jeudi 13 juin 2019

Le Messie sur les genoux du prophète

Luc 2.22-32

Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur. Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit: Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples. Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d'Israël, ton peuple ”. 

Introduction

Une fête des Lumières



Dans les pays européens, y compris la France, il existe une coutume de célébrer un festival chrétien appelé la Chandeleur. Il est célébré le deuxième jour de février, soit environ quarante jours après Noël. L'expression chandeleur vient du latin et signifie bougie. Elle rappelle que ce garçon juif palestinien est la lumière du monde.

La célébration de la Chandeleur célèbre la présentation de ce garçon de la périphérie palestinienne dans le temple de Jérusalem, car de la vieille tradition juive, chaque premier-né devrait être conduit au temple, quarante jours après sa naissance, pour être consacré à l'Éternel Dieu. Cette période de quarante jours correspondait également à la période de protection des mères à qui il était interdit par la loi sur la religion juive de se rendre au temple pendant les jours qui suivaient l'accouchement. Ainsi, une fois le temps passé à l'abri terminé, ils devraient se rendre au temple pour dédier un sacrifice à l'Éternel Dieu et être déclarés purs par le prêtre. Par conséquent, la fête est aussi la fête de la purification de Marie, la mère de Jésus.
Le jour où Marie et son mari Joseph amenèrent Jésus au temple, l'apôtre Luc, biographe des actes de Jésus, se souvint, un homme qui s’appelait Siméon s'y rendit, conduit par l'Esprit de l'Éternel Dieu, sous la promesse qu'il ne mourrait pas avant voir le Messie. Il plaça Jésus sur ses genoux et dit qu'à ce moment-là, l'Éternel Dieu pouvait le laisser mourir en paix. Car il avait vu le salut que le Seigneur Dieu avait préparé à être la lumière des nations et la gloire d'Israël.


Vidéo des différents monuments de la ville de Montpellier, lors de son événement Coeur de Ville en Lumières ou Fête des Lumières, qui s'est déroulé du 30 novembre au 02 décembre 2017. Retrouvez le Peyrou, l'Arc de Triomphe, le Musée Fabre, la Cathédrale Saint Roch, la Préfecture et la rue Jacques Coeur. Filmé par Julien VIDAL.


C'est la fête de la Chandeleur, célébrée avec des bonbons et des crêpes et même contre les traditions religieuses nous inspirent, pas à la lueur des bougies de la Chandeleur, mais à la lumière du garçon qui est devenu le rabbin de la périphérie palestinienne. Et que nous appelions le Maître Jésus, le Messie.


Et dans cette optique, nous allons méditer sur le miracle qui s'est produit dans la vie de Siméon. Ce qui signifiait mettre un nouveau-né dans l'utérus, fragile et dépendant de sa mère et des personnes qui l'entouraient, comme tous les nouveau-nés. Réfléchissons calmement, vivons ce moment, comme le fit Siméon, comprenant que ce petit moment vous bénira comme un défi de penser et de vivre. Comme, rappelez-vous les bougies et les torches qui éclairent les chemins. Et ainsi vous et moi serons aussi sous les lumières de Jésus le Messie.


Parcourons ce texte de Luc comme un homme qui parle avec un compagnon de voyage et laissons-nous la conversation tournée autour du voyage lui-même. Et nous le ferons à travers ce texte fondateur de la foi chrétienne "Le Messie sur les genoux de Siméon".


1. L’Israël sous l'empire romain



Dans nouveau millénaire, nous voyons la vie vécue comme si elle n’avait aucune valeur. Nous voyons, au nom de la politique et de la religion, des personnes transformées en tueurs en série, légaux ou non, et répandant la douleur, la souffrance et la mort. Mais si une telle réalité a traversé la modernité occidentale, du moins depuis le milieu du XIXe siècle, une situation tout simplement terrible faisait partie de l'histoire d'Israël.


