mardi 15 septembre 2020

Religion et socialisme

SOCIALISME ET RELIGION 
Une lecture du processus de fondation du «Partido dos Trabalhadores» 
DANS L’OPTIQUE DE PAUL TILLICH 
Par JORGE PINHEIRO 

Introduction 

Dans la pensée de Paul Tillich, religion et politique ne sont pas deux réalités séparées. Selon lui, les racines de la pensée politique ne sont pas de simples idées. La pensée politique est l'expression d'une existence politique, d'une situation sociale. On ne peut pas comprendre la pensée quand on sous-estime les réalités sociales dans lesquelles surgit la pensée politique. Les racines de la pensée politique ne peuvent agir à force égale à tout moment et dans chaque groupe. L´une ou l´autre peut prédominer. Ceci dépend de groupes ou de formes de domination déterminés, des structures socio-psychologiques et de l'interaction avec la situation sociale objective. Aussi convient-il de poser la question de savoir: jusqu´où Paul Tillich a-t-il quelque chose à dire concernant l'action humaine et sociale dans un pays du Tiers Monde? Et peut-il fournir des éléments pour une analyse du rapport religion-politique au Parti des Travailleurs? 

Les socialismes du PT 

Pendant la première campagne du Parti des Travailleurs, en 1982, quand Luiz Inácio Lula da Silva s’est présenté aux élections pour le poste de gouverneur de l´État de São Paulo, les slogans da sa liste, qui portait le numéro “3”, étaient: “Votez trois le reste est bourgeois” et “travailleur vote travailleur”. Selon sa Charte de Principes, le PT s´est érigé sur l´idée que “l'émancipation des travailleurs est l´oeuvre des propres travailleurs, lesquels savent que la démocratie demande une participation organisée et consciente et que, comme classe exploitée, ils ne devraient jamais attendre de l´action des élites privilégiées la solution de leurs problèmes". Et dans son Manifeste de fondation, le PT révélait dejá les motifs de son désir d’accéder au pouvoir. “Le PT prétend accéder au pouvoir et à la direction de l'État pour accomplir une politique démocratique, du point de vue des travailleurs, tant sur le plan économique que social. Le PT cherchera à conquérir la liberté afin que le peuple puisse construire une société égalitaire où il n'y ait ni exploité ni exploiteur” . 

Lors de la première Convention Nationale du Parti des Travailleurs, à Brasília, Lula affirmait clairement le caractère socialiste du Parti : “Le socialisme que nous voulons sera défini par tout le peuple, comme exigence concrète des luttes populaires, comme réponse politique et économique globale à toutes les aspirations concrètes que le PT est capable de prendre en charge. Ce serait très facile pour nous, confortablement assis ici dans l´enceinte du Sénat de la République, d´opter pour l´une ou l´autre définition. Ce serait très facile et maladroit. Le socialisme que nous voulons ne naîtra pas d´un décret, ni le nôtre, ni de personne”. “Le socialisme que nous voulons se définira par les luttes quotidiennes, de la même façon que nous sommes en train de construire le PT. Le socialisme que nous voulons devra être l'émancipation des travailleurs. Et l´affranchissement des travailleurs sera l´oeuvre des propres travailleurs”. 

Mais le socialisme des courants syndicalistes représentés par le discours de Lula, était fort différent du marxisme-léninisme et du trotskysme des groupes de militants de gauche qui avaient participé à la formation du PT. La pression croissante des courants “gauchistes” conduisit les militants syndicaux de la ligne majoritaire à se structurer autour d'une tendance qui prit le nom d’ Articulation. Quand l’opposition de gauche devint plus marquée, au cours de la 5e Rencontre Nationale, le PT finit par voter une « Motion sur les Tendances ». Par suite, furent expulsés du Parti des Travailleurs la Convergence Socialiste, la Cause Ouvrière et le Parti Communiste du Brésil. Ayant accepté la Motion de Tendances, les autres groupes se sont dilués dans l’ensemble du parti. Mais l'expulsion des groupes organisés et la dissolution des autres groupes n'a pas éliminé le rêve socialiste de construire une société sans classes et égalitaire, en tant que pensée de base. Au contraire, le rêve socialiste est devenu le centre de l´idéal petiste, autour duquel se sont réunis un syndicalisme actif et courageux et le solidarisme chrétien. 

Tillich et les racines du socialisme 

Dans son oeuvre “La Décision Socialiste”, Paul Tillich affirme son vote de confiance dans le progrès humain. Partant d'une philosophie politique où l'Être est le principal référentiel, il développe une phénoménologie qui ramène à la surface des éléments non réfléxifs de la pensée politique, avec des sujets comme l'Être et l'origine mythique des discours du pouvoir. Rappelons ici la critique d´Ernst Bloch à Freud, quand il présente la Psychanalyse comme un retour à l'origine, dont le résultat serait la conformité aux normes sociales. De ce fait, le mythe ne serait pas transformateur. Seule l'utopie, comme « rêve éveillé », posséderait un caractère progressiste et pourrait se présenter comme révolutionnaire. 

“L’esprit de l’utopie (une expression d’Ernst Bloch) est la force qui transforme la réalité. Il est le ressort dessous les grands mouvements de l’histoire: il est la tension qui tire l’homme de sa tranquillité et de ses certitudes, et le plonge dans de nouvelles incertitudes, dans une inquiétude nouvelle. L’utopie est la force du nouveau.” Bien qu’il renvoie à Bloch au sujet de l'utopie, Tillich n'était pas aussi radical que lui. Partant du mythe, Tillich perçoit la nécessité de le rompre, tout en le traversant, pour enfin le récupérer. Dans ce sens, les symboles doivent être percés afin que l'on puisse savoir ce qu'ils évoquent. Et c'est ce qui doit se passer avec le mythe de l'origine : il ne peut pas être abandonné, mais plutôt percé. La question existentielle, présente dans cette philosophie politique tillichienne, conduit à une anthropologie existentielle. Elle est traversée par la religion qui est la dimension de la profondeur, le spectre de la profondeur dans la totalité de l'esprit humain. 

La méthaphore de la profondeur signifie que l'aspect religieux pointe en direction de ce qui, dans la vie spirituelle de l'être humain, est l’ultime, l’infini et l’inconditionnel. Au sens large et fondamental du terme, la religion est la préoccupation ultime [ultimate concern]. Cette préoccupation se manifeste absolument dans toutes les fonctions créatives de l'esprit humain. Et la religion constitue la substance, le fondement et la profondeur de la vie spirituelle de l'être humain. Cependant, comme l’affirmait Tillich, quand on soulève la question des racines de la pensée socialiste, il est nécessaire d´aller beaucoup plus à fond, parce que le socialisme est un mouvement d'opposition bilatéral: un mouvement d'opposition contre la société bourgeoise, mais qui, en tant que médiation, se joint à la société bourgeoise contre les formes féodales et patriarcales de société. 

L'origine est ce qui fait émerger. Cette apparition donne lieu à quelque chose de nouveau, qui n' existait pas auparavant, qui produit une conscience propre, différente de l'origine. La réalité que nous sommes est absolument contingente, mais c'est aussi quelque chose qui nous est propre. C'est une tension entre l´être-jeté (Verworfensein) et l´être-en-propre. Pour Tillich, l'origine ne nous libère pas. On ne peut pas dire qu'elle était et qu´elle n´est plus. Nous sommes constamment attirés par l'origine: celle-ci nous fait émerger, nous maintient fermes. C'est elle qui nous établit comme quelque chose, en tant qu'essence. De cette manière, l´être-jeté dans le monde suppose le cheminement vers la mort. Selon Tillich, la conception conservatrice admet l'apparition de l'éternel dans le temps qui repose sur le passé. C’est la raison pour laquelle elle nie tout changement, présent ou futur. La force de cette conception se base sur le fait qu´elle considère l'éternel comme une réalité donnée et non pas comme résultat de l'action culturelle et religieuse de l'être humain. La conception conservatrice reconnaît aussi le kairos, mais elle le situe dans le passé. “On y dit de Jesus que son kairos n’etait pas encore venu: et puis qu’à un moment ou l’autre il est venu « en kairo », à l’instant où les temps étaient dans leur plénitude. C’est seulement pour la réflexion abstraite, objective, que le temps est une forme vide, pouvant recevoir n’importe quel contenu. 

Mais pour celui qui vit et a conscience de ce qu’est un évenement créateur, le temps est chargé de tensions, de possibilités et d’impossibilités; il est qualitatif et riche de contenu; tout n’est pas possible en tout temps, tout n’est pas vrai en tout temps, tout n’est pas exigé à tout moment. (...) C’est dans cette vive et très profonde conscience de l’histoire que s’enracine l’idée du kairos; et c’est à partir de là qu’elle doit être élaborée en concept d’une philosophie de l‘histoire consciente. » La conception conservatrice ne considère pas le fait que s´il est apparu dans le passé comme événement unique, c’est aussi lui qui se révèle dans chaque Oui et chaque Non du passé, du présent et du futur. C’est sur une telle vision que repose la pensée politique conservatrice. En elle, le sens supratemporel du kairos est perdu. Le mythe exprime de manière riche cet état de choses, en rendant témoignage des événements dans lesquels le groupe humain perçoit son origine. Dans tous les mythes résonne la loi cyclique de la naissance et de la mort. Tout mythe est mythe de l'origine; il répond à la question de la providence et apporte la raison pour laquelle nous sommes attachés à l'origine et nous sommes sous son emprise. La conscience mythique originelle est la racine de toute pensée politique conservatrice et romantique. Mais l'être humain va au-delà de sa position de réalité donnée, il va au-delà du se situer devant le cycle de la naissance et de la mort. Il fait l'expérience d'une exigence qui le sépare de l'immédiat de la vie et qui l’amène à se situer devant la providence avec une autre question: "pourquoi?" 

