hommes, pour cela, ne vaudraient pas plus qu’un. Quoique complet en lui même, il lui manque, non pas quelque chose, mais quelqu’un.
Or, Dieu, qui sait tout, semble ne pas savoir de quelle assistance l’homme peut bien avoir besoin. Et c’est à l’homme qu’il laisse le soin de dire ce qui lui convient.
 
Pour permettre à l’homme de trouver l’aide dont il a besoin, Dieu modèle tous les animaux de la même manière qu’il a fait de l’homme. Or, pour Gn 1, ils avaient été « créés », et non « modelés » ; et ils existaient tous avant l’être humain. Aucun besoin, donc, d’en modeler en les tirant du sol ! à moins que cela ne comporte une leçon.
Pendant qu’ils défilent devant lui, l’homme les nomme. S’agit-il d’un acte de souveraineté de sa part ? Il se situerait alors dans la ligne du « dominez les animaux ». Mais l’ordre de dominer n’a pas été donné à l’homme seul, il l’a été aux deux, à l’homme et à la femme. Il ne convient donc pas de s’y reporter ici. Du reste, l’homme ne fait que les nommer : il n’en prend pas possession, il n’agit pas en maître, c’est Dieu qui « les amène devant lui ». Il est spectateur, non acteur, sur ce plan.
Mais les leçons sont claires : l’homme, comme les animaux, est « tiré du sol ». Il est, comme eux un être vivant, il est formé de la même matière. Comme eux donc, il est, lui aussi, fragile, voire mortel. Cela pourtant ne suffit pas à faire de l’un d’eux « l’aide qui lui soit un vis-à-vis ». Or les premiers destinataires de cette révélation vivaient dans un monde qui rêvait d’une unité entre les hommes et les animaux, comme entre les animaux et les dieux. Il suffit de penser aux dieux à tête d’ibis ou de bœuf qui peuplaient la mythologie égyptienne ; à ces hybrides d’hommes et d’animaux qu’étaient, là et ailleurs, les sphinx, les faunes, les satyres, les centaures, à ces dieux qui se métamorphosaient en animaux, pour, éventuellement, séduire des mortelles (comme Zeus en cygne ou en taureau). Plus profondément encore, sans doute, il s’agissait de faire comprendre, de cette façon imagée, à des hommes au cœur dur que la femme n’est pas un animal.
Il suffit de relire Lc 13,11ss. Jésus vient de guérir dans une synagogue une femme infirme depuis dix-huit ans. C’est un jour de sabbat. On s’indigne de cette « transgression ». Le chef de la synagogue dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler. C’est donc ces jours-là qu’il faut venir pour vous faire guérir, pas le jour du sabbat. » À quoi Jésus répond : « le jour du sabbat, chacun de vous détache bien de la mangeoire son boeuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette femme, fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, n’est-ce pas le jour du sabbat qu’il fallait la détacher de ce lien ? ». La Loi sert de prétexte à traiter une « fille d’Abraham » moins bien qu’un bœuf ou qu’un âne !
À en croire la rubrique des faits divers et les statistiques, il y a encore, dans notre « douce France », des hommes qui traitent moins bien leur femme qu’ils ne feraient d’un animal. D’autres, qui pensent que de toute façon, la femme est inférieure à l’homme. Ce qui la range inévitablement au rang des animaux.
La nomination des animaux par l’homme n’a pas pour objet de fournir la preuve de sa domination sur eux. C’est un acte de discernement : « l’homme désigna par leur nom tout le bétail… mais pour lui-même, il ne trouva pas l’aide qui lui soit un vis-à-vis ». L’échec était prévisible, il se produit.
 
Là-dessus, Dieu « construit » la femme, qu’il tire, non de la terre, mais de l’homme même. Celui-ci n’a rien vu de l’opération. Il ne s’agit du reste pas d’une opération chirurgicale. Le sommeil de l’homme n’est pas celui de l’anesthésie, mais celui des songes révélateurs.
Et, merveille des merveilles, celui qui n’a rien vu « reconnaît » celle qu’il ne connaissait pas !
« Os de mes os, chair de ma chair » : la femme n’est pas tirée du sol, mais de l’homme même. Est-elle plus humaine que lui ? moins « glébeuse » ? Construite à partir d’un côté de l’homme, la femme est simplement : humaine.
 