À partir du milieu du dix-neuvième siècle, notre monde occidental a commencé à souffrir de pensées logico-mathématiques et naturalistes qui minaient la liberté des personnes et des communautés, même des communautés chrétiennes. Ainsi, le rationalisme analytique a transformé tout en objet de calcul et de contrôle, y compris les personnes. De la même manière, l'humanisme sécularisé séparait le peuple et le monde du mystère suprême de l'existence: du Créateur et de son Messie. C'est-à-dire que la pensée logique et naturaliste, ainsi que l'humanisme sécularisé, ont construit un nouveau monde plein de biotechnologie, mais inhumain et sans âme.


Quelque chose de similaire, sans doute terrible, est arrivé au peuple d'Israël au cours de la vie de Siméon. Elle était dominée par un empire cruel et idolâtre, l’empire romain. Il a vu des troupes étrangères entrer dans les lieux saints, violer les filles juives, asservir des personnes, exiger des taxes élevées et jeter leurs adversaires dans les cachots. Et il a également vu ses dirigeants incliner la tête et suivre fidèlement les ordres des envahisseurs. C'était des moments de douleur, de souffrance et de honte. Moment de crier à l'Éternel Dieu pour la libération.


Les hommes et les femmes pieuses ont crié dans leurs prières pour une puissante intervention de Dieu pour sauver l’Israël. Et des militants opposés à l'Empire romain se sont organisés en groupes pour combattre la présence militaire sur ce pays qu'ils considéraient comme sacré. Les prières des pieux et les actions militantes, parfois violentes, n'étaient pas gratuites, ni le produit d'un simple désir, mais elles étaient enracinées dans le tissu historique du mouvement prophétique. La dimension négative de la condition humaine sur la terre d'Israël appelait une action radicale pour que la nation devienne libre.


Ainsi, le climat était tendu et la situation évoluait vers une guerre de libération. Ce qui n’était pas nouveau. Depuis des siècles, lorsque le roi séleucide Antiochos IV dominait d’un bras de fer, la Judée devenait le théâtre d’une révolte juive initiée par une famille de prêtres, Mattathias et ses cinq fils, surnomme les Maccabées (en hébreu '' marteau ''). Ils se sont battus pour la liberté d'adorer l'Éternel Dieu conformément aux lois et aux traditions du judaïsme, face à une entreprise exacerbée par le roi. La révolte des Maccabées a pour sujet progressivement une grande indépendance politique accordée aux juifs, un prix total du pouvoir. Cette insurrection constitue la fête juive des Lumières (Hanoukka), la célébration de la victoire de Mattathias et ses fils sur les séleucides. Et les gens d’Israël se sont tous souvenus de ces temps héroïques.


Mais à côté du souvenir de ces luttes nationales historiques, les promesses de l'arrivée du Messie ont réchauffé les cœurs ... Et un vieillard, déjà brisé par les années, s'est reposé sur une promesse : (Isaïe 9: 5) "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination repose sur son épaule. Sur l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix ".


Le récit biblique décrit Siméon comme un homme juste et pieux, qui assistait à la consolation d’Israël et qui avait l'Esprit-Saint sur lui. Toujours dans le récit de Luc, Siméon avait été averti par Dieu qu'il n’avait jamais vu auparavant.


Siméon est venu au temple de Jérusalem pour annoncer à Joseph et Marie que leur petit fils est la lumière des nations. Sa prophétie fait d'abord une allusion au récit de la Passion. Parlant à Marie, il lui annonce qui seront transpercées par une épée au pied de la croix.
2. Un prophète inconnu 

Le temps des prophètes était achevé depuis longtemps au temps des événements relatés, mais rien n’est jamais terminé quand il s’agit de la révélation de Dieu. Venus du fin fond des âges deux vieillards, Siméon et Anna, d’une fidélité irréprochable, prophètes inconnus jusqu’alors, s’avancent sur la cène de l’histoire pour saluer un temps nouveau. À peine entrevues, ils retourneront dans l’oubli, mais les paroles de Siméon seront retenues ici, comme un préambule à l’Évangile dont la première page n’est pas encore écrite.


L’essentiel du message de Jésus est donné d’emblée ici par ce vieillard qui parle en prophète : « Cet enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en l’Israël et sera un signe qui provoquera la contradiction ». En une formule lapidaire il résume tout l’Évangile qui n’a pas encore été prononcé. Désormais, personne ne pourra tomber sans que son redressement ne soit pas une priorité pour Dieu. Notre vie s’ouvre donc sur la promesse que Dieu mettra tout en œuvre pour nous sortir d’affaire en cas de chute. Mais les personnes répondront-ils à sa mobilisation?