Cette question rompt le cycle de manière fondamentale, élève l'être humain au-dessus de la sphère du simple vivre. Le "pourquoi" est l’exigence de quelque chose qui n'est pas ici, qui doit se faire réalité. Il est au-delà de l´affirmation de ce qui est déjà. L´exigence nomme ce qui doit être. Ce qui doit être n'est pas déterminé par l’affirmation de ce qui est déjà; c’est-à-dire que telle exigence impose à l'être humain l'inconditionné. Telle est la liberté de l'être humain: sa volonté n´est pas libre, mais il n´est pas emprisoné, en tant qu'être humain, dans ce qui est donné. Le cycle de la naissance et de la mort a été brisé, son existence et son action ne sont pas enchaînées par la simple propagation de son origine. Quand cette conscience s’impose, les liens de l'origine sont défaits, le mythe originel est cassé. La rupture du mythe originel par l'inconditionné de l’exigence est la racine de la pensée politique libérale, démocratique et socialiste. Mais la conception progressiste considère l'éternel comme une cible existant à l’infini,à chaque époque, mais qui ne fait pas irruption. Ainsi, les temps deviennent vides, sans décision, sans responsabilité. 

Dans la conception progressiste, il y a une tension face à ce qui fut. Mais la conscience du fait que la cible est inaccessible la rend débile et produit un compromis continuel avec le passé. La conception progressiste n'offre aucune option à ce qui est donné. Elle se tranforme en un progrès mitigé, en critique ponctuelle dépourvue de tension, où il n’y a aucune responsabilité ultime. Ce progressisme mitigé est l'attitude caractéristique de la société bourgeoise. C'est un danger qui menace constamment, c'est la suppression du Non et du Oui inconditionnés, la suppression de l'annonce de la plénitude des temps. Ce progressisme mitigé est le véritable adversaire de l'esprit prophétique. Mais, sans l'utopie, il n’y a pas de protestation, ni d’esprit prophétique. “Cela est exact dans la mesure où chaque tension orientée vers l’avant comporte une représentation de ce qui doit venir et de ce que l’on entend comme réalisation de l’idéal. La considération des limites objectives inhérentes à toute chose à venir reste sans effet pour l’agir lui-même et ne doit pas l’ influencer. Voilá pourquoi l’esprit de l’utopie est présent dans tout agir inconditionnellement décidé, dans tout agir orienté vers la transformation du présent”. 

L'utopie veut réaliser l'éternité dans le temps, mais elle oublie que l'éternel ébranle le temps et tout son contenu. C'est pour cela que l'utopie conduit nécessairement à la déception. Le progrès mitigé est le résultat de l'utopie révolutionnaire désillusionnée. L'idée du kairos naît de la discussion avec l'utopie. Le kairos comporte l'irruption de l'éternité dans le temps, le caractère absolument décisif de cet instant historique en tant que destin; mais la conscience du kairos sait qu’un état d'éternité ne peut pas exister dans le temps, que l'éternel est, dans son essence, ce qui fait irruption dans le temps sans cependant s’y fixer. Ainsi, la réalisation de la vision prophétique se trouve au-delà du temps, là où l'utopie disparaît, mais non pas son action. Selon Tillich, tout changement, toute transformation exige une compréhension du moment vécu, celui qui va au-delà du simplement historique, de l’hic et nunc. Telle compréhension doit se projeter dans le futur, doit saisir qu’il y a dans l'esprit prophétique de la responsabilité inéluctable un choc entre ce kairós et l'utopie, qui pense fixer l'éternité dans le temps présent. 

Un tel défi ne peut être résolu par l’être humain seul, même quand il personnifie l'esprit de la prophétie. Le sujet de la transformation sera, en dernière instance, la masse. Pour Tillich, ces deux racines de la pensée politique maintiennent entr’elles une relation qui est plus qu’une simple juxtaposition. Personne ne peut comprendre le socialisme sans expérimenter l’exigence de sa justice comme une demande de l'inconditionné. Qui ne s'est pas confronté au socialisme ne peut pas en parler, sinon comme l'expression de ce qui vient du dehors. L’on ne peut parler vraiment de socialisme que parce qu’il s’oppose aux tendences politiques qu'ils défendent. C´est ici que se trouve le noeud de l'origine. Mais tout système politique requiert l’autorité, pas seulement dans le sens de posséder des instruments de force, mais aussi en termes de consentement muet ou manifeste des personnes. 

Tel consentement est possible si et seulement si le groupe qui est au pouvoir représente une idée puissante qui ait du sens pour tous. “Le socialisme que nous voulons est donc celui qui pose en théorie et en pratique la question de la possibilité que la vie ait un sens pour tous les individus et tous les groupes de la société, et qui s’efforce de répondre à cette question au plan de la réalité et de la pensée. Un tel socialisme est plus qu’un simple mouvement politique, et même plus qu’un simple mouvement prolétarien. C’est un mouvement qui cherche à appréhender chaque aspect de la vie et chaque groupe de la societé.” Il y a, par conséquent, dans la sphère politique un rapport entre l'autorité et l'autonomie. C´est exactement pour cela que socialisme et religion, pour Tillich, sont entrelacés et n'existent pas sans nécessité de correction, c´est à dire, nécessité de la démocratie. 

Le PT et le mythe de l'origine 

Pour le Parti des Travailleurs, le mythe de l'origine fondatrice, c´est le socialisme qu'il traduit dans l'admiration quasi-religieuse d'une expérience: la révolution cubaine. Cette admiration est présente dans la défense permanente de la révolution cubaine, de ses chefs et de ses actions politiques, même les plus contradictoires et contestables. Ce mythe fondateur se déploie en deux autres, dont les origines remontent à la révolution française et aux socialismes utopique et marxiste: la construction de la nouvelle démocratie, ayant racines dans les bases de la société et soutenue par les décisions de la majorité ; et une société qui exprime la volonté de tous les travailleurs exploités par le capitalisme. Mais la fondation du Parti des Travailleurs ne peut pas être comprise si nous ne saisissons pas la présence du solidarisme catholique qui a fonctionné comme amalgame des idées démocratiques et socialistes. 

D’après Tillich, une église qui construit son message et sa dévotion à Dieu au-dessus du Dieu du théisme, sans sacrifier ses symboles concrets, peut être l’intermédiaire d'un courage qui incorpore le doute et l'insignifiance. C´est une Église sous à la Croix, qui prêche le Crucifié, celui qui a crié vers Dieu après que la confiance l'eût abandonné dans l'obscurité du doute et de l'insignifiance. Faire partie d’une telle église est recevoir un courage d'être dans le lequel nous pouvons perdre notre ego et à travers lequel nous recevons notre monde. Ce catholicisme de base qui, dans les années de la dictature militaire, a clamé vers Dieu face au doute et à l'insignifiance, a été présent dans la formation du Parti des Travailleurs et lui a laissé son empreinte. Empreinte qui, mêlée à d’autres expressions de foi, s’est traduite dans la préoccupation pour les brésiliens exclus, peuple sans citoyenneté et menacé par la faim. 

Devant de tels défis, l´origine et utopie cèdent la place aux propositions immédiates de défense de la vie. Ici, le mythe est transpercé et la clameur prophétique se fait présente. Nous ne pouvons pas dire que le Parti des Travailleurs ait brisé tous ses mythes d’origine, puisque c’est un processus psycho-social et historique, mais lorsque il soulève la question du "pourquoi", c’est alors qu’il commence à se détacher des origines. C’est ici que réside le défi que l´avenir impose au Parti des Travailleurs: maintenir son idéal de l'origine, sans pour autant se laisser endurcir par lui; projeter ses rêves sans sacrifier des vies sur l'autel de l'utopie; être démocrate, quand l'intolérance et l’arbitraire ont toujours marqué et font partie intégrante de la tradition politique brésilienne. Et, enfin, être voix prophétique, qui se situe au delà du temps et des classes, là où l'utopie disparaît, mais non pas son action. 

Toulouse, le 24 mai 2003. Jorge Pinheiro







jeudi 3 septembre 2020

Profetismo e literatura profética no Antigo Testamento

A profecia clássica ou canônica representa a maturidade do profetismo em Israel. E, segundo Byron Harbin, querido mestre de teologia e vida (1997), evidencia um alto grau de qualidade espiritual e moral de mensagem e conduta. 