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » implique chez l’homme un manque, un besoin. Ce manque n’est pas ontologique, ce n’est pas quelque chose qui l’empêcherait d’être un homme. Ce manque le définit comme mâle : il est en rapport avec sa vocation sous le double aspect de sa vie sociale d’une part, de la procréation de l’autre. L’homme est un être appelé à la relation : il ne devient pleinement ce qu’il doit être que dans la relation avec ses semblables. Encore faut-il que ses semblables ne soient pas des identiques. La femme est l’autre côté de l’être humain. Elle est à la fois toute proche et bien différente. L’homme ne saurait se passer d’elle.
La femme est aussi humaine que l’homme. Comme lui, elle est appelée à la relation et ne devient pleinement ce qu’elle doit être que dans la relation avec ses semblables. Elle non plus ne saurait se passer de l’autre sexe. Elle ne saurait pas plus exister sans lui que lui sans elle. Que l’enfant qui naît soit un garçon ou une fille, il naît de leur union et ne pourrait être là sans eux. (Il est évident que notre texte n’a rien à dire du clonage !)
 
« Os de mes os, chair de ma chair » : qui de plus proche, de plus semblable, et en même temps, qui de plus « autre », puisque de « l’autre sexe » ? Cette exclamation nous paraît bien étrange, et aucun homme, sans doute, n’exprimerait ainsi aujourd’hui son amour pour sa femme. C’est pourtant un chant d’amour qui jaillit du cœur de l’homme à la vue de celle qui est « à son image » tout en étant autre que lui. Mettons-nous un instant à sa place. Après le défilé des animaux, après tant d’espérance déçue dans une si longue attente, voici que surgit, ravissante beauté, celle, la seule, dont il peut dire enfin : « c’est elle ! » Celle aussi à qui il va donner un nom chargé de signification. 
La nomination de la femme, pas plus que celle des animaux, n’est un acte de domination. L’affirmer serait courir le risque de mettre la femme et les animaux sur un même plan, défini par la domination, la soumission, et même, qui sait, la propriété. C’est encore un acte de discernement. L’homme la nomme ishsha car il est ish. Il y a là un jeu de mots. « La femme n’est pas de leur espèce, mais de la mienne » : tel est le sens premier. Il s’agit d’une reconnaissance exprimée par un cri de joie, non de la prise de possession d’un objet par son propriétaire. La proximité des deux mots signale celle des deux personnes. Leur différence signale leur autonomie relative.
Il y a plus encore. L’homme se nomme au moment même où il nomme la femme. Il ne comprend qu’il est Ish que quand il découvre qu’elle est Ishsha. Il se connaît par elle ; elle se connaît par lui. Ensemble ils se reconnaissent devant et par Dieu qui les a conduits l’un vers l’autre. Il y a bien dépendance, mais réciproque (ce que dit, autrement, Paul en 1 Co 11,12). Ainsi en va-t-il de chacun de nous : nous ne nous connaissons nous-mêmes que dans le contact avec les autres. La découverte de la différence est le support de notre identité. Et nous ne nous connaissons comme homme ou comme femme que dans la découverte de l’autre sexe.
 
Voici donc celle qui peut être pour l’homme « une aide qui lui soit un vis-à-vis », L’aide, nous l’avons vu n’est ni « second », ni « complément », ni « accessoire », ni « subordonné ». C’est celui ou celle sans qui on ne peut pas accomplir ce pour quoi l’on est fait. C’est le fort venant au secours du faible. Seul, en effet, l’homme serait faible. Faiblesse qui n’est pas en rapport avec son être, mais avec la réalisation du projet de Dieu, qui veut que l’humanité s’accomplisse dans la durée, de génération en génération. Le mâle, à lui seul, ne pourrait accomplir sa vocation. Il a besoin d’elle.
Elle est son vis-à-vis, non au dessous de lui, mais face à face, non dans l’affrontement, mais dans le dialogue et la communion. C’est là sans doute qu’elle apporte à l’humanité ce qui lui appartient en propre. Certes, la féminité ne saurait se résumer à quelque définition de qualités ou de compétences qui seraient exclusivement féminines. Il est, du reste, bien difficile de faire la part du naturel et du culturel dans ce que l’on déclare être « masculin » ou, au contraire, « féminin ». Reste que la différence existe, et qu’une société à laquelle manquerait l’un ou l’autre sexe – outre qu’elle serait condamnée à une disparition rapide – n’aurait plus la même valeur, la même richesse que celle que nous connaissons.
 