On oublie bien souvent cet épisode qui passe presque inaperçu dans la Bible. Mais c’est parce que l’événement est discret qu’il faut insister dessus. En général c’est par des interventions qui ne sont pas visibles que par ceux qui en sont dépositaires que Dieu révèle aux personnes le sens qu’il veut donner au cours de l’histoire. C’est aux personnes ensuite à le mettre en œuvre. Siméon attendait, comme tous les Juifs que Dieu intervienne dans l’histoire de son peuple. Il lui suffit d’une seule phrase pour que tout l’avenir s’éclaire d’un sens nouveau : « Il est là pour la chute et le redressement de beaucoup ». Cette phrase prononcée, Siméon peut quitter le monde des vivants.


Quand nous nous interrogeons sur le sens de notre vie et que nous nous demandons à quoi nous servons réellement, il nous suffit de nous souvenir que le destin de Siméon n’était certainement pas écrit à l’avance d’une manière claire et précise, mais il lui a suffit, au soir de sa vie, de dire une seule phrase pour que son existence prenne du sens. Nous avons tous un rôle à jouer dans ce monde, ne serait-ce que celui de prononcer une seule parole, encore faudra-t-il la prononcer au bon moment.


Siméon semble avoir dit les choses au bon moment : « Il est pour la chute et le redressement de beaucoup! » Ainsi Dieu promet-il d’agir de telle sorte que ceux qui sont tombés puissent se redresser et entrevoir une planche de salut ! C’est tout un programme. La mise en œuvre de cette promesse provoquera une telle contestation dans le monde, que Marie sera déchirée jusqu’au plus profond d’elle-même. Les personnes préféreront se diviser entre eux au risque de défigurer la communauté de Dieu plutôt que de se mettre au service de l’Évangile, c’est-à-dire au redressement des plus faibles.


3. Un Dieu du coté des faibles


Les mots que Siméon vient de prononcer et qui constituent le tout premier élément de la vocation de Jésus ne sont pas nouveaux. La tradition biblique avait enseigné toujours que Dieu se rangeait du côté de ceux qui sont tombés et qu’il prend toujours le parti des faibles contre les forts. C’est par ce constat qu’a commencé l’histoire d’Israël: celle d’un petit peuple d’esclaves libérés par Moïse. Mais pour qu’une telle promesse se réalise, il faudra toujours qu’il y ait quelqu’un pour accomplir le travail de libération.


Siméon et d’autres prophètes avant lui savaient que la volonté de Dieu était que chacun se mette au service des plus humbles, mais que cette volonté resterait sans suite si personne ne mettait la main à la pâte. Les personnes ont toujours eu du mal à considérer que tout devait commencer par là. Pour la première fois dans l’histoire du monde, un vieillard pressent que l’enfant qu’on lui présente porte en lui la capacité de renverser le cours de l’histoire en faveur des déshérités, car c’est par là que commence la nouveauté.


Il sait cependant que tout cela ne se fera pas sans mal, c’est pourquoi, il parle de contradiction. Les désirs de Dieu correspondent rarement aux souhaits des gens. Le rôle de Jésus a été de les mettre en accord au péril de sa vie. Siméon comprend avant les autres que ce sera difficile, que les personnes se déchireront entre eux à cause de la dimension sociale et humanitaire que va prendre l’action visible de Dieu dans le monde des êtres humains. L’amour de Dieu relayé par l’action des personnes se manifestera en premier lieu par le souci des humbles. C’est la vocation que Dieu donne à celui qui pour le moment n’est qu’un bébé et que les nations salueront plus tard sous le titre de Fils de Dieu.


C’est sur lui que se porteront les premiers coups, parce qu’on l’a accusé de mépriser le bien fondé des peuples au pouvoir et de discréditer le culte et la tradition, au profit de l’amour du prochain. N’est-ce pas encore aujourd’hui un sujet de discorde entre ceux qui donnent priorité aux œuvres et ceux qui croient que priorité doit être donnée au culte, alors que les deux doivent se confondre en une même action. Quand Jésus lui-même sera tombé, c’est Dieu qui le redressera, car l’action de Dieu s’imposera désormais comme un défi à la mort. Mais cela ne s’imposera pas sans mal.