Mas, neste texto queremos apenas tocar uma questão que o profetismo levanta, o da produção do texto profético. 

Na verdade, as mensagens eram, em primeiro lugar, pregadas. Só depois eram escritas e guardadas para a posteridade. Mas esse processo não era simples. Não nascia de uma necessidade meramente intelectual ou mesmo de uma cultura que privilegiava o texto. Nesse sentido, é uma erro considerar a profecia canônica ou clássica como uma profecia que nasce voltada para o texto. 

Um trabalho de equipe 

Os livros proféticos são coleções das revelações proféticas, e assim como em relação à grande maioria das escrituras bíblicas, existe um longo caminho entre a experiência revelatória do profeta e a redação final desses livros. 

O termo coleção usado acima implica que o profeta não é um autor solitário, no sentido romântico do termo, e que não necessariamente foi ele mesmo, mas outros, que nós chamamos aqui colecionadores e editores, que deram a seus textos a forma literária que conhecemos atualmente. 

Os profetas enquanto receptáculos das revelações divinas, seus discípulos, e aqueles que coletaram e editaram essas revelações são os autores primeiros de um complexo modo de produção literário que resultou nos livros dos profetas como os conhecemos hoje. 

Sem dúvida, a recepção da revelação divina é a função fundamental do profeta. Mas a apresentação dessa revelação podia ter dois destinos: aquela que está dirigida à Israel e outras nações, ou mesmo a pessoas em especial; e aquela que está dirigida ao próprio profeta e à sua vida pessoal. É normal que as revelações que estão no primeiro grupo tenham sido guardadas e posteriormente editadas, sem maiores problemas. Mas com as revelações privadas, dirigidas em especial ao profeta, esse processo sofria certa mediação. É verdade que o profeta nunca via a si próprio como um ser privado. Ele é sempre um arauto.

Cada revelação é uma mensagem. Vemos isso em Isaias, Jeremias e Ezequiel, quando apresentam suas confissões, lutas e desventuras pessoais (Jr 12:1-6; 15: 15-21; 20:7-18). 

Por isso, uma análise mais detalhada dos livros proféticos nos mostra que por trás da revelações proféticas encontramos muitas passagens de caráter histórico, com datas, notícias e descrições de episódios da vida dos profetas. Exemplos típicos são o conflito entre Amós e os sacerdotes de Betel (Am 7), a história do casamento de Oséias (Os 1, 3), o encontro de Isaias e Acaz (Is 7), a narrativa de como Isaias andou nu (Is 20), o conflito entre Jeremias e Ananias (Jr 28), a história da fidelidade dos recabitas (Jr 35), as narrativas de Gedalias e a migração para o Egito (Jr 40) e muitas informações cronológicas e notas em Ezequiel, Ageu e Zacarias. Essas passagens sobre a vida particular dos profetas cumpre vários propósitos. Em primeiro lugar, servem de pano de fundo para os oráculos de Iaveh, indicando o que as ocasionou. Em outros casos, estão ligadas ao propósito e desenvolvimento do gênero literário utilizado, formando uma espécie de “lenda profética”. 

Todo esse conjunto, que inclui aquele que recebe a revelação, seus discípulos, os colecionadores dos textos e os editores, dentro de um processo temporal e histórico, forma o modo de produção da literatura profética clássica no Antigo Testamento.

De próprio punho 

Quando analisamos o material primário da literatura profética a primeira questão é tentar definir o que foi escrito pelo próprio profeta. 

Logicamente, essa é uma questão muito difícil de definir, pois significa separar o que pode ter sido escrito de próprio punho, daquilo que foi ditado. Por isso, é comum considerar que ambos os processos estão ligados a um só autor, o profeta, quer tenha escrito ele mesmo ou ditado. Mas, em outros casos temos a revelação apresentada aos discípulos do profeta. Nesses círculos proféticos, o oráculo era ouvido, memorizado e retransmitido. Entre o material entesourado por esses círculos estão as confissões proféticas, como encontramos no livro de Jeremias, quando suas visões, em especial as primeiras, e suas lembranças são apresentadas. 

Parte desse material parece ter sido comunicado pelos próprios profetas e está escrito na primeira pessoa. Vemos isso nas visões do livro de Amós, na segunda narrativa do casamento de Oséias, na visão inaugural de Isaias, e também em Jeremias, Ezequiel e Zacarias. É um estilo biográfico, embora muitas vezes apresente outra característica, a conversação entre duas pessoas. 

Os discursos dos profetas nem sempre foram transmitidos como os temos atualmente nos textos finais. Nós os temos, em muitos casos, na forma de reproduções livres. 

Um exemplo disso encontramos em Jeremias 7 e 26, já que ambos são intitulados o sermão do templo de Jeremias. O capítulo 7 apresenta uma versão longa, detalhada, enquanto o capítulo 26 é um breve resumo do discurso direto de Jeremias. O conteúdo de ambos permanece o mesmo, mas cada um representa uma reprodução livre do discurso feito por Jeremias, isto porque nem sempre um texto mais longo ou detalhado traduz maior fidelidade em relação ao original. 

Em todo o processo, a providência do Senhor 

É importante entender esse processo por que traduz a realidade da compilação, que significava arrumar o texto, às vezes cronologicamente, outras segundo o assunto tratado, ou mesmo por tema. 

Exemplos desse processo temos nos livros de Amós e a utilização da expressão “ouvi esta palavra” (3:1; 4:1; 5:1), que serve para introduzir três mensagens semelhantes, que compõem a segunda parte do livro. Da mesma maneira, o trabalho do editor, aparece através do acréscimo de datas e referências históricas, que servem assim para situar a mensagem profética. 

Voltando a Amós, vemos em 1:1: “As palavras de Amós, que estava entre os pastores de Tecoa, o que ele viu a respeito de Israel, nos dias de Uzias, rei de Judá, e nos dias de Jeroboão, filho de Joás, rei de Israel, dois anos antes do terremoto”. Em linguagem jornalística ou editorial moderna chamaríamos essa introdução de lead do texto, já que situa e explica quem é o autor e em que época se deram os fatos que serão relatados.

Tecnicamente, essa preocupação mostra a maturidade e um compromisso com a veracidade do que será dito em seguida. Apesar da complexidade do processo de produção do texto profético canônico, vemos em tal processo a mão de Deus cuidando em preservar aquilo que Ele desejava que as gerações futuras conhecessem. Graças a Deus por sua providência!



dimanche 30 août 2020

Renovando nossa aliança com Deus

A Bíblia nos ensina qual deve ser o padrão de nosso relacionamento com Deus. E chamamos esse relacionamento de aliança, de acordo. 

E, assim, vamos dar uma olhada lá no passado, para aprender sobre a renovação da aliança. Senaqueribe subiu ao trono assírio em 705 antes de Cristo e teve que enfrentar uma revolta na Babilônia, mas não só lá: todas as províncias do oeste se levantaram. Acreditavam ter chegado o momento da libertação. O Egito prometeu ajudar aos rebelados. A coalizão integrava Tiro, cidades fenícias; Ascalon e Ecron, cidades filistéias; Moabe, Edom e Amon; e Ezequias, de Judá, entrou como um dos chefes da revolta. Fortificou suas defesas e preparou-se para o ataque da Assíria. O que não se fez esperar. 

Senaqueribe em 701 a.C. atacou Tiro e venceu. Depois foi a vez de Biblos, Arvad, Ashdod, Moabe, Edom e Amon, que se entregaram e pagaram tributo a Senaqueribe. Ascalon, Ecron e Judá, resistiram. Senaqueribe tomou primeiro Ascalon. Os egípcios tentaram socorrer Ecron e foram derrotados. E foi a vez de Judá. Senaqueribe tomou 46 cidades fortificadas em Judá e cercou Jerusalém. Nos Anais de Senaqueribe se diz o seguinte:

"Quanto a Ezequias do país de Judá, que não se tinha submetido ao meu jugo, sitiei e conquistei 46 cidades que lhe pertenciam. Quanto a ele, encerrei-o em Jerusalém, sua cidade real, como um pássaro na gaiola”. 

Entretanto, por motivos desconhecidos, talvez uma peste, ele levantou o cerco a Jerusalém e voltou para a Assíria. Jerusalém voltou a respirar, no último minuto. Mas teve que pagar tributo aos assírios. Aparentemente, não se sabe por que Jerusalém se salvou. Mas 2Reis 19.35-37 diz que o Anjo do Senhor atacou o acampamento assírio. Existe uma notícia de Heródoto, História II, 141, segundo a qual num confronto com os egípcios os exércitos de Senaqueribe foram atacados por ratos, o que levanta a hipótese de que a peste bubônica tenha grassado em seu exército. 