Le mariage, ici ni « religieux » (aucun prêtre, aucun pasteur, aucun rabbin !) ni « civil » (pas de maire !) consiste dans une démarche par laquelle l’homme « quitte ses parents » et « s’attache », se lie étroitement, à la femme. Ce n’est pas la femme qui « s’attache à l’homme », ni qui lui est « attachée » (par un acte de vente, par exemple, ou comme une possession).
Le nouveau foyer est autonome : il ouvre un avenir. Que cet avenir soit lié à l’enfantement souligne la nécessité de la présence de l’autre sexe. Une humanité homosexuelle n’aurait connu qu’une génération – laquelle n’aurait même pas mérité ce nom, puisqu’elle n’aurait ni engendré ni été engendrée !
L’homme et la femme sont appelés à devenir « un », pas seulement par la procréation ou la relation sexuelle, mais dans tous les aspects de leur vie commune. Place, non aux unions de convenance, au paiement d’une dot, à la polygamie – place à la reconnaissance de l’unique par l’autre semblable. Ce qui est en vue ici, c’est un couple, librement formé, autonome et responsable, dans une alliance librement consentie et durable.
« Aide et vis-à-vis » la femme n’est exclue par le texte d’aucune des responsabilités qui incombent à l’homme. Le texte ne lui donne aucun rôle particulier. Ils partagent la même vocation. Gn 2 rejoint ici Gn 1 !
 
Toutefois, l’homme doit « cultiver et garder le jardin », la femme enfantera. Si la seconde « vocation » est exclusive (aucun mâle ne peut !), la première ne l’est pas. Nous ignorons à quoi s’est occupée la femme dans son séjour au pays d’Éden. Faut-il interdire à la femme de cultiver un jardin, des fleurs, et même, pourquoi pas ? des légumes, au prétexte que seul Adam avait reçu cet ordre ? Mais l’avait-il reçu ? Le texte dit qu’il avait été placé dans le jardin « pour le cultiver ». Le seul ordre effectivement mentionné est l’interdit concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Du reste, les exemples ne manquent pas, dans la Bible, de femmes qui travaillent aux champs, gardent les troupeaux, règnent, prophétisent, et… voir Pr 31 ! Certes, c’est après la « chute ». Mais jamais le moindre reproche ne leur en est fait !
D’où cette simple remarque : ce n’est pas parce que l’homme peut faire ceci ou cela que le femme ne peut ni ne doit le faire. Cela vaut sans doute pour le jardinage, cela vaut aussi pour… pourquoi pas tout le reste ?
On ne trouve dans le récit aucune indication directe concernant une quelconque hiérarchie entre la femme et l’homme : les implications que les commentateurs ont tirées du récit sont nombreuses et diverses. Le texte lui-même n’en dit rien.
 
La femme enfantera. Mais la relation avec les enfants se joue aussi avec l’homme. La mère et le père trouvent dans l’enfant, s’il leur est donné, l’appel à sortir d’eux-mêmes, à ne pas s’enclore dans la seule rencontre amoureuse. L’un et l’autre sont ensemble appelés à aimer au-delà d’eux-mêmes. L’amour est surabondance, il est désir infini d’aimer, de donner, de se donner.
 
Et voici naître, dans cette première rencontre, l’amour, en un chant de joie. Voici aussi qu’apparaît, quoique elle ne soit pas directement affirmée, l’image de Dieu sous un aspect nouveau que Gn 1 ne présentait pas d’une façon aussi directe : car « DIEU EST AMOUR ».
 
4. – Gn 3. La femme en difficulté
Ce texte est, sans doute, des trois premiers chapitres de la Genèse, le plus difficile à comprendre. On y voit Dieu se promener à la recherche d’Adam, on y rencontre un serpent qui parle. Et une interprétation fort répandue y voit toutes les raisons de condamner… la femme. La seule faute de l’homme serait alors de l’avoir écoutée. Certains laissent même entendre que, pour le séduire et l’entraîner dans le péché, elle aurait déployé tous ses charmes. Ce que pourtant le texte ne suggère même pas.
On rappellera d’autre part que jamais Paul ne fait d’Ève la responsable de l’entrée du péché dans le monde. Ce qui nous gardera, du moins nous l’espérons, d’une sévérité excessive et, peut-être, d’une injustice.
 
Ce qui frappe d’abord, c’est la transparence d’Adam. Il est, dans la première partie de ce récit et la plus dramatique, totalement absent. Il ne réapparaît que pour manger du fruit dont il sait parfaitement qu’il est interdit, soyons net : qu’il est dangereux d’en manger. Il ne dit rien : il mange !
 