Si Siméon continue sa prophétie en disant à Marie qu’elle sera divisée jusqu’au plus profond de son âme, c’est parce que les personnes eux-mêmes préféreront se diviser entre eux, diviser leur héritage spirituel, diviser l’Église plutôt que de répondre à cette vocation de charité qui doit régénérer le monde en faisant de tous les personnes nos prochains, même ceux qui ne pensent pas comme nous.


Conclusion

Le défi chrétien



Ceux qui ont vocation d’être redressés, qui sont-ils? Vous les savez mieux que moi, car ils sont vos prochains. Ce sont ceux qui près de chez-vous ont besoin de vous.

Mais pour se mettre à leur service, encore faut-il que nous ayons expérimenté en nous-mêmes cette transformation que Jésus peut entreprendre. Il s’agit de nos propres expériences quand nous aussi avons éprouvé le besoin d’être secourus dans nos difficultés. Je pense à ceux qui se sentent en désaccord avec eux-mêmes et à ceux qui sont tiraillés entre les exigences du moment et celles de leur foi. Je pense à ceux qui ne savent pas trouver le sens de leur vie et qui ne sont pas satisfaits du cours que prennent les choses dans leur existence. Je pense aussi à ceux qui se fourvoient parce qu’ils font semblant de croire qu’une vie réussie est une vie couronnée d’honneurs et de privilèges, et qui considèrent que la réussite sociale est un cadeau du ciel si non de Dieu! A tous, Jésus promet de les aider à jeter un autre regard sur leur vie qui les transformera et les rendra aptes au service des autres.


C’est pour tous ceux-là aussi que Jésus, reçoit vocation d’intervenir dans la vie. Il est capable de mettre du baume sur les parties douloureuses et il ouvre devant les pas de chacun une perspective d’espérance. En tout temps, prenez donc le temps de laisser Jésus naître dans vos âmes, ouvrez-lui votre cœur pour qu’il s’en empare. Cela prend du temps, cela demande parfois du renoncement. Cela demande que l’on se remette à prier, même si on ne sait plus le faire. Mais c’est à ce prix-là que l’Évangile manifeste sa capacité de changer le monde.


C’est alors que le mystère de la prière prendra toute sa signification et son efficacité. Elle permet de s’ouvrir au Seigneur pour qu’il prenne en charge nos chutes. C’est alors, que sans que nous nous en rendions compte il commence à transformer notre vie et à nous ressusciter. Ainsi s’ouvre devant nous le programme d’une vie nouvelle habitée par Jésus et joyeusement ouverte aux autres et à Dieu.

Et pour ça, nous pouvons dire comme le prophète Siméon :

« Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que Tu as préparé devant tous les peuples. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple ».

Prions :


Au nom de Jésus, nous disons : Seigneur, Tu nous as fait ce don plus précieux que la richesse,
Tu nous as donné la vie !
Pour ces poumons qui respirent, pour ce cœur qui bat.
Pour ces regards, ces sourires, pour le moindre geste, le moindre pas.
Pour toute cette vie en nous, à chaque minute, à chaque seconde.
Pour toute cette vie en lui, l’inconnu, le passant, l’ami.
Pour ce miracle quotidien qui n’étonne plus.
Pour ce cadeau merveilleux qui n’éblouit plus.
Pour ta bonté, sans cesse renouvelant la vie.
Pour ton Amour et ta Grace, sans cesse multipliant la vie :
nous disons merci.

Amen.

Coeur de Ville en Lumières 2018 Fêtes des Lumières 2018 à Montpellier. Retrouvez les différents monuments du centre historique de la ville en animation visuelle et sonore. Capture & Montage Julien VIDAL






















mardi 4 juin 2019

Religião e socialismo na formação do Partido dos Trabalhadores

Roteiro e bases teóricas que permitem uma abordagem teológica do pensamento socialista na formação do Partido dos Trabalhadores


Jorge Pinheiro, PhD


Em 2006, quando fiz a defesa de minha tese de doutorado, eu disse que meu objetivo era analisar desde um ponto de vista teológico o pensamento socialista no Partido dos Trabalhadores. E parti do teólogo Paul Tillich porque em seus escritos, principalmente na sua fase alemã [1], ele procurou mostrar que, por sua origem, o pensamento socialista tem base religiosa e mais precisamente cristã. Nesse sentido, Tillich apresentou um roteiro e bases teóricas que permitem tal abordagem teológica do pensamento socialista na formação do Partido dos Trabalhadores.