Para Hermann, estudioso do assunto, "pode-se considerar que algum fato, acontecido no acampamento assírio que assediava Jerusalém, tenha obrigado à partida; mas isto não exclui que Ezequias tenha enviado o seu tributo e renovado de modo ostensivo o tratado de vassalagem, cuja ruptura provocara a invasão assíria". Outra questão é se teria havido uma segunda campanha de Senaqueribe na Palestina. De qualquer maneira, segundo os Anais de Senaqueribe, o tributo pago por Ezequias ao rei assírio foi significativo: 

"Quanto a ele, Ezequias, meu esplendor terrível de soberano o confundiu e ele enviou atrás de mim, em Nínive, minha cidade senhorial, os irregulares e os soldados de elite que ele tinha como tropa auxiliar, com 30 talentos de ouro, 800 talentos de prata, antimônio escolhido, grandes blocos de cornalina, leitos de marfim, poltronas de marfim, peles de elefante, marfim, ébano, buxo, toda sorte de coisas, um pesado tesouro, e suas filhas, mulheres de seu palácio, cantores, cantoras; e despachou um mensageiro seu a cavalo para entregar o tributo e fazer ato de submissão". 

Essa informação concorda com a de 2Reis 18.13-16: 

"No décimo quarto ano do rei Ezequias, Senaqueribe, rei da Assíria, veio para atacar todas as cidades fortificadas de Judá e apoderou-se delas. Então Ezequias, rei de Judá, mandou esta mensagem ao rei da Assíria, em Laquis: 'Cometi um erro! Retira-te de mim e aceitarei as condições que me impuseres'. O rei da Assíria exigiu de Ezequias, rei de Judá, trezentos talentos de prata e trinta talentos de ouro, e Ezequias entregou toda a prata que se achava no Templo de Iaveh e nos tesouros do palácio real. Então Ezequias mandou retirar o revestimento dos batentes e dos umbrais das portas do santuário de Iaveh, que... rei de Judá, havia revestido de ouro, e o entregou ao rei da Assíria". 

Com isso, a reforma que Ezequias tinha dado início perdeu o rumo. Seu sucessor Manassés foi um dos piores e mais longos governos de Judá. Foram 55 anos de governo. No final do governo de Manassés o imperialismo assírio começou a entrar em declínio. Era uma época de sincretismo religioso. Deuses, cultos e costumes se misturavam, e os assírios temerosos de perder o poder político, oprimiam os cultos nacionais, tentando manter sua influência. Tal situação ameaçava o culto a Iaveh. Mas quem protestava era reprimido. Manassés foi sucedido pelo filho Amon que acabou assassinado por opositores aos assírios. E foi entronizado, com apenas 8 anos de idade, seu filho Josias, em 640 a.C.. Durante seu reinado, Judá alcançou esperançosa independência. 

A reforma de Josias e o Deuteronômio 

Assim, a Assíria viveu seus estertores, enfrentando levantes violentos provenientes de vários pontos do império. Povos oprimidos pela extrema violência assíria levantaram suas cabeças. Principalmente os babilônios e os medos, artífices da derrocada definitiva da Assíria, entre 626 e 610 a.C. Foi um momento especial para Judá. Houve um renascimento do nacionalismo e o rei Josias deu início a uma reforma, descrita em pormenores em 2Reis 22.3-23.25 como sua grande obra política. A reforma começou por volta do ano 629 a.C., décimo segundo do reinado de Josias, que tinha 20 anos de idade. 

Aproveitando o debilitamento assírio, Josias recuperou o controle sobre as províncias do antigo reino de Israel, cobrou tributos e melhorou suas defesas. Fez uma limpeza geral no país: cultos e práticas estrangeiras, introduzidos em Judá sob a influência assíria, foram eliminados. A magia e as adivinhações foram banidos. Os santuários do antigo reino de Israel, considerados idólatras, destruídos. E no templo de Jerusalém foi recuperado um código de leis, o núcleo do atual livro do Deuteronômio, como se lê em 2Rs 22. Segundo alguns, escrito no reino do norte e levado para Jerusalém em seguida à destruição de Samaria, em 722 a.C. Segundo outros, escrito em Jerusalém mesmo, durante o governo de Ezequias, por grupos fugidos do norte. O Deuteronômio original compreendia os capítulos 12.1-26.15 -- um código de leis de renovação da aliança -- ornamentado por uma introdução, os atuais capítulos 4.44-11.32, e uma conclusão, os capítulos 26.16-28.68. 

Ao ser promulgado por Josias em 622 a.C. como lei oficial do Estado, o Deuteronômio deu vida à reforma, mostrando ao povo que Judá podia confiar em Deus, porque essa era a promessa davídica. Era preciso reviver as antigas tradições mosaicas. O livro de 2Crônicas 34 a 36 narra este que foi dos maiores avivamentos experimentados por Israel, dirigido por Josias (c. 639-609 a.C.), que morreu, em batalha, aos 39 anos. Aos 16 anos começou sua vida espiritual e aos 20 fez uma reforma no reino de Judá. Josias herdou uma nação idólatra, com templos pagãos e bosques dedicados às divindades assírias e dos povos vizinhos: Baal, Milcom, Moloque e Astarote. O povo estava perdido e sem rumo. Mas, Josias superou os problemas graças a dois recursos. 1. A oração, que cumpriu um papel especial no reavivamento. Jovem ainda Josias começou a buscar ao Senhor (2Crônicas 34.3). 

Consciente da idolatria existente em seu país, lutou contra esse pecado e destruiu todos os altares, conforme o verso 7. 2. A Palavra. Além da oração, a descoberta do Livro de Deuteronômio, transformou-se em lei fundamental para a implementação das reformas, 2Crônicas 34.14-18. Ao ouvir a leitura da Palavra do Senhor, o rei humilhou-se diante de Deus, verso 19. Depois, reuniu o povo e leu diante da multidão a Lei do Senhor, verso 30. Isso trouxe uma renovação espiritual. 

O que isso nos ensina? Que sem oração e sem a Palavra de Deus não há renovação da aliança. Assim, na renovação da aliança, promovida pelo rei Josias, podemos realçar quatro movimentos:  

1. Uma convocação ao povo para ouvir a Palavra de Deus 2. O povo ouviu a Palavra 3. O povo aceitou a Palavra 4. Renovou-se a aliança com Deus por meio de um sacrifício pascal.
   
Conclusão histórica 

A reforma de Josias surtiu efeito? Sim. Mas não foi completa. Positiva no geral teve suas debilidades. Não encontrou liberdade para se desenvolver: foi feita de cima para baixo, imposta pelo governo, sem base popular mais ampla. 

Suas medidas priorizaram a aparência, sem levar o povo a uma reconstrução real do culto ao Senhor. A centralização do culto não deu bons resultados, esvaziou a vida e a religiosidade do povo. E os acontecimentos se precipitaram: Josias morreu cedo, e a reforma se perdeu. 

Conclusão teológica

Um verdadeiro movimento de renovação espiritual deve estar ligado à oração e ao estudo das Escrituras. Isto porque a Palavra de Deus é restauradora: “A lei do Senhor é perfeita e restaura a alma”, Salmos 19.7. A Palavra de Deus age de forma poderosa no coração humano (Jr. 23.29). Essa é a renovação da aliança que Deus deseja que façamos, que tenha por base sua palavra e a oração.


samedi 29 août 2020

Sobre o ofício de Raabe

Js 2.1-24; 6.22-25; Hb 11.31; Tg 2.25; Mt 1.5. 

hnz Zaná, praticar prostituição, cujo sentido literal quer dizer manter relações sexuais ilícitas, é a palavra que designa a atividade de Raabe, jovem que escondeu os espiões enviados por Josué. 

Alguns exegetas, no entanto, consideram que ela era somente uma hospedeira – algo como dona de uma pousada --, partindo da raiz zun – alimentar – e não da raiz zaná como origem da palavra zonã, mas são poucos que consideram esta a melhor tradução. A maioria dos exegetas considera que a palavra tem somente uma raiz. Este verbo é usado tanto literal como figuradamente. Neste último caso, a idéia que comunica pode ser relações internacionais proibidas, de uma nação (especificadamente Israel) fazer acordos com outras nações. Pode-se referir também a relacionamentos religiosos, nos quais Israel adorava falsos deuses. 

A palavra normalmente se refere a mulheres e apenas duas vezes diz respeito a homens (Êx 34.16; Nm 25.1). A forma feminina do particípio é usada regularmente para indicar a prostituta (Gn 34.31). Tais pessoas recebiam pagamento (Dt 23.19), tinham marcas características que as indicavam (Gn 38.15; Pv 7.10; Jr 3.3), tinham suas próprias casas (Jr 5.7) e deviam ser evitadas (Pv 23.27). 

Poucas vezes a mulher com quem o ato é cometido é identificada como mulher casada (Lv 20.10; Jr 29.23), mas também nunca se afirma que é solteira. Há estudiosos que arriscam dizer que Raabe talvez fosse sacerdotisa cananéia e, dessa maneira, prostituta cultual. Mas também essa afirmação é praticamente impossível de ser comprovada. Raabe foi mulher de Salmon (Mt 1.5), possivelmente filho de Calebe (cf. 1Cr 2.51) e mãe de Boaz. 