On accorde généralement au serpent, « le plus rusé de tous les animaux », une grande habileté stratégique. Il se serait attaqué au « maillon faible », à la femme. Mais d’où lui viendrait cette faiblesse ? De sa nature ? mais alors à qui la faute ? Ceux qui critiquent Adam lorsqu’il s’en prend à Dieu (« C’est la femme que tu m’as donnée ») font exactement la même chose que lui. On pense aussi qu’elle n’a pas une connaissance exacte de l’ordre de Dieu. La faute à qui ? Ou bien elle a mal compris : était-elle stupide ? (le texte montre le contraire). Ou bien Adam avait-il mal transmis l’ordre qu’il avait reçu. Mais alors, c’est bien lui le coupable ! Surtout s’il est, comme beaucoup le pensent : « le chef ».
On nous pardonnera de citer ici un texte célèbre, le règlement militaire (qui date de Napoléon Ier) : « les ordres doivent être obéis immédiatement, sans hésitation ni murmure, et l’autorité qui les a donnés est responsable de leur exécution ». Un ordre doit être clair et sans ambiguïté ; et tout, de sa formulation à son exécution, est sous la responsabilité du chef.
Or Adam n’a pas l’attitude d’un chef. Il semble qu’il n’ait pas été fort loin de sa femme : pourquoi n’a-t-il pas couru au secours de celle dont il voyait bien qu’elle courait un danger ? Pourquoi au moins n’a-t-il pas usé de sa jeune autorité pour empêcher la faute ? Comment a-t-il pu, lui qui, de toute évidence, savait, accepter de manger le fruit défendu ? Apparemment, il s’est laissé mener par sa subordonnée : faute majeure ! Loin de couvrir celle qui est sous ses ordres, il se défausse sur elle : « c’est la femme » dit-il. Pire encore, il accuse l’autorité supérieure d’avoir mal choisi « l’aide » qu’elle lui a désignée : « c’est la femme que tu m’as donnée ». S’il ne lui a pas transmis l’ordre de Dieu, ou s’il le lui a mal transmis, ou s’il n’a pas su lui en faire comprendre la portée, il devrait assumer la responsabilité de ce qui s’est produit. Il n’a rien d’un vrai « chef ». Faut-il penser alors que Dieu l’a mal choisi ? Ou n’est-il pas plutôt vraisemblable, puisque cette voie nous conduit dans une impasse, que ce n’est pas la voie à suivre, et que la relation chef / subordonné est étrangère à notre récit ? S’il en était autrement, s’il avait eu le statut du « chef », Dieu lui aurait sans doute reproché de n’avoir pas été à la hauteur de la mission qui lui avait été confiée : un officier qui aurait ainsi démérité se verrait immédiatement relevé de son commandement. Or Dieu ne se place pas sur ce terrain.
Curieusement, il lui reproche d’avoir « écouté la voix de sa femme ». sans doute pas parce qu’en l’écoutant il n’a pas agi en chef : cette idée n’apparaît nulle part dans le texte. Tout simplement sans doute parce qu’il n’aurait pas dû faire ce qu’elle lui proposait, et qu’il en avait le pouvoir. Plus sûrement encore parce qu’Adam a rejeté la responsabilité de sa propre faute sur sa femme. Le reproche vise bien Adam, non pas Ève. Ce qui lui est reproché, ce n’est pas d’avoir écouté la voix de sa femme parce qu’elle était sa femme, mais parce qu’elle disait autre chose que la voix de Dieu. Il a choisi entre deux paroles. Comme avait fait Ève avant lui. Il a désobéi à Dieu : voilà la faute, et non pas d’avoir obéi à Ève. Supposons une scène à l’opposé, Adam tenté par le Serpent et Ève lui conseillant d’obéir plutôt à Dieu : aurait-il eu tort d’obéir à sa femme ? Il serait stupide de conclure de ce dialogue qu’une femme ne doit jamais donner d’ordre à son mari, ou à un autre homme, ou leur donner un conseil.
Ne l’oublions jamais : ce n’est pas par Ève que « le péché est entré dans le monde », c’est par Adam. Ève, elle, « a été trompée, et s’est trouvée en état de transgression ». Adam n’a pas été trompé, il a péché volontairement, en connaissance de cause. Non seulement cela, mais il n’a même pas essayé d’empêcher celle qui lui avait été confiée de s’avancer sur un terrain qu’il savait miné.
Ève, de son côté, apparaît dans ce récit comme un être indépendant, et que personne ne surveille. Devrait-elle l’être ? le « surveillant » ne fait pas son travail. Elle est intelligente, et voit tout l’intérêt du fruit qui lui est proposé. Intuition féminine ? N’importe ! Elle a le désir de connaître, d’avoir une intelligence ouverte, d’être « comme Dieu ».
Désir louable, et qui va dans le sens de sa vocation, si elle doit être « en image et à la ressemblance de Dieu ». Mais désir faussé, par la convoitise dans son essence même : devenir l’égale de Dieu, échapper à sa souveraineté, devenir maîtresse non pas d’elle-même seulement, mais « du bien et du mal ». Adam a-t-il eu besoin d’être séduit ? Son silence, son inaction suggèreraient presque qu’il attendait simplement de voir comment cela allait tourner.
Certes, comme lui, Ève se défausse : sur le serpent. Mais alors qu’Adam disait : « c’est la femme que tu as mise a côté de moi », mettant ainsi Dieu lui-même en cause, Ève se contente de dire : « c’est le serpent », sans ajouter ; « celui que tu as créé ».
Elle ne s’en prend pas à l’homme. S’il avait été son « supérieur hiérarchique » elle aurait pu dire, comme aurait fait n’importe quel subordonné : « il ne m’a pas interdit de prendre du fruit, au contraire, il en a mangé avec moi ! » « je ne savais pas », « on ne m’avait pas dit », etc. (Tous les subordonnés pris en faute ont au moins connu la tentation de renvoyer vers l’autorité supérieure la responsabilité de leur propre défaillance). Ou encore : « le chef, c’est lui ! Il n’avait qu’à me donner un ordre, j’aurais obéi ! » Elle ne cherche pas se couvrir à l’abri de son « supérieur ». Elle assume sa responsabilité.
 