Agora, passados treze anos da defesa, quero multiplicar com meus leitores, aquela análise teológica do socialismo, partindo de questões levantadas por Tillich: as relações entre ser e consciência; as relações entre massa e mobilização; e as relações entre mito e utopia. Onde, a partir da história da Europa, mostrou que no final da Idade Média foram lançadas as bases do socialismo contemporâneo, quando grupos romperam com as estruturas da sociedade medieval e começaram a fazer um caminho que teve por base a autonomia.

Em A Decisão Socialista [2], afirmou que o socialismo é um movimento de oposição, mas também de mão dupla, porque se por um lado foi um movimento de oposição à sociedade burguesa, por outro, enquanto mediação, uniu-se à sociedade burguesa na oposição às formas feudais e patriarcais de sociedade. Entender esta raiz do socialismo ajuda a compreender as raízes do pensamento político. Assim, na teologia política de Tillich seu primeiro referencial é o ser.

Nesse sentido, podemos dizer que Tillich faz uma fenomenologia política quando analisa questões como o ser, a origem do pensamento político, enquanto mito, e a partir daí procura trazer à tona os elementos não reflexivos do pensamento político conservador. E é a partir da análise do pensamento conservador que Tillich vai explicar o surgimento da democracia e do socialismo.                                                                           

O marxismo: ortodoxia e heterodoxia

Em artigo publicado em Das neue Deutschland [3], em 1919, Paul Tillich considera o socialismo como um produto da evolução espiritual e econômica, que foi lentamente preparado e que se impôs com a Renascença e a Reforma e, posteriormente, com o desenvolvimento do capitalismo. O socialismo surgiu como oposição à cultura autoritária e monolítica da Idade Média e sedimentou suas bases nas criações culturais autônomas dos últimos séculos.[4]

O socialismo só pode ser compreendido a partir desta evolução e sua permanência está ligada diretamente a este desenvolvimento. Deve-se reafirmar, porém, que é do interior do cristianismo que brota o socialismo e que um socialismo sem estes pressupostos é uma quimera. Por isso, ao fazer a análise dos fundamentos do socialismo no Partido dos Trabalhadores devemos, metodologicamente, entender sobre quais princípios ele repousa.[5]

A organização espiritual e econômica da Idade Média, afirma Tillich, estava fundada sobre um sistema de centralização da autoridade que, ancorado no sobrenatural, associava a natureza e o supranatural numa unidade poderosa [6], sujeitando comunidades e povos a tal cosmovisão.

A partir do Iluminismo, tal postura foi duramente questionada, e no domínio espiritual, político, econômico, nada deixou de ser pensado, medido e negado, enfim, confrontado com a consciência pensante. Os sistemas de fé, as formas de governo e autoridade, as definições econômicas sofreram o assalto da autonomia, que não teve nenhum respeito pelas autoridades, quer se digam humanas ou divinas [7].

O sistema de autoridade desabou, para alegria de muito e tristeza de outros. De todas as maneiras, houve o reconhecimento de que a vida cultural não podia ser pensada sem autonomia, e o socialismo começou a se fazer presente. Líderes e camponeses tiveram o mesmo desejo: conquistar a liberdade das mãos do autoritarismo fosse ele imanente ou transcendente [8].

Assim, a autonomia iniciou o seu reinado, o reinado da razão [9]. Pela primeira vez, depois de um milênio e meio, a razão humana não viu limites para seu poder. Através da análise ela penetrou as profundezas da vida cultural e social, simultaneamente, e através da síntese dos elementos descobertos apresentou um sistema novo, racional. Depois de séculos de arbítrio, as pessoas foram possuídas por uma vontade de dar forma ao mundo de maneira racional [10]. E a vida econômica também deveria ser formulada racionalmente. Não era para o prazer de certos indivíduos ou povos que se deveria fazer a lei, mas para a humanidade inteira, sujeito e objeto dos processos econômicos e quem deveria fazê-lo a partir de critérios racionais [11].