É bom lembrar que as prostitutas na Antigüidade, cultuais ou não, começavam seu ofício ainda na puberdade. Na vida escura e duvidosa dessa jovem – prostituta e mentirosa – deve ter brilhado a centelha de que com os hebreus havia um Deus superior a todos os deuses que ela conhecera. A cidade estava em pânico, temendo um ataque dos hebreus, e entre o povo se comentava o que o Deus dos hebreus fizera na saída do Egito e durante a caminhada no deserto: ...“porque temos ouvido que o Senhor secou as águas do mar Vermelho diante de vós, quando saíeis do Egito, e o que fizestes aos dois reis dos amorreus, a Siom e Ogue, que estavam dalém do Jordão, os quais destruístes” (Js 2.10). 

Assim, pela fé (veja a confissão que faz no vs. 11, “o Senhor vosso Deus é Deus em cima nos céus e embaixo na terra”, lembrando que o politeísmo e a idolatria predominavam entre os cananeus) ela confiou na misericórdia e no poder desse Deus, arriscou a vida para salvar os representantes do povo de Iaveh, e obteve salvação para si e sua família.

vendredi 28 août 2020

Mário Ferreira dos Santos, Teoria do Conhecimento

https://marioferreiradossantosfilosofiaconcreta.wordpress.com
Publicado em 13 de março de 2016


Método de suspicácia
Teoria do Conhecimento, 1956 
Mário Ferreira dos Santos 


Em face da heterogeneidade das ideias, das estéreis, ou não, disputas de escolas, da diversidade de perspectivas, que podemos observar em toda literatura filosófica, com a multiplicidade de vectores tomados impõe-se ao estudioso a máxima segurança a o máximo cuidado para não deixar-se arrastar, empolgado pela sugestão e até pela sedução das idéias expostas, que o leve naturalmente, a cair em novas unilateralidades ou a prende-lo nas teias de uma posição parcial, que não permitiria surgir aquela visão global e includente, que temos proposto em todos os nossos livros.

São as seguintes regras da suspicácia, que propomos:

I- Suspeitar sempre de qualquer ideia dada como definitivamente (ideia ou opinião, ou teoria, ou explicação etc.).

II- Pelos indícios, buscar o que gerou. Ante um conceito importante procurar sua gênese (sob todos os campos e planos da decadialéctica e da pentadialéctica, Livro: Lógica e Dialética):

a-) Verificar se surge da experiencia e se se refere a algo exterior a nós, por nós objetivado; b-) Se surge por oposição, (ou negação), a algo que captamos ou aceitamos; c-) Se é tomado abstractamente do seu conjunto; d-) Se o seu conjunto está relacionado a outros, e quais os graus de coerência que com outros participa.

III- Não aceitar nenhuma teoria, etc., que só tenha aplicação num plano, e não possa projetar-se analogicamente, aos outros mais elevados, como princípio ou postulado ontológico.

IV- Suspeitar sempre, quando de algo dado, que há o que nos escapa e que precisamos procurar, através dos métodos da dialéctica.

V- Evitar qualquer idéia, ou noção caricatural, e buscar o funcionamento dos esquemas de seu autor para captar o que tem de mais profundo e real, que às vezes pouco transparece em suas palavras.

VI- Devemos sempre suspeitar da tendencia abstraccionista da nossa intelectualidade, que leva a hipostasiar o que distinguimos, sem correspondência na distinção real, no complexo concreto do existir.

VII- Observar sempre as diferenças de graus da actualização de uma idéia, pois a ênfase pode emprestar à essência de uma formalidade o que, na verdade, a ela não pertence. Assim, o que é meramente acional, a propriedade, o próprio, que surgem apenas de um relacionamento, podem, em certos momentos, ser considerados e predispondo, que, posteriormente, grande erros surjam de um ponto de partida, que parecia fundamentalmente certo.

Ao defrontarmo-nos com um absurdo ou com uma posição abstracionista absolutista podemos estar certos que ela parte de um erro inicial. Remontando às origens, aos postulados iniciais, não será difícil perceber o erro.

VIII- Na leitura de um autor, nunca esquecer de considerar a acepção em que usa os conceitos. Na filosofia moderna, cuja conceituação não adquiriu ainda aquela nitidez e de segurança da conceituação escolástica, há uma multiplicidade de acepções que põe em risco a compreensão de idéias. E muitas polemicas e diversidade de posições se fundam sobre a maneira pouco clara de apanhar o esquema noético-eidético de um conceito, o que decorre da ausência da disciplina, que era apanágio da escolástica em suas fases de luxo.

IX- No exame dos conceitos, nunca deixar de considerar o que incluem e o que excluem, isto é, o positivo incluído no esquema conceitual, e positivo, que a ele é recusado.

X- Nunca esquecer de considerar qualquer formalidade em face das formalidades que cooperam na positividade, sem estarem inclusas na sua tensão.

Assim, por exemplo, a rationalitas, no homem, implica a animalitas, embora formalmente, no esquema essencial, a segunda não inclua necessariamente a primeira, enquanto a primeira implica, necessariamente a segunda.

Mas, como esquemas formais, ambas se excluem, apesar de a primeira exigir a presença da segunda para dar-se no compositum, isto é, na humanitas.

XI- Sempre cuidar, quando de um raciocínio, a influencia que possa ter, em nossas atualizações e virtualizações a inercia natural do nosso espirito, o menor esforço, sobretudo nos paralogismos e na longas argumentações.

XII- Toda afirmação que apresente cunho de verdade, verificar em que plano esta se verifica: se no ontológico, no ôntico, no lógico, no formal, no genesiológico, no material, no axiológico, no simbólico, no pragmático, etc. Estabelecida a sua positividade, procurar as que exige para que se ab-tenha um critério seguro. Esta última providência, e o modo de seu processuar, é a que se adquire pela matéria a ser examinada nesta obra.

Mário Ferreira dos Santos, Mario Ferreira dos Santos - Filosofo Brasileiro.


Cânon e Escrituras hebraicas

A questão de quais livros pertencem às Escrituras hebraicas é chamada questão canônica. A palavra cânon no hebraico significa “cana de medir”, e no grego significa regra, norma ou padrão. O termo canônico foi usado nos primeiros três séculos depois da era cristã para as doutrinas e normas cristãs. 

No entanto, com o surgimento de heresias no ambiente cristão, o termo canônico foi designado, à partir do quarto século, para reafirmar a autenticidade e inspiração divina das Escrituras. Por isso, os livros das Escrituras também são chamados de livros canônicos. Segundo a tradição e a história judaica, os livros que compõem as Escrituras hebraicas formam um cânon tripartido: a Lei, os Profetas e os Escritos, que segundo a tradição foram reunidos pelo sacerdote Esdras, hábil escriba na Lei de Moisés (Es 7.6). 

Depois da destruição de Jerusalém e do Templo no ano 70 d.C. pelo general Tito, fez-se necessário a ratificação da canonicidade das Escrituras hebraicas (Tanach). Esta ratificação foi realizada entre os anos 70 e 100 d.C., sem alteração daquilo que já havia sido estabelecido no passado. Os livros apócrifos ou deuterocanônicos não são aceitos como inspirados por Deus pelos judeus, embora reconheçam a canonicidade do Talmude, sobre o qual falaremos mais adiante. 

É importante lembrar que certos livros já eram canônicos antes que qualquer teste lhes fosse aplicado. Isto é como dizer que alguns alunos são inteligentes antes mesmo de se lhes ministrar uma prova. Os testes apenas provam aquilo que intrinsecamente já existe. Do mesmo modo, nem a sinagoga nem os concílios jamais concederam canonicidade ou autoridade a qualquer livro. A tradição e os concílios reconheceram certos livros como palavra de Deus e, com o passar do tempo, aqueles assim reconhecidos foram colecionados para formar o que hoje chamamos Escrituras hebraicas. 

Que testes a tradição e os rabinos aplicaram? 

1. Havia o teste da autoridade do escritor. Em relação às Escrituras hebraicas, isto significava a autoridade do legislador, do profeta ou do líder em Israel. 

2. Os próprios livros deveriam dar alguma prova intrínseca de seu caráter peculiar, inspirado e autorizado por Deus. Seu conteúdo deveria se apresentar ao leitor como algo diferente de qualquer outro livro por comunicar a revelação de Deus. 

3. O veredicto da tradição e das sinagogas quanto à natureza canônica dos livros era importante. Na verdade houve crescente unanimidade no pós-exílio babilônico nas sinagogas quanto aos livros que mereciam lugar entre os inspirados. Embora seja fato que alguns livros tenham sido questionados, nenhum livro cuja autenticidade foi questionada por número grande de sinagogas veio a ser aceito posteriormente como parte do cânon. 

O cânon das Escrituras foi-se formando na medida em que cada livro era escrito, e completou-se quando o último livro foi terminado. Quando falamos da formação do cânon estamos falando do reconhecimento dos livros canônicos pela tradição e pelas sinagogas. Esse processo levou séculos. Alguns afirmam que todos os livros das Escrituras hebraicas já haviam sido colecionados e reconhecidos por Esdras, no quinto século a.C. Referências nos escritos de Flávio Josefo (95 d.C.) e em 2Esdras 14 (100 d.C.) indicam a extensão do cânon das Escrituras hebraicas como os 24 livros reconhecidos pelos judeus. Assim, o cânon hebraico é formado por blocos e livros na seguinte ordem: 

Primeiro bloco: A Lei/ Torah, Gênesis, Êxodo, Levítico, Números e Deuteronômio. 