La « domination » du mari sur la femme n’apparaît que dans ce chapitre, après la rupture avec Dieu, et comme conséquence de cette rupture. La hiérarchie qui fait de l’homme le « chef » de la femme est postérieure à la « chute », elle en est la conséquence, elle n’appartient pas à l’ordre de la création.
Le couple qui devait « être un » est désormais divisé. Les aspirations sont divergentes, la relation, qui devait être de communion, est devenue une lutte pour le pouvoir.
Cette « domination » n’a pas pour objet l’instauration d’un ordre. Nos traductions rendent par le même mot Gn 1,28 et Gn 3,16, mais ce n’est pas le même verbe en hébreu. Certes, ils peuvent avoir, l’un comme l’autre, un sens très fort, comme « assujettir » ou « asservir ».
Mais le contexte les colore de façon très différente. En Gn 1,28, il s’agit d’une domination exercée conjointement par l’homme et la femme sur la terre et les animaux. Cette domination fait partie de l’ordre voulu par Dieu. Elle s’exerce dans l’unité des deux participants. Par elle s’accomplit la vocation que Dieu leur a adressée, et cette « domination » ne peut avoir d’autre but que « l’ordre voulu par Dieu », c’est-à-dire l’harmonie dans la paix. En Gn 3,16, le verbe est celui de la domination du vainqueur sur le vaincu. Le contexte est celui du conflit. La guerre s’est installée dans le couple. Et l’ordre premier : « l’homme s’attachera à sa femme » devient, en fait : « l’homme attachera sa femme ». Nous sommes aux antipodes de l’ordre de la création. Si la « domination » de l’homme sur la femme appartient aux conséquences de la chute, et non à l’ordre de la création, on est en droit de se demander quel effet la rédemption peut avoir sur cette situation.
 
Seule la femme reçoit une promesse.
 