A mesma autonomia que substituiu a autoridade, a partir da razão precisava construir um mundo sem arbítrio. Eis o segundo fato que o cristianismo deve levar em conta [12]. Mas, explicou Tillich, sem dúvida foi Marx quem introduziu o “pensamento histórico objetivo do idealismo alemão no socialismo, ao dizer que a razão precisa ser separada da decisão humana e colocada ao nível das necessidades objetivas. O processo dialético é racional e a fé nele é uma fé na razão: uma fé que adquire uma força enorme graças à sua amarração metafísica objetiva e que se tornaria o dogma fundamental de milhões de pessoas” [13].

Foi o processo da própria história que fez o mundo conformar-se à razão e levou este combate a tornar-se vitorioso. E foi essa vitória que deu cara ao mundo que conhecemos como moderno. Para Tillich, a fé na razão está fundamentada sobre os resultados conquistados pela ciência da natureza. Mas atrás da ciência da natureza veio a cultura moderna. Preparada de várias maneiras a partir do fim da Idade Média, ela surge com uma força irresistível na Renascença e “conduziu a uma afirmação alegre deste mundo”, que durante muito tempo foi negado, desdenhado e rebaixado por um outro onírico e místico [14].

Os outros mundos empalideceram diante da nova astronomia, diante da validade universal das leis da natureza, diante da redescoberta da beleza do real na arte, diante da consciência de unidade do finito e do infinito na filosofia da natureza [15]. Foi assim que a imanência ressoou no humanismo e na filosofia das Luzes, com Goethe e no idealismo alemão, da mesma maneira que o socialismo se uniu à consciência da autonomia e à fé do poder formador da razão na construção de um sentimento unitário da vida e do mundo. “Este é o terceiro fato que o cristianismo deve levar em conta” [16], afirmou Tillich. Se o socialismo é, nesse sentido, uma herança da cultura universal, ele tem, no entanto, uma originalidade que não se restringe aos conceitos, mas à experiência vivida.

O conceito de humanidade, disse ainda Tillich, que manifesta a vitória da idéia de tolerância, não teve na evolução da burguesia mais que uma realização acidental. A consciência da humanidade foi neutralizada pela consciência de classe, educação e de dependência nacional [17]. A humanidade se colocou antes de tudo no campo das confissões, sob formas absolutamente contrárias a idéia de uma transformação racional do mundo. Foi somente pela pressão sobre os trabalhadores nos primeiros decênios do moderno capitalismo, explicou Tillich, que nasceu uma “consciência solidária, no coração do qual está presente o sentimento universal de humanidade, que se opõe àquele que vê no homem um meio e não um fim” [18].

O combate contra o feudalismo, contra o capitalismo, contra o nacionalismo e contra o confessionalismo constitui a expressão negativa da consciência incondicional de humanidade, que derruba barreiras e reconhece o humano em cada pessoa. “Este é o quarto fato que o cristianismo deve levar em conta” [19], concluiu Tillich.

O que fica claro em Tillich é que autonomia e socialismo são processos históricos que se complementam, mas que não são idênticos. O processo de autonomia vivido pela sociedade europeia no período que se abriu a partir do Iluminismo e que pôs em xeque a tradição e o autoritarismo, serviria de base para a ação socialista. Autonomia é o momento supremo da razão e da imanência, e é a partir daí que o socialismo construiu um sentimento unitário da vida e do mundo, embora sua originalidade não se limite aos conceitos, mas à experiência vivida.

A luta dos trabalhadores contra a alienação e exclusão social gerou consciência solidária e sentimento universal de humanidade. Mas, ainda assim, ao se limitar ao campo da autonomia, sem uma atitude que permita à incondicionalidade apoderar-se da própria autonomia, o socialismo deixa aberto o caminho para o autoritarismo e o arbítrio.