Segundo bloco: Os Profetas/ Anteriores, Josué, Juízes, 1-2 Samuel, e 1-2 Reis. Posteriores, Isaías, Jeremias, Ezequiel. Os Doze, Oséias, Joel, Amós, Obadias, Jonas, Miquéias, Naum, Habacuque, Sofonias, Ageu, Zacarias e Malaquias. 

Terceiro bloco: Escritos/ Emeth, Verdade, Salmos, Provérbios, Jó. Megiloth/ Rolos, Cântico dos Cânticos, Rute, Lamentações, Eclesiastes, Ester, Daniel, Esdras/Neemias e 1-2 Crônicas. 

A discussão do chamado sínodo de Jâmnia (70-100 d.C.) parece ter partido desse cânon. Já os doze livros apócrifos das Escrituras hebraicas jamais foram aceitos pelos judeus no mesmo nível de autoridade dos livros canônicos. Eles eram respeitados, mas não foram considerados como Escritura. A Septuaginta, versão grega das Escrituras hebraicas produzida entre o terceiro e o segundo séculos a.C., somou os apócrifos às Escrituras hebraicas canônicas. 

Os manuscritos das Escrituras hebraicas e suas cópias foram escritos em pergaminho ou papiro. Até a descoberta dos rolos do Mar Morto em 1947, não possuíamos cópias das Escrituras hebraicas anteriores a 895 d.C. A razão disso era o respeito que os judeus tinham pelo texto, o que os levava a enterrar as cópias, à medida que ficavam gastas demais para uso regular. Na verdade, os massoretas (tradicionalistas), que acrescentaram os acentos e transcreveram a vocalização entre 600 e 950 d.C., padronizando o texto das Escrituras hebraicas, criaram formas sutis de preservar a exatidão das cópias que faziam. Verificavam cada cópia cuidadosamente, contando as letras de cada página, livro e divisão. Assim, qualquer coisa numerável era numerada. Quando os Manuscritos do Mar Morto foram descobertos, trouxeram a luz partes de textos hebraicos datados do segundo século a.C. de todos os livros das Escrituras hebraicas à exceção de Ester. Essa descoberta foi importante, pois forneceu um instrumento mais antigo para verificarmos a exatidão do texto massorético, que se provou extremamente exato. 

Outros instrumentos antigos de verificação do texto hebraico incluem a Septuaginta, os targuns aramaicos (paráfrases e citações das Escrituras hebraicas), citações em autores cristãos da Antigüidade e a tradução latina de Jerônimo (a Vulgata, c. 400 d.C.), feita diretamente do texto hebraico corrente em sua época. Todas essas fontes oferecem dados que asseguram um texto extremamente exato das Escrituras hebraicas. 

São números que nos dão segurança sobre os textos. Nenhum outro texto antigo, como os da filosofia e da literatura gregas, por exemplo, têm um número tão elevado de manuscritos que comprovam sua origem e qualidade textual. E, da mesma maneira, nenhuma outra tradição religiosa antiga tem uma base textual tão fidedigna como o judaísmo.







Bom dia, por Vanessa Moreno e Lenna Bahule


Música de Paulo Freire e Swami Jr.
Interpretado por Vanessa Moreno & Lenna Bahule

Black Women Of Brazil

“A música é a minha religião, então ela representa tudo para mim”
Lenna Bahule
"Pela manhã, as aves cantam ação de graças ao nosso criador."
[Canta Lenna.]
 

mercredi 26 août 2020

Eco-théologie et politique global d'enviroment

Eco-théologie et politique global d´environnement 
Un dialogue nécessaire et possible

La théologie de la création 
La théologie œcuménique et les relations inter-religieux 
La théologie de l´Evangile social 
Bibliographie


A teologia da construção 
Jorge Pinheiro a partir de um texto de Nicole VERNET

I) Os relatos da construção 
1. Os dois primeiros relatos da construção 

Os primeiros capítulos do Gênesis apresentam dois relatos da construção. No relato de Gênesis 1, a apresentação é cosmológica. É uma visão pacífica da construção, onde as lutas do Eterno estão ausentes. A construção se dá como planejamento, através da exposição de como deve ser feito. O Eterno diz como as coisas deverão ser. Ele construção a partir da desconstrução, daquilo que ainda não está. Organiza luz e trevas, águas de acima e águas de baixo. A construção é separar e juntar. Nos três primeiros dias ele constrói uma ordem contra o caos, a ordem que garante a vida. Nos três dias posteriores cria os sistemas de vida necessários, fundações dos ecossistemas futuros. A construção é muito diferente de Deus. Ela não é divina, mas tem equilíbrio próprios e é abençoada por Ele. O humano é o único ser construído à imagem de Deus e recebe a função de dar continuidade à organização e desenvolvimento dos ecosistemas. Tal proposta de organização e desenvolvimento é acompanhada por limitações e responsabilidades diante da construção fundante.

As narrativas do Gênesis 2 e 3 são diferentes. Aqui Deus aparece como um oleiro que molda o homem com a argila. O quadro não é cósmico, mas o de um jardim chamado Paraíso. Os sexos são diferenciados como em Gênesis 1, Ele criou homem e mulher. A história de Gênesis 2-3 é apresentada como o enredo de uma história.

2. O dilúvio, uma história da desconstrução 

O relato do dilúvio contrasta o mundo projetado por Deus com o mundo que conhecemos hoje, corrupto. Mostra uma Terra cheia de violência. E a violência pode levar a Terra de novo ao caos. Deus tira conclusões e quer apagar a sua construção. A inundação é um retorno ao caos primordial. O primeiro ato construtivo não foi dividir as águas? A inundação é o juízo de Deus. Não é apenas um desastre natural, mas traduz o destino comum da humanidade. A história do dilúvio ressalta a responsabilidade humana para com sua espécie e para com o universo construído. A ação de Noé, de salvar os animais, destaca a responsabilidade do ser humano para com a construção fundante.

3. Relatos isolados

O texto de 2 Macabeus 7.28 -- "Olhe para o céu e para a terra, contempla o que há neles, e reconhece que Deus criou tudo a partir do nada" foi usado para defender a idéia da criação/ construção ex nihilo. Outros textos, como os salmos 33 e 136, louvam Deus como criador. E algumas narrativas bíblicas lembram a luta de Deus pela manutenção da criação/ construção e contra o retorno do caos primordial, como Jó 38-42 e o Salmo 74. Provérbios 8 apresenta a sabedoria de Deus presente na criação/ construção. E em Colossenses 1,15-20, Cristo inaugura a nova construção.

II) Os principais conceitos da teologia da construção
1. Creatio ad extra 

A construção é um puro dom de Deus fora de si, do latim ad extra. Deus constrói através da retirada. A Teologia da Criação desmistifica o mundo. Deus, na origem, não está nas árvores ou outros elementos da natureza. O mundo criado não é Deus. A distância entre Deus e sua criação não permite trabalharmos com a idéia de panteísmo. E a livre escolha humana é o que torna possível a relação entre Deus e sua criatura.

2. Deus causa causarum

A ação de Deus não deve ser identificada com uma causa física, mas causa causarum, isto é, como a causa das causas. Isto significa que, para além de uma causa identificável para a razão, há uma causa que é inacessível.

3. Creatio ex nihilo

A criação ex nihilo pode ser pensada como foi a criação do mundo -- o tempo da criação. A zprimeira consequência é que o ser humano não é anterior à criação. A segunda consequência é que a criação do tempo coloca o ser humano em um mundo em mudança e corruptível. Contradiz a creatio ex nihilo toda concepção de preexistência de matéria. A criação como ordenação da matéria pressupõe a existência de uma criação prévia, o que é inconcebível no contexto da criação ex nihilo.

4. Creatio continua

A teologia cristã distingue a criação original, a criação e a criação continuada cumpra no reino. Creatio continua deve ser entendida como conservação do universo. Deus não abandona a sua criação, mas continua presente por meio de Sua providência. Deus, o Criador, continua a apoiar a sua criação contra o caos que a ameaça sempre.





jeudi 13 août 2020

A síndrome do Messias ausente

A síndrome do Messias ausente 
Jorge Pinheiro 

Um mal atravessa o movimento evangélico brasileiro: a síndrome do Messias ausente. Este mal, na verdade, não é exclusividade do movimento evangélico brasileiro, ao contrário, se fez presente no judaísmo antigo e no correr de sua história, assim como no cristianismo. Judaísmo e cristianismo são religiões messiânicas, ambas esperam a aparição majestosa do Messias prometido. 

No judaísmo bíblico há um momento especial que encarna e traduz esta síndrome. E isso se faz presente no relato de uma conversa entre o profeta Samuel e Deus. O profeta, frustrado, informa a Deus que o povo quer um rei, deseja um regime como as nações ao redor. E Deus diz para o profeta não se sentir derrotado, porque tal desejo não é contra o profeta, mas contra ele, Deus. Ou seja, o povo quer um Messias presente, um rei, uma monarquia e não uma federação de tribos, de clãs. E assim, surge o primeiro rei de Israel, Samuel. E no correr da história, os judeus viveram momentos dramáticos, quando Messias galvanizaram corações e mentes. 