Conclusions
Dieu, nous semble-t-il, a voulu un monde, non seulement ordonné, mais harmonieux. Il a créé les êtres humains pour qu’ils soient « l’œil de la création », la conscience de l’univers en face de la conscience du créateur. Il les a appelés à être les gérants responsables de la Terre. Il les a invités au dialogue avec lui. Il a voulu être leur joie.
Il a fait de l’homme un être de relation. L’homme et la femme sont appelés à vivre une relation d’amour, dont le couple permet une réalisation particulière. Nos textes ne s’occupent ni de répartir des tâches, ni d’établir une autorité. Si le règne de Dieu est un règne d’amour, alors la relation entre l’homme et la femme ne peut être qu’harmonie.
Il ne peut y avoir harmonie sans accord. Le foyer est le lieu d’une concorde, d’un accord des cœurs – intelligence, affectivité, volonté – un accord de tout l’être, sans contrainte ni violence.
S’il est permis de dépasser la clôture des textes et de sauter à la révélation en Christ, on doit reconnaître dans la relation fraternelle la forme normale de cette concorde : l’Église est le lieu où hommes et femmes peuvent vivre dans l’harmonie de la foi. Et les couples chrétiens sont appelés à vivre cette harmonie dans la réalité de l’existence quotidienne, du pain et des tâches partagés, des projets et des luttes menés en commun, des épreuves affrontées ensemble.
Nos textes ne s’occupent ni d’autorité (seule mentionnée et active, celle de Dieu), ni de hiérarchie. L’harmonie ne nie pas l’autorité, elle ne la supprime pas. Elle lui donne son vrai visage, qui est celui de l’amour, du respect de l’autre, de l’attention prévenante, du don de soi. « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Cette parole de Jésus pourrait être la devise de tout mariage, de toute vie de famille. Sans doute aussi, de toute vie d’Église. Mais l’harmonie ne se marie pas avec la hiérarchie, si l’on entend par là un ordre venu de l’extérieur. La société établit ce type d’ordre : elle ne sait rien faire d’autre. L’amour donne de l’autorité, selon la sagesse, la connaissance, les compétences. Et cette autorité est souple, et douce. Elle est chez l’un, elle est aussi chez l’autre : nul ne domine, tout est entente.
Mais notre dernier texte nous dit que l’harmonie a été détruite, l’unité bafouée, l’amour perdu, livré à ses caricatures ou remplacé par ses contraires. L’égoïsme, l’orgueil, la soif du pouvoir, la violence, le mépris de la faiblesse, l’affirmation de la force, et, pour s’en défendre, la ruse, le repli sur soi, quand ce n’est pas, pour finir, l’abandon de toute défense, la souffrance, l’humiliation, qui sait ? la soumission servile et honteuse, à moins que ne se couvent, dans le secret des cœurs outragés, le désir de la vengeance et la haine, cette inversion de l’amour.
Il nous dit aussi que Dieu n’a pas abandonné les coupables. Il les a vêtus, et, la suite le montre, il les accompagne : « Pourquoi t’irrites-tu, Caïn ? », il les protège, et même Caïn ! « Il mit sur Caïn un signe pour que personne ne le tue ».
La promesse faite à la femme nous conduit à Christ, source de tout amour. C’est par lui que nous recevons le pouvoir d’aimer, non seulement de désir (éros), ou d’amitié (philia), mais d’agapè.
C’est pourquoi Paul, en Éphésiens 5 place la relation conjugale à la lumière, non de la création, hélas abîmée par la rupture, mais de l’œuvre du Saint-Esprit : « si au lieu de chercher dans l’ivresse la source de votre joie – mais vous n’y trouveriez que la plus vile des conduites – vous sous laissez remplir par le Saint-Esprit (par la parole, par la pensée de Dieu, par son amour), alors, non seulement vos réunions seront joyeuses et édifiantes, mais vous sous soumettrez les uns aux autres : vous les femmes à vos maris, mais vous les maris ! comme vous aimerez vos femmes ! de quel amour respectueux, dévoué, sensible, orienté vers leur bien ! comme vous-mêmes ! plus que vous-mêmes ! comme Christ a aimé l’Église, dont il prend le soin le plus attentif, et pour laquelle il a donné sa vie ! »
Les trois premiers chapitres de la Genèse, lus à la lumière de la révélation en Christ, sont illuminés par l’amour de Dieu, dont rien, pas même la « chute », ni personne, pas même le serpent, ne pourra jamais nous séparer.

Seminário sobre o livro de Oseias

Oseias 1:1 - 2:1
Roteiro para discussão sobre o Capítulo Um

Introdução

Como vimos, anteriormente, o reformador João Calvino (1509-1564) no Comentário sobre Oseias considerou a história de Gômer e seu casamento com Oseias uma parábola, ou seja, uma ilustração do sermão que o Profeta pregou aos israelitas. Agora, vamos estudar o capítulo um do texto de Oseias.

Chamamos de recurso etiológico o uso que escritores e profetas do Antigo Testamento fazem ao apresentar nomes ou títulos de personagens e regiões para orientar o leitor nas causas que norteiam o fato ou parábola descrita. Ou seja, para apontar o conjunto dos fatores que se farão presentes na ocorrência do relato. No texto de Oseias, o recurso etiológico está presente nos nomes dos personagens que ilustram o sermão.

Oseias 1:1 Esta é a mensagem que o Senhor dirigiu a Oseias -- הוֹשֵׁעַ Howshea, Hosea, Joshua --, filho de Beri, no tempo em que Jeroboão, filho de Joás, era rei de Israel. Foi no tempo em que Uzias, Jotam, Acaz e Ezequias reinaram em Judá.

