lundi 8 avril 2024

Justice, paix et joie

La pensée chrétienne aujourd'hui

Paul Tillich

Justice, paix et joie

Jorge Pinheiro

"Dans l'avenir, la montagne du Temple de l'Éternel sera la plus haute de toutes et s'élèvera au-dessus de toutes les montagnesLes peuples de toutes les nations s'y précipiteront et diront : "Montons sur la montagne, allons au temple de l'Éternel d'Israël. Il nous enseignera ce qu'il faut faire, et nous marcherons dans ses voies. Car c'est de Jérusalem que vient l'enseignement de l'Éternel, c'est de la montagne de Sion qu'il parle à son peuple. L'éternel sera le juge des nations, il tranchera les différends entre les peuples. Ils transformeront leurs épées en socs de charrue et leurs lances en faucilles.Plus jamais les nations ne feront la guerre et ne se prépareront au combat. (Prophète Isaïe).

Jorge Pinheiro

Montpellier, Hérault, France, 20 décembre 2021.

Il est titulaire d'un post-doctorat (2011), d'un doctorat (2006) et d'un master en sciences religieuses de l'université méthodiste de São Paulo (2001). Diplômé en théologie de la Faculté théologique baptiste de São Paulo (2001). Professeur et journaliste professionnel. Il travaille dans les domaines des sciences religieuses et de la théologie, se spécialisant dans la relation entre la religion et la société.

Pour entamer la conversation

Face à des chrétiens éloignés de leur foi et à la parole chrétienne devenue une marchandise, je pose une question : y a-t-il une relation entre le présent et l'esprit critique et transformateur du christianisme ?

J'invite les hommes et les femmes à réfléchir à ce que le présent signifie en tant que défi politique pour la multiculture brésilienne. Parler du présent, c'est d'abord dire que nous passons d'une contingence à quelque chose de différent, qui peut être inférieur ou supérieur, mais qui n'est jamais le même.

Le présent fait toujours partie d'une situation plus générale et s'inscrit dans un processus. Et pour lire le présent, on peut recourir à l'analyse historique, à l'évaluation critique ou à la construction philosophique. Parfois, cependant, l'un de ces éléments échoue. C'est pourquoi il ne suffit pas d'observer le présent. Nous y sommes trop attachés, ce qui peut nous conduire à juger l'ici et le maintenant et à oublier que nous devrions nous tourner vers l'avenir.

L'instant est important, mais transformer l'examen du présent en un jugement subjectif, c'est opérer une réduction, voir la situation comme une totalité et une permanence. Cette façon de voir les choses place la situation à un niveau très élevé et la perspective que nous avons devient globale, malgré son caractère individuel et limité.

Une telle analyse du présent peut conduire à une large approbation et toucher émotionnellement des secteurs significatifs de communautés entières. C'est une façon de voir les choses, mais elle est irresponsable, même lorsqu'elle présente des analyses de la situation et des perspectives d'avenir. Pourquoi irresponsable ? Parce qu'elle n'assume pas ses responsabilités. Parce qu'elle ne reconnaît pas les limites de l'observateur et de son propre horizon.

Mais s'il existe un niveau plus large que celui analysé, nous sommes amenés à parler de la situation actuelle comme d'une possibilité. Mais est-il possible d'atteindre un tel niveau d'observation ? S'il existe un point de vue plus large à partir duquel un observateur du présent peut se positionner, il doit être libéré des contraintes de l'historicisme. C'est pourquoi nous partirons ici du cheminement de Paul Tillich, philosophe des religions et théologien de la culture.

Un prophète de l'Ancien Testament, Sophonie, disait que les humbles devaient se tourner vers l'éternel, suivre la voie donnée... Fais ce qui est juste et sois humblePeut-être échapperez-vous ainsi au châtiment le jour de la colère du Seigneur.

On peut dire que les hommes, militants et révolutionnaires, ont su interpréter une époque donnée. C'est là que le présent croise l'esprit critique et transformateur du christianisme. En suivant la voie ouverte, on peut dire que le christianisme, lorsqu'il est radical, exprime l'inquiétude et le mécontentement face aux événements sociaux concrets.

Entre le christianisme radical et l'action consciente de l'intellectuel militant, il y a une recherche éthique de réponses. Tous deux représentent une certaine communauté, ont une fonction qui dépasse les structures données et, malgré leur nature organique, exercent une autonomie par rapport aux pressions sociales qu'ils subissent. C'est de cette position que naît la force critique et la prise de conscience qu'il existe d'autres alternatives que celles exprimées par le pouvoir.

Ce christianisme social face au présent ne peut être appréhendé par la lecture de ce qui a été présenté dans le passé, car il recherche une compréhension qui ne peut être ébranlée. Et cette interprétation ne peut pas être basée sur notre propre expérience ou même sur l'histoire des communautés de foi.

Tout changement, toute transformation exige une compréhension du moment dans lequel nous vivons qui va au-delà du simple historique, de l'ici et du maintenant. Elle doit être tournée vers l'avenir, elle doit comprendre que dans la recherche permanente de la justice, il y a un conflit entre la nécessité et la transformation, entre la créativité et la nouveauté. Ce défi ne peut être résolu par une seule personne, aussi protestante ou sociale soit-elle. Le sujet de la transformation, de la justice, de la paix et de la joie sera en fin de compte ...


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