No cristianismo, a síndrome do Messias ausente foi contornada, não com muito sucesso pelos católicos com a instituição do papado. E cada Papa, à sua maneira, tentou suprir a síndrome do Messias ausente. 

Mas no protestantismo, este mal que é antropológico e existencial está presente na proliferação de líderes carismáticos que também à maneira própria tentam cumprir um papel que não lhes cabe historicamente. Donde a resultante é a proliferação de cismas e a criação de agrupamentos cada qual com uma verdade própria, ou muitas verdades, todas nascentes da mesma revelação, as escrituras judaico-cristãs. 

No Brasil, neste evangelicalismo novo, tal síndrome antropológica e existencial se expressou com força maior durante a campanha do atual presidente. E ele, apoiado pelos profetas dos maiores conglomerados evangélicos, surge com a missão de fazer do Brasil um país evangélico. 

É importante ver que, segundo pesquisa o Datafolha, 31% da população brasileira é evangélica. E 48% destes votaram em Bolsonaro, como dissemos apoiado por lideranças importantes como o bispo Edir Macedo, da Igreja Universal do Reino de Deus, e o pastor José Wellington Bezerra da Costa, do Ministério Belém das Assembléias de Deus. 

Mas como a promessa do Messias é escatológica, o mal que perpassa o movimento evangélico brasileiro leva ao drama. Drama este que se dá como dualidade. Em primeiro lugar traz a médio prazo uma frustração antropológica com o Messias presente, por este não cumprir a promessa de criar um novo tempo, e, posteriormente, a frustração existencial com o próprio movimento evangélico. Ou seja, se o Messias presente é falso, há algo de errado com a própria mensagem. 

E esse drama vivido pela frustração com o Messias presente já se traduz em números. Segundo dados do IBOPE, o apoio que ele teve inicialmente caiu de 60% de aprovação para 41%. Ora, numa população de 220 milhões, os evangélicos são 68 milhões. Destes, 48% votaram nele. Mas, nesse momento, são 13 milhões os que depositam fé nele. Essa queda não significa que o presidente não terá mais apoiadores entre os evangélicos, mas sim que a síndrome do Messias ausente, no caso brasileiro, já é um mal para milhões de pessoas e vai se traduzir muito rapidamente num problema para a igreja evangélica brasileira.










mercredi 12 août 2020

Jorge Pinheiro: O dia da Sara

Jorge Pinheiro: O dia da Sara: הִ֭תְרַפִּיתָ בְּיֹ֥ום צָרָ֗ה צַ֣ר כֹּחֶֽכָה׃ Si tu fai­blis au jour de la tsara, bien peu de tsar est ta force. En cinq mots, vi­gou­reux a...

dimanche 2 août 2020

Le sermon sur la montagne

Bonjour à tous. Que la grâce et la paix de Jésus soient avec nous tous. C'est une grande joie d'être à nouveau avec vous pour adorer notre Dieu en communauté. En pensant au moment de défis dans lequel nous vivons, j'ai choisi de réfléchir avec vous sur 

Le sermon sur la montagne 
Le chemin de la sanctification
Pr. Jorge Pinheiro

Alors que nous commençons à lire les premiers chapitres de l'Évangile de Matthieu, une question nous est posée : qu'est-ce que le sermon sur la montagne ? Nous allons réfléchir sur cette question ce matin.

Matthieu 5.3

Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux ! En hébreu, on peut lire comme ça ... les pauvres en respiration, les humbles de cœur sont heureux! Oui, le Royaume des cieux est à eux !

Nous pensons normalement que le sermon sur la montagne est limité aux béatitudes, mais c’est l'introduction de cette Constitution, de cette Déclaration majeur de la bonne nouvelle de Jésus, le Messie.

Lorsque nous parlons de Sermon sur la montagne, notre attention se tourne vers ces trois chapitres (5, 6 et 7) de la bonne nouvelle présentée par l'évangéliste Matthieu. Nous pensons aux béatitudes présentées dans ce discours de Jésus, pensant qu'il propose le chemin du bonheur. Mais ce n'est pas tout à fait comme ça: si l'on se souvient que Jésus a prononcé le discours en araméen, il faut aller vers l'hébreu et la culture de l'époque, pour mieux comprendre ce qu'il a dit.

1. En marchant

Dans la culture juive, Jésus décrit ici la personne marchant sur le chemin qui mène au Royaume des Cieux. Pour cette raison, il répète ashréi, en hébreu - en marchant - plusieurs fois et Matthieu utilise l'expression makarius, en grec, que nous traduisons par bienheureux, heureux, béni. Expression qui, parmi les anciens Grecs, était utilisée en référence aux dieux. Et plus tard aux humains qui ont marché sur le chemin des dieux.

Ainsi, ce discours parle de la marche de celui qui est fidèle à Dieu. Ce sont des leçons pour notre voyage. Pour tous les jours de notre vie. Et dans ce voyage, les lois de l'amour entrent, y compris les ennemis. Et aussi le Notre Père, une prière qui nous apprend à s'adresser au Créateur.

Mais il y a quelque chose ici qui attire l'attention : Jésus se présente comme le nouveau Moïse en commentant la loi délivrée par le prophète fondateur de la religion d'Israël. Il commente la loi et présente de nouvelles lectures qui devraient guider ceux qui marchent sur le chemin qui mène au Royaume des Cieux.

Il y a une fascination pour le sermon sur la montagne. Augustin (354-430), évêque d'Hippone, que les catholiques appellent Saint Augustin, a vu ce sermon comme un résumé de l'Évangile. Et Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), l'un des plus grands prédicateurs français, considérait le Sermon sur la montagne comme le premier et le plus puissant discours de Jésus.

Quand nous lisons le sermon sur la montagne sans temps de réflexion et de prière, cela semble intrigant. Et plus que cela, cela semble radical, car comment pouvons-nous suivre le conseil d'aimer les ennemis, de ne pas juger, d'être parfaits comme notre Père céleste, d'entrer par la porte étroite qui mène à la vie. Ou encore, comment ne pas être perplexe face à l'hyperbole, quand Jésus dit de tendre l'autre joue quand on reçoit une gifle, ou de couper la main droite et de la jeter, ou de ne pas s'inquiéter pour demain?

Cependant, lorsque nous regardons lentement et dans la prière le Sermon sur la montagne, nous découvrons des trésors inattendus, car cette Constituition, cette Déclaration majeur du Royaume des Cieux doit être vécue à tout moment et dans toutes les situations culturelles et sociales de notre vie. En parlant sur la montagne, Jésus a dit que chaque personne possédant les qualités décrites sont humble d'esprit et pur de cœur, douce et miséricordieuse, elle pleure, elle a faim et soif de justice, elle est des artisans de paix, elle subit des blessures et des persécutions pour la justice et l'amour au Maître. Alors, marchant sur cette route qui mène au Royaume des Cieux, le chrétien est makarius, béni, heureux.

Il est très important de comprendre que Jésus ne présentait pas de théorie du bonheur humain. Comme Moïse, il a présenté un modèle de comportement pour la construction réelle du caractère du croyant, qui produit des bénédictions immédiates et futures.

Ainsi, comme nous l'avons dit, Jésus se présente comme législateur, un nouveau Moïse supérieur, promulguant une nouvelle loi, la loi de l'amour, qui est née de l'Esprit. Jésus condamne non seulement l'archaïsme de la législation rituelle, mais indique clairement qu'une nouvelle alliance est en train de naître. Ainsi, nous faisons face à un nouveau peuple. Cet Israélit spirituel aura un nouveau caractère, différent par essence des standards mondiaux.

Commentant les béatitudes, Augustin, l'évêque d'Hippone, a vu dans l'exposition de Jésus marches d’escalier, comme si nous grimpions vers la perfection. La première étape est l'humilité, la soumission à l'autorité divine et la deuxième étape, la douceur. Ces deux premières étapes placent le disciple, dans un esprit de piété, avant la connaissance de Dieu. C'est alors que, de là, il découvre les liens « auxquels les habitudes de la chair et des péchés soumettent ce monde ». Ainsi, pour Augustin, les troisième, quatrième et cinquième étapes sont liées à la lutte contre le siècle actuel et ses diktats. La sixième étape, au contraire, conduit le croyant, auparavant victorieux, à contempler le “ bien suprême, qui ne peut être vu que par une intelligence pure et sereine ». La septième étape est la sagesse, qui naît de la contemplation de la vérité, qui pacifie le chrétien et lui imprime la ressemblance avec Dieu. Et le dernier pas en arrière vers le premier, comme tous deux appellent le Royaume des Cieux, la perfection.

Bien que la vision augustinienne soit trop allégorique pour notre herméneutique baptiste, elle nous apporte la compréhension des pères de l'Église au sujet du Sermon sur la montagne.