Israel, oposto aqui a Judá, designa o reino israelita do norte, fundado por Jeroboão I depois da morte de Salomão.

1 Reis 12:16-20 Quando o povo de Israel viu que o rei não fazia caso dele, respondeu-lhe deste modo: "Não temos nada que ver com David! Não temos nada em comum com o filho de Jessé! Povo de Israel, voltemos para casa! David que cuide dos seus descendentes!" E todos os israelitas foram para suas casas, deixando Roboão como rei apenas do povo que vivia no território de Judá. Quando o rei Roboão enviou Adoniram encarregado do trabalho obrigatório, para ir ter com os israelitas do Norte, eles apedrejaram-no até morrer. Em face disto, o rei Roboão fugiu precipitadamente no seu carro para Jerusalém. Deste modo se revoltaram estas tribos israelitas contra a dinastia de David, até ao dia de hoje. Quando os israelitas do Norte souberam que Jeroboão tinha regressado do Egipto.

O rei Jeroboão é Jeroboão II, que reinou em Israel de 787 a 747 a.C.

2 Reis 14:24-29 O seu procedimento desagradou ao Senhor; não se afastou dos maus exemplos do seu antecessor, Jeroboão, filho de Nebat, que levou Israel a pecar. Jeroboão reconquistou todo o território que tinha pertencido a Israel, desde o desvio para Hamat, a norte, até ao Mar Morto a sul, como o Senhor tinha anunciado por meio do seu servo, o profeta Jonas filho de Amitai, natural de Gat-Héfer. O Senhor tinha visto a desgraçada situação de todos os israelitas, escravos ou livres, sem ninguém que os socorresse. Mas não era intenção do Senhor destruir Israel completamente e para sempre, por isso o livrou por meio do rei Jeroboão, filho de Joás. O resto da história de Jeroboão, os seus actos, as suas façanhas guerreiras, o modo como reconquistou para Israel, Damasco e Hamat está tudo escrito no livro das Crónicas dos Reis de Israel. Quando Jeroboão morreu, foi sepultado com os reis de Israel. Por sua morte, sucedeu-lhe no trono o seu filho Zacarias.

A partir dos reis citados datamos o livro no oitavo século a.C., e se refere à última geração antes da destruição de Samaria.

Oseias 1:2-3 O Senhor começou a falar ao seu povo através de Oseias desta maneira: "Oseias, casa com uma mulher que pratica a prostituição e é desse tipo de mulher que nascerão os teus filhos. Pois também o povo desta terra se entregou à prostituição, afastando-se de mim, o Senhor." Oseias foi então casar com Gomer -- וגומר completo --, filha de Diblaim -- דיבלים doce de figos -- , que ficou grávida e lhe deu um filho.

No que se refere à idolatria (prostituição), Baal e Astarté, adorados por cananeus e israelitas, eram os deuses da fertilidade das famílias, dos rebanhos e da terra (leia 2,6-7). O culto que seus adoradores celebravam era acompanhado de prostituição cultual (leia 4,12-14).

Segundo Calvino, não faz sentido sugerir que Deus mandou que Oseias se casasse com uma prostituta, porque Deus quer a pureza no casamento; o caso de Gômer é uma ilustração da situação de Israel, que se tornou idólatra apesar de ter feito uma aliança com Deus; o relato fala de filhos que nasceram do casamento, como então falar de adultérioA não ser como metáfora.

Oseias 1:3-5 Oseias foi então casar com Gomer, filha de Diblaim, que ficou grávida e lhe deu um filho. O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Jezrael -- ישראל Yizre`e'l, Jezreel --, porque dentro de pouco tempo castigarei os descendentes de Jeú, pelos crimes cometidos contra Jezrael e acabarei com o reino de Israel. Muito brevemente quebrarei a força militar de Israel na planície de Jezrael."

Jezrael: alusão ao extermínio da família de Acabe por Jeú. Leia abaixo a morte de Jezabel.

2Reis 9:31-37 Quando Jeú entrou na porta principal, ela disse-lhe: "Como vais, Zimeri, assassino do teu senhor ?" Jeú olhou para a janela e perguntou: "Quem está do meu lado?" Dois ou três oficiais do palácio olharam para ele da janela e Jeú ordenou-lhes: "Atirem-na daí abaixo!" Eles atiraram então Jezabel pela janela. Ela caiu e o seu sangue salpicou a muralha e os cavalos, e Jeú passou por cima do corpo dela. Jeú entrou no palácio, comeu e bebeu e disse aos seus companheiros: "Vão lá sepultar essa maldita mulher, porque é de sangue real."  Eles saíram para a ir enterrar, mas dela só encontraram o crânio, as mãos e os pés. Foram dar a notícia a Jeú e ele disse: "Já o Senhor tinha anunciado, por meio do seu servo Elias de Tisbé, que assim iria acontecer. Ele disse que no campo de Jezrael os cães devorariam a carne de Jezabel e o seu cadáver seria espalhado como esterco, de modo que ninguém conseguiria reconhecer os seus restos mortais."