Quando olhamos o socialismo latino-americano a partir da crítica ao eurocentrismo, podemos dizer que hoje se repete o que sucedeu há quinhentos anos com a conquista da América: o homem europeu, e por extensão estadunidense, constituiu o sentido do ser latino-americano e do brasileiro, encontrado a partir da totalidade de sentido europeia. Na verdade, o  habitante da América índia, negra e mestiça não foi descoberto como outro, mas como o mesmo já conhecido e, em seguida negado, ocultado e transformado em objeto do ego moderno.

O ponto fundamental dessa crítica é que a Europa, num primeiro momento, e os Estados Unidos depois descobriram um novo espaço geográfico, compreendeu-o como horizonte fundamental do ser do centro, campo de batalha no qual exerce uma práxis de dominação [20]. Tal formulação desconstrói o sistema ontológico da dominação, a partir da exterioridade do outro como sujeito ético, como rosto e como corporeidade, que grita e reclama justiça. Os excluídos do sistema cultural ocidental devem ser tomados como centro de um novo modelo de racionalidade, ético-crítica.

Diante das massas crescentes de deserdados que tomam consciência de sua negação originária como subjetividade excluída ou objetivada dentro do sistema dominante, os poderosos utilizam a guerra e, se admitem o diálogo, é no interior de sua comunidade de comunicação hegemônica, que não garante a reprodução e o desenvolvimento da vida humana. A teologia deve pensar a realidade mundial além da fronteira do centro, que distingue entre populações dotadas de direitos e poderes e populações excluídas e utilizadas como instrumentos manipuláveis.

Se entendermos esse processo de construção da dominação, podemos analisar o processo de gestação do Partido dos Trabalhadores a partir da exposição que Tillich faz acerca da passagem da heteronomia à autonomia e, posteriormente, à teonomia, enquanto ciclos que procuram romper a lógica de ferro da dominação. Para ele, os movimentos de massa são encontrados em movimentos religiosos, nos movimentos políticos e raciais de imigrantes e nos movimentos econômicos do socialismo [21]. Embora esses movimentos possam ser encontrados em diversas épocas, também o são em diferentes esferas da cultura. Mas sempre são movimentos de libertação: já que é parteira de escravos, de povos excluídos, ou de escravos livres, trabalhadores assalariados, que a industrialização levou a uma dinâmica de massa que transbordou a história [22].
Notas
[1] Paul Tillich, La dimension religieuse de la culture, 1919-1926, Paris, Géneve, Québec, Les Éditions du Cerf, Éditions Labor et Fides, Les Presses de l’Université Laval, 1990; Christianisme et Socialisme, Écrits socialistes allemands, 1919-1931, Paris, Géneve, Québec, Les Éditions du Cerf, Éditions Labor et Fides, Les Presses de l’Université Laval, 1992; Écrits contre les nazis, 1932-1935, Paris, Géneve, Québec, Les Éditions du Cerf, Éditions Labor et Fides, Les Presses de l’Université Laval, 1994.
[2] Introdução: As duas raízes do pensamento político, Potsdam 1933, Gesammelte Werke, II, pp. 219-365.
[3] Publicado posteriormente em Christianisme et Socialisme I in Christianisme et Socialisme, Écrits socialistes allemands (1919-1931), Les Éditions du Cerf, Éditions Labor et Fides, Les Presses de l’Université Laval, 1992, pp.23-30.
[4] Idem, op.cit., p.23.
[5] Idem, op.cit., p.23.
[6] Idem, op.cit., p.24.
[7] Idem, op.cit., p. 24.
[8] Idem, op.cit., p.24.
[9] Idem, op.cit., p.24.
[10] Idem, op.cit. pp.24-25.
[11] Idem, op.cit, p. 25.
[12] Idem, op.cit. p.25.
[13] Idem, op.cit, p. 25.
[14] Idem, op.cit., p.25.
[15] Idem, op.cit., p.25.
[16] Idem, op.cit.,p. 26.
[17] Idem, op.cit., p.26.
[18] Idem, op.cit., p.26.
[19] Idem, op.cit., p.26.
[20] Alessia Ansaloni, A nova Conquista: análise de um filósofo periférico, Universidade de Bolonha.
[21] Idem, op.cit., p. 81.
[22] Idem, op. cit., p.81.