D'après ce que nous avons vu jusqu'à présent, il est clair que le Sermon sur la montagne parle des qualités, des caractéristiques des disciples du Christ. Et le texte de Galates 5 : 22 et 23 résume la même préoccupation.

Mais le fruit de l'Esprit est : l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre un tel, il n'y a pas de loi.

Il y a des femmes et des hommes qui ont lutté pour la paix. Ici je pense à remémoré un chrétien que je respecte beaucoup: Desmond Tutu, un archevéque anglican sud-africain qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1984. Auteur d'une théologie ubuntu de la réconciliation, il fut ensuite le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commises, durant l'apartheid, au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes et exactions commises au nom des mouvements de libération nationale.

Nous devons tous, chacun à sa place, lutter pour la justice et la paix. On peut donc dire que Desmond Tutu est un exemple.

C’est ça. L’apôtre Paul en son texte parle du fruit d'un arbre sain. Et il ne décrit qu'un seul fruit, car l'idée ici est celle d'une chaîne, qui n'existe que par des maillons entrelacés. Si un seul maillon est fragile, toute la chaîne sera fragile.

Ces neuf vertus peuvent être cataloguées dans (1) les habitudes mentales - l'amour, la joie, la paix - qui inspirent le disciple à aimer Dieu et les gens, génèrent une profonde joie du cœur, qu'aucune œuvre de la chair ne peut pas produire et créent un sentiment d'harmonie en ce qui concerne Dieu et les gens. (2) Les qualités sociales - la patience, la bonté, la bénignité - qui conduisent à la patience, face aux blessures et aux persécutions, donnent une bonne disposition envers les autres et conduisent à la bienfaisance active. (3) Principes généraux de conduite - la fidélité, la douceur, la tempérance -, qui traduisent des attitudes comportementales, c'est-à-dire être digne de confiance, ne pas défendre ses intérêts avec des ongles et des dents et avoir des désirs et des passions sous contrôle.

Revenant au Sermon sur la montagne, nous trouvons dans Matthieu 5 : 20, que si notre justice ne va pas au-delà de celle des scribes et des pharisiens, nous n'entrerons pas dans le Royaume des cieux.

Cette déclaration, qui est un ordre pour tous les disciples, réunit les deux textes étudiés dans une chaîne d'or. Et pourquoi Jésus présente-t-il les scribes et les pharisiens comme de mauvais exemples ?

Les scribes et les pharisiens ont vécu une religiosité formelle et apparente, sans réelle transformation de la vie, sans conversion. En ce sens, le chrétien doit dépasser cette norme, aller au-delà, changer d'essence, avoir un cœur de chair.

Selon John Stott (1921-2011), théologien et évangéliste anglais, la grandeur du Royaume n'est pas seulement évaluée par la justice conforme à la loi, car l'entrée dans le Royaume devient impossible s'il n'y a pas de comportement qui dépasse la loi elle-même.

En fait, l'apôtre Paul dans Galates 5 : 23 est radicalement clair, disant que contre les vertus exprimées dans le fruit de l'Esprit il n'y a pas de loi. Les scribes et les pharisiens ont dit que la loi contenait 248 commandements et 365 interdictions et ont convenu qu'il était impossible de tout faire. Comment alors dépasser les rabbins ? Simplement parce que nous ne sommes pas limités à la loi de Moïse, mais à la loi de l'Esprit. La justice chrétienne dépasse parce que c'est une justice qui naît du cœur régénéré, est interne et a pour source l'Esprit de Dieu qui habite en nous. C'est le fruit de l'Esprit.

2. La vie du disciple

Ainsi, nous pouvons dire que le caractère du chrétien exprimé dans le Sermon sur la montagne et dans Galates 5 : 22 et 23, traduit la vie du disciple depuis sa nouvelle naissance. Et, Jésus nous a appris que personne n'entrera pas dans le Royaume des Cieux s'il n'est pas né de l'Esprit.

Le but de cette Constitution de la bonne nouvelle du salut est de parler aux esprits et au cœur; marquer le chemin et alerter sur l'impasse lorsque le chrétien choisit d'entrer par la grande porte. Et donc, dans cette Constituition, nous sommes interpellés par la Parole de Jésus sur le mont. Et lorsque nous la recevons et la vivons avec foi, nous sommes transformés dans ce voyage de notre vie vers le Royaume des cieux.

Jésus nous a dit en Matthieu 7 : 21-23. Pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! il entrera dans le Royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père, qui est aux cieux. Beaucoup me diront ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en ton nom? Et, en votre nom, nous n'expulsons pas les démons? et en votre nom n'avons-nous pas fait beaucoup de merveilles? Et alors je leur dirai ouvertement : je ne vous ai jamais connus; éloignez-vous de moi, vous qui pratiquez l'iniquité.

La condition pour que nous soyons acceptés par Jésus est la vérité de ce qui est professé. Vivez ce qui est prêché. En ce sens, ce qui caractérise le disciple n'est pas l'extériorité de ses actions, si puissantes, expressives ou miraculeuses soient-elles, mais l'obéissance qui traduit une vie moralement féconde et authentique.

Regardons quelque chose d'important, la signification de la sanctification dans l'Ancien Testament, le Nouveau Testament et le développement de ce concept.

Bien que le commandement ait été clairement exprimé dans Lévitique 19 : 2, vous serez saints, parce que moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Le kaddish (sanctification) était et est pour les Juifs un cérémonial. Lekaddish a lieu à certains moments de la vie, lors de célébrations et de rituels. Ainsi, dans la cabalat sabat(entrée du sabbat), la sanctification se fait dans le culte familial, dans la nourriture casher, pure, dans les ustensiles utilisés par les prêtres, autrefois dans le temple, aujourd'hui dans les synagogues.

La sanctification chrétienne vient d'une autre perspective : nous sommes définis par Dieu comme des saints. Nous devons alors vivre ce que nous sommes déjà : séparés par Dieu pour le servir, le glorifier, le refléter devant le monde. Nous sommes des saints et nous devons sanctifier toute la réalité environnante avec notre vie sanctifiée et de plus en plus sanctifiante. Ce nouveau concept est clairement expliqué dans 1 Pierre, chapitre 1 : 13-25, mais la deuxième partie du verset 15, nous donne la clé de la réflexion chrétienne sur la sanctification : vous soyez aussi saints dans toute votre conduite.

3. Un exemple

Mais, nous pouvons dire que toute sainteté vient de l’Esprit de Dieu, toute sainteté procède de Dieu. Tous nous, les saints sont les saints de Dieu, les frères de Jésus, les frères en sainteté de notre Seigneur Jésus Christ même. C’est vrai : toute sainteté vient de Dieu, qui en est la source éternelle.

Un exemple pour nous tous. Polycarpe était un disciple direct de l'apôtre Jean et second évêque de Smyrne, aujourd'hui Izmir en Turquie. Un récit de la tradition nous raconte:
À l'entrée de ce saint vieillard dans l'amphithéâtre, tous les chrétiens présents entendirent une voix mystérieuse qui lui disait : 
-- Courage, Polycarpe, combats en homme de cœur ! 
Le proconsul lui demanda : Es-tu Polycarpe ? 
-- Oui, je le suis. 
-- Aie pitié de tes cheveux blancs, maudis le Christ, et tu seras libre. 
-- Il y a quatre-vingt-six ans que je Le sers et Il ne m'a fait que du bien; comment pourrais-je Le maudire ? Il est mon Créateur, mon Roi et mon Sauveur. 
-- Sais-tu que j'ai des lions et des ours tout prêts à te dévorer ? 
-- Fais-les venir ! 
-- Puisque tu te moques des bêtes féroces, je te ferai brûler. 
-- Je ne crains que le feu qui brûle les impies et ne s'éteint jamais. Fais venir tes bêtes, allume le feu, je suis prêt à tout.

De toutes parts, dans l'amphithéâtre, la foule sanguinaire s'écrie : 
-- Il est digne de mort. Polycarpe aux lions ! 
Mais les combats des bêtes féroces étaient achevés ; on arrêta qu'il serait brûlé vif. Comme les bourreaux se préparaient à l'attacher sur le bûcher, il leur dit : 
-- C'est inutile, laissez-moi libre, le Ciel m'aidera. 

Le saint lève les yeux au Ciel et prie. Tout à coup la flamme l'environne et s'élève par-dessus sa tête, mais sans lui faire aucun mal, pendant qu'un parfum délicieux embaume les spectateurs. À cette vue, les bourreaux lui percent le cœur avec une épée. 


Nous sommes tous, chacun à sa place, Polycarpe, qui dans son témoignage émane le doux parfum du Christ.

Ainsi, nous pouvons dire que le Sermon sur la Montagne constitue un tout qui vise à nous sanctifier au cours de notre cheminement vers le Royaume des Cieux. Et ainsi, étonnés comme les auditeurs de Jésus, sur la montagne, dans Matthieu 7 : 28-29, nous lisons :

Et il arriva que, alors que Jésus terminait son discours, la foule s'émerveillait de sa doctrine, parce qu'il enseignait avec autorité et non comme les scribes.

Tel est le défi posé par Jésus, nous sommes appelés à marcher et à vivre en chrétiens! 

Amen.