Jeroboão II era um descendente de Jeú.

Jezreel, "Deus espalha", "Deus semeia". O título etiológico sugere que Israel será espalhado. Jezreel foi a cidade onde residiam os reis de Israel, e onde Jeú acabou com a família de Acabe. Deus prometeu trazer castigo sobre a casa de Jeú e fazer cessar o reino e o poder militar de Israel. Deus usou Jeú para destruir a casa de Acabe e lhe entregou o reino. Mas, Jeú não se dedicou ao Senhor. Ele imitou os pecados de Jeroboão, filho de Nebate – 2Reis 10:31 Apesar disso, Jeú não se preocupou em cumprir fielmente a lei do Senhor, Deus de Israel; pois não se afastou dos pecados com que Jeroboão fez pecar os israelitas. Jeroboão II, o rei de Israel quando Oseias escreveu, foi o penúltimo rei da linha de Jeú. Depois da morte dele, Zacarias, seu filho, reinou por seis meses e foi assassinado, terminando o domínio da dinastia de Jeú;

2Reis 15:8-10 No trigésimo oitavo ano do reinado de Azarias, rei de Judá, Zacarias, filho de Jeroboão tornou-se rei em Israel. Reinou durante seis meses, na Samaria. Tal como os seus antecessores, fez aquilo que desagrada ao Senhor, seguindo o mau exemplo do rei Jeroboão, filho de Nebat, que levou Israel a pecar. Um certo Salum, filho de Jabés, conspirou contra o rei Zacarias, assassinou-o diante do povo e sucedeu-lhe no trono.

O Vale de Jezreel ou Megido foi o lugar onde se deram batalhas importantes da história de Israel (Juízes 4-7; 2 Reis 23:28-30).

Oseias 1:6-7 Gomer ficou novamente grávida e deu à luz uma filha. E o Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ruhamah -- לורחמה -- porque não voltarei a tratar Israel com amor, nem lhe perdoarei. Mas hei-de tratar com amor os da tribo de Judá; hei-de salvá-los, porque sou o Senhor, seu Deus. E não os salvarei pelo arco ou pela espada, pela guerra ou pelos cavalos e cavaleiros."

Gômer concebeu outra vez e teve uma filha. O título dela Lo-Ruhamah é traduzido em algumas como Desfavorecida e Não-amada, porque Deus não mostraria mais favor, graça, à casa de Israel, mas ainda teria compaixão para de Judá, que seria salvo, não pela força militar, mas pelo poder de Deus (Isaías 37:36-38).

Oseias 1:8-9 Depois de ter desmamado Lo-Ruhamah, Gomer ficou novamente grávida e deu à luz um filho. O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ami -- ל-אמי --, pois vocês já não são mais o meu povo, ó gente de Israel, e eu não estarei mais ao vosso lado."

O terceiro filho de Gômer recebeu de Oseias o título etiológico de Lo-Ami, Não-Meu-Povo. O título simbolizava a rejeição de Israel.

Oseias 1:9-2:1 O Senhor disse a Oseias: "Põe-lhe o nome de Lo-Ami, pois vocês já não são mais o meu povo, ó gente de Israel, e eu não estarei mais ao vosso lado." "Mas virá o dia em que o povo de Israel será tão numeroso como as areias da praia, que não se podem medir nem contar. E, em vez de Deus os chamar Lo-Ami, serão chamados filhos do Deus vivo.

Mas a rejeição não seria total. Deus guardaria um remanescente.

  • Deus disse "acabarei com o reino de Israel " (1:4), mas não exterminou todas as gentes, pois disse depois “virá o dia em que o povo de Israel será tão numeroso como as areias da praia” (1:10).
  • (2) Deus transformaria Lo-Ami em filhos do Deus vivo, e Lo-Ruhamah em agraciada.
  • Por isso, Pedro (2:10) afirmaantes, nem eram um povo e agora säo povo de Deus. Antes, näo conheciam a misericórdia de Deus e agora alcançaram essa misericórdia”, recorrendo aos títulos etiológicos dos filhos de Gômer para ilustrar a graça derramada sobre a igreja de Cristo.